LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Gouvernance politique : Le CDP persiste et signe

Publié le jeudi 12 août 2010 à 22h45min

PARTAGER :                          

Tout est bien qui fini bien. Le troisième congrès extraordinaire du parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès s’est achevé le samedi dernier après deux jours de travaux au cours desquels, il n’y a eu aucune surprise. Oh si : la persistance du désaccord au sommet. Roczilla a tenu à rappeler à celui qui pense à un régime parlementaire pour le Faso, qu’il n’ay aura pas de sixième république. Pas besoin de dessin pour comprendre que cette pique était destinée à Salif Diallo. Sinon pour le reste, il n y a pas de quoi fouetter un chat puisque la principale décision prise a été celle qui était attendue : l’appel à Blaise Compaoré pour qu’il rempile pour un nouveau quinquennat.

En cela, il n’y a rien de spéciale car l’enfant terrible de Zinaire avait déjà lancé son ’’tché’’ sur une chaine de télévision française et à moins de signer leur naufrage collectif, les militants du CDP n’avaient d’autre choix que de jeter leur dévolu sur lui comme candidat. La seule vraie décision du congrès reste donc l’absolutisme dans la pensée du militants CDP.

Contre vents et marrées ils veulent, encore une fois, relire les textes, la loi fondamentale notamment afin que l’actuel locataire du palais de Kossyam y reste pratiquement à vie. Dans le jeu de la politique politicienne, quoi de plus normal, car lorsqu’on tient le bon bout, on ne veut pas lâcher du lest. Mais on espérait justement que les membres du parti au pouvoir allaient dépasser ces calculs égoïstes pour consolider la démocratie burkinabè. Car le débat qui se mène n’est pas d’inviter Blaise Compaoré à céder son fauteuil, acquis au prix de sa vie en 1987, au premier quidam qui se réclamerait de l’opposition au nom de l’alternance. Non. Et les bonzes du CDP le savent mieux que quiconque. La limitation de mandat contenue dans la Constitution est un gage de bonne gouvernance démocratique car, à l’idée qu’on devra rendre compte tôt ou tard, les dirigeants sont regardants sur leurs faits et gestes et la république est forcement gagnante dans ces conditions. Or, c’est tout le contraire quant il n y a aucun risque d’alternance.

Il est tout de même inadmissible d’admettre que le Burkina riche de ses 14 millions d’habitants n’a pas encore pu donner naissance à un Burkinabè de la trempe de Blaise Compaoré. Si les choses sont vraiment ainsi, autant commencer à penser à la disparition de ce pays. Fort heureusement, cette idée est battue en brèche par le CDP lui-même. En effet, le parti au pouvoir soutient qu’il est une formation politique qui regorge de cadres compétents et populaires, donc des personnes qui sont à la base du bon résultat de la présidence de Blaise Compaoré. C’est du même coup reconnaitre que Blaise Compaoré ne doit pas tirer sur lui toute la couverture. Cette machine de victoire peut aussi être utilisée par un autre cadre du CDP pour des résultats tout aussi excellents que ceux qui sont à l’actif de l’actuel locataire du palais Kossyam.

Mais si en dépit de cette possibilité d’assurer le progrès au Burkina avec de nouvelles compétentes au sommet de l’Etat, le CDP s’entête à modifier la Constitution pour que le Ziniarus feuillus ne bouge pas d’un iota, de deux choses l’une. Soit le discours qui fait du CDP un parti de cadres compétents ne rime à rien, donc le seul homme à même de garantir la survie de parti est Blaise Compaoré, soit qu’il ya un hiatus de confiance entre Blaise et les gourous du CDP. Dans cette seconde hypothèse, le chef de l’Etat sait que son successeur, qui sera issu de son parti, pourrait lui créer des soucis plus tard et comme on n’est jamais mieux servi que par soin même, il préfère ne prendre aucun risque. Cela expliquerait qu’il contraigne le CDP à la relecture de la Constitution afin de rester le seul capitaine à bord.

Adam Igor

Journal du Jeudi

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 13 août 2010 à 08:56, par cherman En réponse à : Gouvernance politique : Le CDP persiste et signe

    vous savez bien que dans notre pays le cercle politique est devenu la merde. sinon, lorqu’on aime une chose il faut tout faire pour la preserver. etant donné qu’il est posible que cette modification entraine le pays dans des problèmes, ceux qui persistent qu’ils travaillent pour son emergence devraient s’abstenir. dans le cas contraire leur progrès tant proné ne va pas continué pour la société. c’est très triste de voire tous ces hommes à cause de la protection de leurs interêts personnels s’acharner pour le bien fondé de ce deverouillement. que Dieu sauve mon PAYS sinon c’est pas sur ces hommes politiques on peut compter.

  • Le 13 août 2010 à 15:43, par Abbas En réponse à : Gouvernance politique : Le CDP persiste et signe

    C’est vraiment dommage pour notre pays, le Burkina. Je me demande parfois si vraiment le CDP veut du bien à Blaise Compaoré ou si c’est lui qui se méfie de ses potentiels successeurs au sein du CDP ? Si depuis 1991 nous avons connu une stabilité et une paix relative c’est grâce au consensus sur la constitution de 1991. Ce consensus a été brisé en 1997 et on a vu les conséquences avec l’affaire Norbert Zongo. En science on dit que "les mêmes causes produisent les mêmes effets" alors ...

  • Le 13 août 2010 à 17:02, par Le duc En réponse à : Gouvernance politique : Le CDP persiste et signe

    J’ai tout de même peur pour Roco et sa suite ( Simon etc...). Achille T. lui a l’air plus réfléchi et moins compromis.
    Que diront-ils à leur enfant quand ceux au soir de leur vie leur poseront la question suivante :
    Qui de Blaise ou de Sankara à aimé son pays ?

    Le Duc

  • Le 13 août 2010 à 21:10 En réponse à : Gouvernance politique : Le CDP persiste et signe

    La seule léçon que l’on doit tirer dans tout ça c’est que le pays c’est Blaise et tout le monde travaille pour lui sinon comment comprendre que malgré les troubles dont le CDP est conscient continue de vouloir relire l’article 37. On a comme l’impression que les Burkinabè sont plus que des humains puisque ce qui se passe ailleurs ne peut jamais arriver ici or c’est là la grande erreur. Le pouvoir peut il aveugler jusqu’à ce point ? Dans tous les cas SIMON sait que le pays va chauffer et comme il divine déjà la temperature que l’on ne peut pas dépasser donc il n’y a rien à craindre et effectivement je pense qu’il a raison en face il n’y a rien. Ils ont l’armée, l’argent, les chefs coutumiers, les belles femmes et j’en passe ; pitié vraiment pour le Burkina.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique