Une rencontre importante pour le onze national qui n’a pas droit à l’erreur s’il veut se replacer dans la course. Le sélectionneur national Todorov Ivica en est conscient et il a vu juste quand il parle de la victoire ou rien.

Comment préparez-vous le match contre l’Ouganda ?

Après notre retour d’Alger où nous avions disputé une rencontre amicale contre l’Algérie, nous nous sommes remis au travail. Comme vous, nous savons que le match de samedi est très important et nous nous préparons en conséquence. Après quelques jours d’entraînement, j’ai constaté que ça va mieux au niveau de la condition physique.

Maintenant, je connais mieux les joueurs et vice versa. Nous sommes à 48 heures de cette rencontre et il faut que j’arrête quelque chose bien que j’hésite sur le choix à faire.

Pouvez-vous expliciter votre pensée quand vous parlez de choix ?

En fait, c’est de savoir qui va commencer le match et ensuite comment allons-nous jouer. Le deuxième point, c’est de savoir si je vais jouer avec deux attaquants, deux milieux offensifs, deux récupérateurs et quatre derrière. L’autre choix, c’est la formule avec Dagano en attaque et trois milieux offensifs derrière lui.

Il me faut des joueurs dans le carré dit magique capables de ratisser les balles et de les donner proprement. Toutefois, j’ai mon idée sur le onze de départ et je ne vous cache pas que des jeunes m’ont donné satisfaction lors du match amical contre l’Algérie. Mon choix se basera sur des joueurs d’expérience.

Avec la suspension de 18 mois d’Amadou Coulibaly après le match RD Congo # Burkina, avez-vous trouvé une solution sur le côté droit ?

Je ne crois pas que nous avons des problèmes à ce niveau. Soumaïla Tassembédo, à mon avis, peut se tirer d’affaire sur le côté droit. C’est un joueur polyvalent et il progresse en s’adaptant à certaines situations. En Algérie, il a tiré son épingle du jeu et je crois qu’une fois de plus, je peux compter sur lui. Dans son club, il joue comme stoppeur mais cela ne l’empêche pas d’occuper d’autres postes quand le besoin se fait sentir.

Le côté gauche est-t-il rassurant ?

J’ai lancé dans le bain un jeune joueur que personne n’attendait. Il s’agit d’Abdramane Coulibaly qui commence à prendre conscience de ses possibilités. Notre problème en défense se situe au niveau de la vitesse.

Le seul joueur dont c’est le point fort, c’est Tanguy Barro qui a joué à ce poste au début de sa carrière. Comme on a un stoppeur qui jouera au poste de latéral droit, j’essaierai de trouver un équilibrage sur le plan offensif et défensif.

Vous avez convoqué combien de joueurs pour ce match ?

J’ai convoqué 24 joueurs qui savent ce que j’attends d’eux.

Sur quoi est axé votre travail aux entraînements ?

Depuis notre retour d’Alger, je sais que je ne dois pas me tromper au niveau du choix du travail. Depuis quelque temps, après avoir récité nos leçons, on travaille au niveau des automatismes et le placement sur le terrain. C’est indispensable quand on veut avoir une certaine maîtrise sur le jeu. Le groupe adhère à mon message parce qu’il est conscient que nous devons coûte que coûte arracher la victoire.

Pensez-vous que cela est dans les cordes de votre équipe qui est effectivement dans l’obligation de faire un bond au classement ?

Je suis optimiste de naissance. Samedi, je suis sûr que mon équipe donnera le meilleur d’elle-même. Nous devons être concentrés à 150% pour préserver nos chances. Si nous prenons 7 points en trois matches, ce sera déjà un grand pas. La RD Congo sera à coup sûr, l’un de nos adversaires le plus sérieux pour les trois premières places. Après nos trois rencontres, nous ferons un bilan pour calculer nos chances dans ce groupe 2.

On a appris qu’Hermann Ouédraogo, le sociétaire de l’USO, vient de réussir un test à Istres. Est-ce vous qui l’avez aidé à tenter sa chance ?

Avant de partir en vacances, il y a un manager qui m’a demandé de lui fournir le CV d’un bon attaquant. Il était à Lens pendant notre stage de préparation. Face aux Lensois, Hermann a livré un match moyen mais il a pourtant tapé dans l’œil du manager en question.

A notre retour, ce dernier m’a appelé à plusieurs reprises pour me demander des informations sur lui. J’ai parlé en bien de lui et les choses se sont mises en route. La chance d’Hermann, c’est que l’entraîneur d’Istres est un ami et un compatriote. Il s’appelle Mehmet Bazdarevic, un ancien joueur de Sochaux.

C’est lui qui a fait monter Istres en ligue 1 cette année. La compétition ayant démarré, il n’a pas eu à faire un test en tant que tel. Bazdarevic m’a fait confiance grâce à mes conseils. Il m’a appelé avant-hier pour me dire qu’Hermann a signé à Istres.

Maintenant, je crois que c’est à lui de jouer et j’espère qu’il saisira sa chance. C’est un garçon discipliné qui a l’envie de réussir. Je souhaite qu’il me fasse plaisir de même qu’à son président et son entraîneur.

Il a signé pour combien d’années ?

Il a signé pour un an et son contrat est renouvelable. Maintenant, il ne faudrait pas que des gens pensent que l’USO encaissera des centaines de millions. Istres n’a pas eu le temps de le tester et il ne faut pas voir l’aspect financier tout de suite. Ce transfert lui ouvre des portes pour une carrière professionnelle. Quand il prouvera ce dont il est capable, on prolongera son contrat.

Qu’est ce qui vous a motivé à l’aider ?

C’est ma nature. Je suis aussi né pauvre et c’est ce qui m’a motivé depuis que j’exerce ce métier. Quand je peux aider quelqu’un, je le fais de tout cœur. Au Maroc, j’ai aussi des jeunes à tenter une carrière professionnelle en Europe.

Vous savez, L’Afrique regorge de joueurs talentueux qui n’ont pas souvent la chance d’aller monnayer leur talent. J’ai fait de mon mieux pour aider Hermann et c’est aussi ma façon de contribuer au développement du football burkinabé.

Hermann sera-t-il là pour le match de samedi ?

Hermann arrive ce soir (l’entretien a été réalisé hier mercredi). Maintenant, je ne sais pas s’il débutera la rencontre ou sera remplaçant.

Entretien réalisé par Justin Daboné
L’Observateur