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XIe Assemblée Générale des Etablissements Publics de l’Etat : L’espoir est permis dans la bonne gestion des EPE

Publié le vendredi 30 juillet 2010 à 01h09min

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Les travaux de la 11ème Assemblée générale des sociétés d’Etat consacrée aux Etablissements publics de l’Etat, ont effectivement débuté jeudi 29 juillet 2010, dans la matinée à Ouagadougou. Sous la présidence du premier ministre Tertius Zongo, les travaux de la présente session ont pour principale ossature la présentation au titre de l’année 2009 des rapports financiers et d’activités de 64 EPE.

Tous les rapports financiers et d’activités des 64 Etablissements publics de l’Etat (EPE) seront passés au peigne fin, au cours de deux jours de travaux, par les participants. Deux EPE, à savoir l’Institut des hautes études internationales (INHEI) et l’Office national de sécurité routière (ONASER) sont tenus de fournir des rapports d’explication, du fait qu’ils ne remplissent pas pleinement une année d’exercice pour établir des états financiers.

Le chef du gouvernement, Tertius Zongo, a salué les performances des établissements publics en 2009, malgré la dégradation de la capacité d’autofinancement de ceux-ci. Pour lui, l’espoir est fondé, au regard de l’évolution de certains indicateurs dans la gestion de ces établissements. Chiffres à l’appui, le Premier ministre a fait ressortir que l’excédent d’exécution budgétaire s’établit à environ 16,93 milliards de francs CFA en 2009 contre 8,75 milliards de nos francs en 2008.

Ces résultats résultent, dit-il, à la fois d’une maîtrise parfaite des procédures budgétaires et d’une planification judicieuse et suivie des dépenses budgétaires. Le taux global de recouvrement réalisé au cours de l’exercice de 2009 équivaut à 98,80%. Il s’agit là d’un indicateur qui traduit l’enracinement du professionnalisme et de la rigueur au sein de ces sociétés d’Etat.

Selon le Premier ministre, même si le gouvernement burkinabè ne se lassera jamais d’apporter son appui à ces structures à travers les subventions, quitus est donné à chaque EPE d’intensifier les efforts de création et de mobilisation maximum des recettes propres. L’autoprise en charge passe nécessairement par là et doit demeurer, à entendre Tertius Zongo, un défi permanent, compte tenu des nombreuses priorités et multiples sollicitudes du budget de l’Etat. Il a toutefois déploré la chute consécutive du niveau des recettes propres entre 2008 et 2009.

La capacité d’autofinancement s’est dégradée de 10 points à cette même période. A priori, les recommandations des sessions précédantes ont fait l’objet de mise en œuvre au sein des EPE. Celle portant sur l’initiation de rencontres périodiques avec les différentes catégories d’EPE a été effective. En cela, les rencontres sectorielles ont été organisées par le ministère de l’Economie et des Finances et se sont tenues du 9 au 19 mars 2010 à Ouagadougou.

On note également, la mise en place de comités de gestion budgétaire et de trésorie, ainsi que de cadres de concertation. Par contre, certaines recommandations sont toujours à l’état de mise en œuvre. Parmi elles, celles relatives à l’apurement des arriérés de paiement des EPE et à l’institution de bonnes pratiques en matière de gestion budgétaire dans ces établissements.

Néanmoins, la sérénité et la profondeur de l’analyse des dossiers lors des AG des EPE permettent aux autorités de prendre les mesures appropriées pour rendre ces Etablissements viables. L’examen de la situation d’ensemble des EPE, exercice 2009, révèle que les efforts ont été maintenus dans la réalisation des missions assignées à ces démembrements de l’Etat, malgré des conditions socioéconomiques délétères.

Les activités de supervision ont essentiellement concerné les volets appui-conseil, formation et le suivi de la mise en application des textes relatifs au régime juridique applicable aux agents et emplois des EPE, au régime financier, à la nomenclature budgétaire et au plan comptable. Quant aux masses budgétaires, elles ont connu une baisse de 0,9%.

Toutefois, l’analyse des dépenses par secteur d’activité montre que les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’enseignement professionnelle ont connu les plus fortes hausses. Globalement, l’analyse des dépenses de l’exercice de 2009 fait ressortir une augmentation des charges de fonctionnement de 4,3% par rapport à l’exercice précédent.

Aussi, celles consacrées aux investissements ont évolué de 9,6%, toujours par rapport à 2008. Parlant de difficultés rencontrées par les EPE dans la production des informations, le rapport du secrétariat général sur la gestion des EPE indique que ces difficultés ont été résorbées, surtout grâce à la formation des membres des conseils d’administration et la validation du canevas-type de rapport de gestion du conseil d’administration avec les responsables financiers des EPE.

Tous les participants nourrissent l’espoir qu’au sortir de cette rencontre, de nouvelles recommandations et résolutions soient prises, afin de renforcer la capacité opérationnelle des Etablissements publics de l’Etat.

Ouamtinga Michel ILBDOUDO et Trabzanga ZOUNGRANA
(trab_zoung@yahoo.fr)


La parole à des PCA

Des présidents de conseil d’administration d’EPE relevant du secteur de la santé, entendus dans la matinée d’hier par l’Assemblée générale, ont accepté volontiers répondre à des questions de votre journal.

Bocar Kouyaté, PCA du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) : Nous avons présenté le rapport de gestion 2009 du CHU-YO. Ce rapport a été apprécié à la limite de ce que nous avons donné comme explication par rapport à nos performances. Au niveau de l’hôpital Yalgado, nous avons réalisé nos activités programmées à 60%, d’autres l’ont été partiellement à 25%. Il y a des activités qui n’ont pas du tout été réalisées. Cela est lié à l’inondation du 1er septembre qui a affecté l’hôpital Yalgado Ouédraogo.

Nous avons expliqué cette situation. Il y a eu des répercussions sur les prestations de l’hôpital, mais malgré tout ce que nous avons connu comme difficultés, nous avons quand même pu réaliser les performances financières prévues pour 2009. Nous avons réalisé 800 millions de recettes propres et nous avons aussi pu mobiliser tout ce qui avait été prévues comme subvention pour l’hôpital.

Nous n’avons pas eu de remarques particulières de la part de l’AG des EPE en dehors de quelques questions sur la congestion des services d’urgence. Nous avons également eu des reproches en ce qui concerne la salubrité de même que sur la présence régulière des moustiques en ce lieu. Nous avons expliqué qu’en principe, l’insalubrité à Yalgado est un problème général au niveau de la ville de Ouagadougou.

D’autant plus que juste derrière cet hôpital, il y a un canal qui retient les eaux sales de la ville et les eaux de pluie aussi. Nous avons également été interpellé sur la dette sociale de Yalgado. C’est un vieux problème qui date de plus de 10 ans puisque Yalgado est devenu un établissement public de santé en 2003.

Mais avant 2003, il y avait des arriérés que nous avons trouvés. Nous sommes en train de faire le point avec la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et le Trésor pour situer qui a payé quoi et qu’est-ce qui reste à payer pour que Yalgado puisse s’en occuper. Enfin, on a évoqué le problème de la participation des hospitaliers universitaires à nos activités puisque Yalgado paye des salaires à ceux qui viennent des universités pour y faire des prestations.

Nous avons souhaité qu’il y ait un peu plus de concertation entre l’université et Yalgado pour la nomination des assistants, afin que les prévisions budgétaires puissent être faites. Je peux dire que dans l’ensemble notre gestion a été positivement appréciée et je pense que le rapport que nous avons présenté sera adopté par l’Assemblée générale des sociétés d’Etat consacrée aux EPE.

Toutes les recommandations qui ont été adoptées lors de la session précédente ont été mises en œuvre. Il s’agissait des recommandations d’ordre général, à l’endroit du ministère de la Santé et Yalgado a contribué à la mise en œuvre de ces recommandations. C’était essentiellement le reversement du personnel de la grille de la chaîne solde pour les mettre sur la grille des EPE.

Dr François Drabo, PCA du Centre hospitalier universitaire Souro Sanou : Le premier constat que je fais, c’est que c’est un exercice annuel, très utile, qui permet à nos structures de faire le bilan de leurs activités tant sur le plan physique que sur le plan financier. En effet, le Centre hospitalier universitaire Souro Sanou de Bobo-Dioulasso a pu présenter son bilan.

De ce bilan, il ressort que des progrès ont été accomplis en dépit des difficultés que la structure a traversé au cours de l’année 2009. Ces difficultés ont été marquées par des arrêts de travail dus à des ruptures de médicaments ou de consommables, à des pauses fréquentes de matériels qui sont assez vétustes et dont il faut éventuellement renouveler. Les progrès ont été notés au niveau de la médecine chirurgicale ; en radiologie ; de la prise en charge des affections concernant la santé de la mère et de l’enfant. Sur le plan financier, il n’y a pas eu d’observations particulières.

Mais en tant que président du conseil d’administration, lorsque nous constatons que les taux d’autofinancement n’atteignent pas le seuil que nous désirons, il est évident que nous admettons qu’il y a des efforts qui restent toujours à faire. Il va falloir travailler au sein de nos structures pour faire en sorte que ce seuil soit bien atteint ; que nous ayons des équipements performants ; que les ruptures en consommables soient minimisées. Et cela doit passer nécessairement par la mise en place d’un bon système de gestion des stocks.

Ce qui est ressorti, c’est mieux maîtriser la gestion des stocks. Les recommandations d’ordre général ont été entièrement mises en œuvre pour ce qui est de l’exercice antérieur. Le quitus nous l’avons déjà, mais nous pensons qu’on peut toujours mieux faire en dehors du quitus. Ce que nous voulons est que les patients qui ressortent de nos services soient satisfaits, donc guéris.

Dr Isidore Moyenga, PCA du CHR de Gaoua : Je peux dire qu’il n’y a pas eu d’observations particulières sur ce qu’on a présenté. C’est seulement une question que son Excellence le Premier ministre nous a posée par rapport à l’augmentation des charges de fonctionnement. En guise de réponses, nous avons dit que cela est dû à la hausse des effectifs du personnel de l’Etat au sein de notre établissement. Nous avons eu un excédent budgétaire de 207 420 186 F CFA, soit un taux de variation 2008-2009 de 53,70%. Toutes les recommandations en rapport aux Etablissements public de santé (EPS) ont été mises en œuvre pour ce qui concerne le CHR de Gaoua.

Propos recueillis par Ouamtinga Michel Ilboudo et Trabzanga ZOUNGRANA

(trab_zoung@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 30 juillet 2010 à 05:17 En réponse à : XIe Assemblée Générale des Etablissements Publics de l’Etat : L’espoir est permis dans la bonne gestion des EPE

    Quel est le journaliste intelligent qui nous donnera la liste de ces 64 EPE.

    • Le 31 juillet 2010 à 21:55, par salomon le sage En réponse à : XIe Assemblée Générale des Etablissements Publics de l’Etat : L’espoir est permis dans la bonne gestion des EPE

      Merci de poser la question mon frère !

      DE nombreux burkinabé comme moi se posent aussi la question de savoir quel est le cadre jurique et institutionel régissant les EPE.

      En d’autres termes c’est quoi exactement un EPE ?

      Merci a quiquonque voudra bien eclairer ma lanterne !

      • Le 24 janvier 2011 à 14:37, par DAF En réponse à : XIe Assemblée Générale des Etablissements Publics de l’Etat : L’espoir est permis dans la bonne gestion des EPE

        Bonsjour Mr, j’essaierai de répondre à votre question sous réserve des amendements du Ministre chargé des Finances (voir DAMOF/DGTCP pour confirmation avec les textes en vigueur à l’appui) :

        Un EPE est un Établissement Public de l’Etat créé par Décret pris en Conseil des Ministères sur proposition du Ministère de Tutelle technique suivant l’avis technique du Ministère de tutelle financière qui est le Ministère de l’Economie des Finances.

        Un EPE a une autonomie financière et doté d’une personnalité morale ayant à sa tête :
        - un Directeur Général (ordonnateur du budget) ;
        - un Directeur de l’administrateur et des finances
        (administrateur de crédit) résident ;
        - un Contrôleur Financier ;
        - un Agent Comptable ;
        Les organes de fonctionnement sont tous nommés par décret sur proposition des Ministères de tutelle. Les deux (2) derniers sont soient résidents ou non selon l’ampleur des activités de l’Etablissement auquel ils sont fonctionnellement rattachés.

        L’autonômie finacière signifie que l’EPE dispose d’un budget propre à lui-même provient d’une part de la subvention de l’Etat et d’autre part des recettes propres générées et/ou par des subventions ou des dons provenant des partenaires financiers.

        Il est donc du ressort de l’EPE d’exécuter ledit budget conformément à son programme d’activités et de rendre compte à l’Etat en fin d’année de la gestion comptable te financière du budget d’où l’Assemblée Générale des Sociétés d’Etat (AGSE).

        Pour toute question relevant de la vie de la structure techniquement ou financièrement, il a été mis en place au sein des EPE un Conseil d’Administration ayant sa tête un Président nommé en Conseil des Ministère, qui est un organe consultatif de gestion. Il existe également un conseil scientifqiue et technique dans d’autres EPE notamment les EPCST (Etablissements Public de l’Etat à Caractère Scientifique et Technique)qui est également un organe technique de gestion.

  • Le 30 juillet 2010 à 09:44, par 100façon En réponse à : XIe Assemblée Générale des Etablissements Publics de l’Etat : L’espoir est permis dans la bonne gestion des EPE

    il faudra résoudre la question des marchés publics qui pénalise les hôpitaux dans l’acquisition d’intrants nécessaire à la prise en charge, souvent urgent.

  • Le 31 juillet 2010 à 07:50, par zakis En réponse à : XIe Assemblée Générale des Etablissements Publics de l’Etat : L’espoir est permis dans la bonne gestion des EPE

    Ha ! c’est vraiment dommage qu’on reunisse des hopitaux et des entreprises qui vendent pour certain de l’electricité, de l’eau, des parcelles, des journaux pour voir combien ont ils engrengé cette année. monsieur le premier ministre prennons l’exemple de Yalgado : 800 million ! Ha oui c’est beaucoup mais dite moi un peu l’evolution de la mortalité de 2000 à 2010 ? yalgado est salle du au fait qu’il n’ya pa de goudron, de bon canniveau. ce n’est pas un probleme d’insalubrité lié a celle de la ville. sinon allez y faire un tour a Charles degaule c’est toujours propre.
    FELICITATION YALGADO : 800 million # mortalité élévée

  • Le 31 juillet 2010 à 11:11 En réponse à : XIe Assemblée Générale des Etablissements Publics de l’Etat : L’espoir est permis dans la bonne gestion des EPE

    L’ inondation a eu lieu le 1er septembre, 9 eme moi de l’ annee. Et des resalisations n’ ont meme pas ete faites dans certains domaines et on laisse passer un PCA qui use de l’ argument de l’ inondation pour tout justifier. Tout de meme. Septembre- 9 eme moi sur 12. Donc au mois les 75 % devraient etre la barre pour les activites qui n’ ont pas connu de realisation. Pour moi Yalgado est tres loin de la performance qu’ on attend d’ une institution aussi vitale. Je ne suis pas surpis que quand on enterre un parent a Tabtenga, il faut rapidement mouiller le ciment, graver son nom la - dessus, attendre 30 a 40 minutes pour que le ciment seche avant de rentrer pleurer son deuiol. Si vous ne le faites pas, au bout de 4 jours, faites un tour et vous allez confonfre la tombe avec un nouveau car les gens meurent serieusement faute de soins appropries, la sante meme etant devenue un business et nos autorites soignant leur cataracte et leur carie dentaire en Europe et au Maroc pour les plus peureux de Dieu.
    Quel est ce monde que nous sommes en train de construire ? Ou du moins de detruire ?

    LOP

  • Le 15 août 2010 à 19:50, par Guy En réponse à : XIe Assemblée Générale des Etablissements Publics de l’Etat : L’espoir est permis dans la bonne gestion des EPE

    Merci à celui qui a demandé la liste des 64 EPE !
    Il serait encore intéressant de séparer les moutons et les chèvres(qui fait quoi ?).Être bon journaliste c’est pas seulement dire que le pouvoir gaspille l’argent, tout le monde sait ça.

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