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CINQUANTENAIRE DU GABON : La ronde des fêtards

Publié le mardi 17 août 2010 à 01h23min

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Le Gabon, à la suite de plusieurs Etats du continent africain, célèbre, en grande pompe, le 17 août 2010, le cinquantenaire de son accession à la souveraineté. Ainsi, la ronde des fêtards continue son petit bonhomme de chemin.

A quelques exceptions près, les célébrations de ces cinquantenaires se suivent et se ressemblent. C’est une sorte de remake des premiers moments des indépendances. On remet donc le couvert un peu partout. Seulement, s’il est vrai que les grandes festivités au moment des indépendances sont compréhensibles , on a plus de mal à trouver à ces fastes un justificatif qui convainc pour ce qui est des cinquantenaires. En effet, l’euphorie des indépendances traduisait la joie légitime des peuples africains de se sentir maîtres de leur destin. Hélas, cinquante années après, ces peuples ont l’impression d’avoir fait un long cauchemar. Les services rendus aux populations sont d’une qualité souvent à la limite du médiocre. L’autosuffisance alimentaire est encore un horizon sans cesse fuyant. Les refus du consensus pour une démocratie apaisée persistent et renforcent de dangereux clivages.

Certes, il y a des acquis, mais ce sont hélas quelques maigres aspects qui prédominent quand on fait une lecture croisée de ces acquis et des échecs de nos Etats en 50 ans d’indépendance. Cela suscite, chez beaucoup de gens, le sentiment que les indépendances ont été "revendues" à vil prix par leurs dirigeants qui signent toutes sortes de pactes compromettants avec la métropole. En tout cas, peu de choses ont été réalisées dans le sens de la prise en main réelle par les peuples africains, surtout ceux de l’espace francophone, de leur destin. Les "soleils des indépendances" ont donc brillé, éclairé, mais jusque- là, on semble obstinément avoir refusé d’ouvrir le bon oeil pour en tirer les leçons afin de construire, dans la paix et l’harmonie, la dizaine de nations francophones.

Aussi, au regard des nombreux échecs au cours du demi-siècle qui s’achève et de l’immensité des défis à l’aube du cinquantenaire qui s’amorce, force est de convenir que la réflexion et l’autocritique qui peuvent se faire à l’échelle de chaque région du continent, devaient largement primer la fête.

En regardant de près les célébrations fastueuses de ces cinquantenaires, il y a cette impression que certains dirigeants africains se sont subitement rendu compte -eux qui sont au pouvoir depuis des lustres- qu’il y a un défaut d’infrastructures par-ci ou par-là et ont décidé d’en réaliser, pour les commodités de la fête. Ce genre de mentalité et de développement par à-coups ne suffisent pas à mener bien loin un Etat sur le dur chemin du développement et à forcer le respect "réel" des autres.

D’aucuns pensent, et avec force arguments, que la plupart des chefs d’Etat qui rivalisent d’ardeur pour faire chacun le plein d’invités de marque lors de ces festivités, célèbrent en réalité leur propre pouvoir, d’autant plus que chacun, quelle que soit sa boulimie du pouvoir, est conscient qu’il lui sera quasiment impossible d’y rester jusqu’au centenaire. C’est bien, mais on pourrait améliorer cette façon étriquée de voir les choses. Pour le cas précis du Gabon, Ali Bongo qui a pris des mesures saluées par plus d’un observateur, devrait continuer dans sa lancée en évitant que les économies qu’il s’évertue à faire faire à son pays soient dilapidées dans des festivités de ce genre dont toute la pertinence reste à démontrer.

Relwendé Auguste SAWADOGO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 17 août 2010 à 07:42, par citoyen En réponse à : CINQUANTENAIRE DU GABON : La ronde des fêtards

    n’importe quoi la fête de cinquantenaire qu’on vit actuellement en Afrique pendant que le peuple africain meurt de faim, de soif de guerre, de maladies ordinaires, d’illetrisme, d’analphabétisme,de pauvreté !

    ceci est un indicateur de méchanceté, d’égocentrisme, de nos nos dirigeants !
    Dieu seul sait combien de milliards sont dépensés pour ces festivités dans ces pays !
    comment on peut se développer comme ça ?

    vraiment ça fait pitié !
    ces fêtes reveillent les douleurs du peuple africain, rappellent le mal et rendent le peuple encore furieux et plus convaincu que nos dirigeants sont là pour eux mêmes et non pour le peuple !

    si on continue de fêter pendant que les autres travaillent qu’on ne soit pas étonné d’être toujours à notre situation de misère, de pauvreté, de tous les maux !

  • Le 17 août 2010 à 18:02, par Père Zoundi Joachim sj En réponse à : CINQUANTENAIRE DU GABON : La ronde des fêtards

    C’est juste pour m’adresser aux responsables de ce bel outil de l’information qu’est le fasonet. L’article que vous avez publié est incorrect. Sur les image on voit Denis Sassou Nguesso, président du Congo Brazzaville, et on sait que c’est le Congo qui a fêté le 17 août son indépendance. S’il vous plaît vérifier les écrits de ceux qui veulent publier des information pour qu’elles soient justes. Je vous remercie. Un sympathisant du Fasonet.

  • Le 20 août 2010 à 08:42, par Filsdepaysan En réponse à : CINQUANTENAIRE DU GABON : La ronde des fêtards

    Bonjour.
    Que se passe t il dans cet article.
    Denis du Congo Brazza sur la camionnette saluant la population alors que c’est le Gabon de Ali qui fete ses 50ans d’"Indépendance".
    Faites encore un effort mes chers amis.
    Bon vent et courage tout de même !

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