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FORUM DES JEUNES LEADERS AFRICAINS AUX ETATS-UNIS : Obama sort des sentiers battus

Publié le mercredi 4 août 2010 à 01h01min

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Cent vingt jeunes leaders africains sont depuis hier, 3 août 2010, les invités d’honneur du président américain Barack Obama. Ils sont réunis autour de ce dernier à Washington et ce, jusqu’à demain 5 août, pour le forum des jeunes leaders africains. Triés sur le volet et issus de la société civile et du secteur public du continent noir, ils auront une discussion ouverte avec le locataire de la Maison blanche, des débats et des rencontres avec des responsables d’organismes comme l’USAID. Il n’y a pas que le citoyen lambda qui aurait aimé être à la place de ces privilégiés, de ces heureux élus qui ont donc une chance inouïe de rencontrer l’homme le plus puissant de la terre.

Bien des dirigeants africains auraient aussi aimé être à la place de ces jeunes gens surtout que le forum est une manière pour les Etats-Unis de célébrer le cinquantenaire des indépendances de 17 pays du continent noir dont la majorité est francophone. En guise de célébration de ce cinquantenaire, on a envie de dire que Barack Obama sort des sentiers battus. Au lieu d’inviter des chefs d’Etat, il a préféré convier à Washington des jeunes, c’est-à-dire l’avenir du continent, pour discuter avec eux des projets et des ambitions qu’ils nourrissent pour leur pays et l’Afrique dans son ensemble. Une fois de plus, Barack Obama fait dans l’originalité.

Bon nombre d’entre de chefs d’Etat africains n’auraient décliné pour rien au monde une telle invitation. Mais Washington n’est pas Paris, la Maison blanche n’est pas l’Elysée où l’on peut se faire prendre en photo sur le perron avec le maître des lieux. Obama n’est pas non plus Sarkozy qui a invité les chefs d’Etat des anciennes colonies africaines à la fête nationale du 14-Juillet pour commémorer avec eux le cinquantenaire des indépendances de leur pays. Si Sarkozy s’affiche avec les chefs d’Etat du continent berceau de l’humanité, Obama, lui, dîne avec la jeunesse qui représente l’espoir et l’avenir. Une chose est sûre : il prendra autant qu’il peut ses distances avec les dirigeants africains qui tiennent les rênes de leur pays avant que beaucoup de ceux qui sont invités au forum ne soient nés. D’ailleurs, c’est à ces chefs d’Etat que Obama s’est implicitement adressé en juillet 2009 à Accra au cours de sa visite au Ghana en faisant savoir que "l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes".

C’est dire que Barack Obama ne ménage pas ses homologues africains accrochés au pouvoir. Les dirigeants kényans ne diront pas le contraire, eux qui n’ont jusque-là pas accueilli leur frère d’outre- Atlantique depuis qu’il a été élu président. Obama préféré se rendre au Ghana plutôt que d’aller au pays du Safari et des Masaï. Le premier président noir des Etats-Unis d’Amérique n’est pas tendre envers les dictateurs africains, contrairement à Nicolas Sarkozy qui, au nom de la continuité des relations privilégiées entre la France officielle et les dirigeants du pré carré français, évite soigneusement les sujets qui fâchent. Au total, Obama innove avec le forum des jeunes leaders africains aux Etats-Unis. A l’image des Ecritures saintes, on dira : "Que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent !" Et qu’ils écoutent bien le message du n°1 américain.

Séni DABO

Le Pays

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