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Boureima Badini, représentant du facilitateur du dialogue inter-Ivoirien : « Tout le monde est prêt pour les élections, il faut y croire »

Publié le lundi 9 août 2010 à 02h10min

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Le premier tour du scrutin présidentiel de la Côte d’Ivoire est fixé au 31 octobre 2010. Très attendu, l’annonce de la date a soulagé plus d’un en Côte d’ivoire. Le représentant du facilitateur du dialogue inter-ivoirien, Boureima Badini s’en félicite. Pour lui, il n’y a pas de raison que cette fois-ci ne soit pas la bonne.

Plusieurs fois reportée, l’élection présidentielle qui est censée mettre un terme à la crise a une nouvelle date. Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ?

C’est une grande décision, une décision qui était attendue. Nous avons eu plusieurs fois à donner des dates qui n’ont pu être réalisées. Mais, il sied de dire qu’à chaque fois où nous avions communiqué des dates, on y croyait. Retenez aussi que la crise ivoirienne est ce qu’elle est avec ses difficultés, sa complexité.

Le consensus est toujours recherché. Le président de la république et le Premier ministre ont toujours privilégié cette méthode. La dernière difficulté majeure est née de la contestation de la crédibilité de la liste électorale. Le contentieux judiciaire a été traité et au plus tard le 8 août, on pourra lancer la production définitive de la liste électorale. L’espoir est permis.

Sur le volet militaire, les forces nouvelles ont-elles commencé à se replier ?

L’encasernement a été fait à Korhogo. Des difficultés d’ordre financier demeurent, mais le processus est relancé. Nous pensons que dans les deux mois qui vont précéder le mois des élections, l’essentiel sera fait. Oui, je pense donc que cette fois-ci sera la bonne. J’ai pu participer aux différentes tractations en tant que représentant du président du Faso, lesquelles tractations se font sur la base de l’Accord politique de Ouagadougou.

Nous avons travaillé en bonne intelligence avec le Premier ministre et d’une manière quotidienne, nous étions en contact avec le président de la Commission électorale indépendante (CEI). Et chaque fois que le besoin se fait sentir, le président de la République nous reçoit pour des échanges.

La volonté est affichée de part et d’autre d’aller aux élections. Le peuple ivoirien les attend, la sous-région les attend, la communauté internationale les attend. L’exemple du traitement de la crise ivoirienne sera la preuve d’une résolution réussie de crise africaine par l’Afrique elle-même.

N’y a-t-il pas à craindre que les résultats des urnes ne soient acceptés par tous ?

La recherche du pouvoir, sa gestion sont toujours au centre de controverses. Je présume que nous aurons une campagne électorale très enlevée. L’essentiel est que cela se passe dans la politesse et la sérénité. Ayant côtoyé les acteurs de cette crise, je ne doute pas qu’ils œuvreront dans le sens d’éviter la rupture.

Cette crise qui a duré 8 ans doit avoir une sortie réussie. Rien ne sert de faire tout ce chemin si c’est pour s’empoigner vers la fin. Il s’agit de choisir un homme pour un seul fauteuil. Personne ne doit oublier qu’il y aura dans ce contexte, des perdants.

Doit-on voir en cette date, le fruit d’une démarche consensuelle, bien maîtrisée ou simplement une précipitation pour être dans un délai ?

Cette date est loin d’être une date imposée. Les textes sont d’une clarté indiscutable. C’est la CEI qui fait la proposition de date. Sur la base de l’avancée du processus électoral, la Commission a estimé que le mois d’octobre était propice pour la tenue des consultations électorales. Sa proposition a été examinée en conseil extraordinaire.

Du reste, c’est le Premier ministre qui a annoncé la date du 31 octobre. Mais avant, il y a eu des échanges. Il a fallu se parler. Mais in fine, c’est la CEI qui a fait la proposition de date en toute indépendance.

Une date a été annoncée, mais vous qui aviez été dans le secret des négociations et autres tractations qui ont abouti au choix de cette date. Peut-on parler d’unanimité totale autour du 31 octobre ?

Je n’ai pas connaissance d’une quelconque opposition. Le président de la République et le Premier ministre ont marqué leur accord. Le gouvernement qui est composé de tous les éléments acteurs de cette crise a approuvé la date. Mieux, au sein de la CEI qui est à l’origine de la date, il y a une présence de l’ensemble de la classe politique. Son président est issu des rangs du PDCI-RDA, le RDR, le FPI tous sont représentés. S’il y avait opposition, il allait se manifester même à l’étape de la formulation de la proposition.

Passé le 31 octobre, doit-on craindre le chaos comme le laissent croire d’aucuns ?

Mais quel chaos ? Les élections seront organisées. Il n’y a plus de chaos. Ce sera la fin de la crise. J’ai une approche optimiste. Dans notre optique, les Ivoiriens iront déposer leur bulletin dans les urnes. Les querelles s’éteindront progressivement. Je comprends votre question.

Nous mettons nos efforts avec ceux des acteurs de la crise eux-mêmes pour éviter tout scénario -catastrophe. La date est constitutionnellement propice pour organiser ces élections. Le peuple ivoirien est fatigué de la crise. Tout le monde est prêt. Il faut y croire.

Une certaine presse avance que la médiation burkinabè a été mise hors-jeu. Qu’en dites-vous ?

Que voulez-vous que je dise sur les sentiments des uns et des autres. C’est toujours sur la base de l’Accord politique de Ouagadougou que le processus avance. Après, chacun y va de son appréciation.

Nous avons, autant que faire se peut, apporter notre modeste contribution à la normalisation. Si une personne pense que la médiation du Burkina n’est plus à l’ordre du jour, je respecte son point de vue. Mais je constate que nous sommes toujours là et que nos avis sont toujours considérés.

Interview réalisée par Jérémie NION à Abidjan

Sidwaya

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