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Guy Penne : Inoubliable dans la mémoire des sankaristes

Publié le jeudi 29 juillet 2010 à 01h21min

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"Sankara n’est pas magouilleur ! Jamais ! Jamais ! C’est pourquoi nous le suivons ! Révolution ! Sankara n’est pas Guy Penne ! Jamais ! Jamais ! C’est pourquoi nous le suivons ! Révolution !". Ces slogans que scandaient des étudiants et d’autres révolutionnaires en mai 1983, réclamaient la libération de celui qui sera quelques mois plus tard le père de la Révolution burkinabè : Thomas Sankara.

Dans la pétaudière de cette période trouble de l’histoire du Faso, l’arrestation du Premier ministre du président Jean-Baptiste Ouédraogo, arrestation survenue le 17 mai est directement imputée à la France, via Guy Penne, l’ancien "Monsieur Afrique" de François Mitterrand (1981-1986).

Même quand on usait de l’élégant euphémisme de "cordiales" pour qualifier les relations France-Burkina des années 80, le citoyen Lambda de l’époque savait que c’était archifaux, puisque le fougueux capitaine, dans sa rhétorique révolutionnaire, était très acerbe envers l’Hexagone.

Hasard ou vrai complot ? Celui qui partageait son bureau avec Jean-Christophe, fils de Mitterrand, au sein de la cellule africaine de l’Elysée était bien présent dans la capitale burkinabè au moment des faits. Le groupe de capitaines de l’armée burkinabè qui grenouillait en pourrissant à dessein la situation voltaïque pour s’emparer du pouvoir a-t-il favorisé ce coup contre Tom Sank ?

Toujours est-il que celui qui est décédé ce 25 juillet 2010, à l’âge de 85 ans, a porté le chapeau jusqu’à la fin de sa vie. En vérité, la France aussi ne faisait rien à l’époque pour dissiper les malentendus et lever les quiproquos. Pire, on a même l’impression qu’elle en ajoutait.

Pourtant un ambassadeur français en poste à Ouagadougou, Jacques Le Blanc, n’a cessé d’attirer l’attention de sa hiérarchie sur les éventuelles conséquences du désintérêt de la France vis-à-vis de la Révolution burkinabè qui était "plus l’aboutissement d’un processus amorcé qu’un coup d’Etat de plus". Apparemment le diplomate ne fut pas entendu, et les accès de fièvre entre les deux pays s’aggravèrent, avec épisodiquement, le nom de Guy Penne au centre.

Ainsi, en fut-il concernant le sommet France/Afrique de Vittel, tenu en octobre 1983 : ayant décidé de s’y rendre pour "apprécier et évaluer ce type de rencontre", Sankara, à sa descente de l’échelle de coupé, trouva... Guy Penne venu l’accueillir. Si ce n’est pas un clash diplomatique, ça y ressemble, et le président du Conseil national de la Révolution (CNR) bouda le dîner donné le soir même par Mitterrand en l’honneur des chefs d’Etat africains. Un Mitterrand qui débarquera à Ouagadougou en novembre 1986. En vieux briscard de la politique, il dû abandonner sa pondération habituelle pour rabattre le caquet à Sankara qui "tranchait un peu trop".

Ce n’est cependant pas avec tous les pouvoirs africains que l’ancien maire de Sainte-Cecile-les-Vignes avait des rapports conflictuels. Son patron voulant perpétuer les rapports privilégiés avec le "pré carré", héritage de la droite, Guy Penne eut des atomes crochus avec le défunt Omar Bongo Odimba, le Tchadien Hissein Habré et Paul Biya du Cameroun.

L’ex-sénateur des Français hors de France avait aussi un faible pour le... Burkina. Il deviendra d’ailleurs, en 2005, président de l’Association amitié France-B.F., à la demande de Blaise Compaoré.

D’une approche facile, comme l’auteur de ses lignes le constata lors du dernier Sommet France/Arique sous Chirac à Cannes (février 2007), le nom de Guy Penne restera aussi bien inoubliable pour les habitants de Sainte-Cecile que pour les sankaristes burkinabè, pour des raisons différentes, cela va de soi.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 29 juillet 2010 à 11:32, par Yunus En réponse à : Guy Penne : Inoubliable dans la mémoire des sankaristes

    Soyons quand sérieux l’ami Zungrana. En quoi est-ce que le vieux briscard a-t-il rabattu "le caquet à Sankara" ? On vous sait viseralement anti Sankara, anti Sankariste et anti révolutionnaire, mais tout de même, il faut reconnaitre que ce vous dites est très très loin de la réalité historique. Personne n’a jamais rabattre le caquet au président des pauvres que fut Thomas Sankara. Surtout pas à l’occasion dont vous parlez. Non je regrette.

    • Le 29 juillet 2010 à 14:35, par Evariste ZONGO En réponse à : Guy Penne : Inoubliable dans la mémoire des sankaristes

      Personne n’a jamais rabattu le caquet au capitaine Thomas Sankara, ni dans le fond ni dans la forme. La France sait elle même le rôle qu’elle a joué pour déstabiliser la jeune révolution burkinabé, avec ses leaders. Elle a exploité le maillon faible qui est celui qu’on connaît aujourd’hui pour mettre fin aux espoirs de tout un peuple. Sankara ne passait pas par milles chemins pour dire haut ce qu’il pense. Cela dérangeait assurément un grand voisin, partant d’une grande métropole dont il était le valet local.
      Vous savez, un débat constructif sera sur cette période du Burkina nous servira plus, que les conférences qui sont réalisées aujourd’hui sur les 50 années - 4 années d’abrutissement. Nous sommes à la veille du 4 aout, et si on revenait sur ce pan de notre histoire, on aura plus de leçons à tirer que les 46 ans, au cours des quels on n’a été fait fondamentalement pour élever la conscience de l’homme ¨burkinabè. Je ne vois pas d’un point de vue citoyenneté, sentiment d’appartenance à une nation, de fierté burkinabé ce que ces dernières 23 années nous ont donné. Il ya des réalisations, certes, il ya une pseudo démocratie, le Burkina est devenu une nation de facilitation, mais qu’est ce que l’engagement du burkinabè tant que les mobilisations ne se font que sur la base de l’argent et d’achat de conscience. Des détournements de gauche à droite. On contente, on donne par ci, on décore à tour de bras, on nomme les uns et les autres, tout cela ne se fait pas sur le mérite et le patriotisme mais sur la base de la servitude et des puissances financières. Et lorsque tout cela n’existera plus …
      Les 20 ans avant la révolution n’ont pas été le pire de ce nous vivons aujourd’hui. Je regrette ces 20 premières années après les indépendances, ou j’allais à pied au lycée avec tous les enfants de Sangoulé Lamizana, ou je m’amusais dans le quartier dans la rue avec les enfants de Sangoulé, , à ce qui se passe aujourd’hui derrière les bunker de Ouaga 2000. Je rigole lorsque ce slogan passe à la télé "être burkinabè ça se mérite". C’est une injure. J’admire les burkinabés qui n’ont pas réagi à ce slogan odieux qui démontre l’impuissance des pouvoirs publics de créer une conscience patriotique et doit passer par une publicité mal inspirée pour les convaincre d’être honnête. Pendant la révolution on avait pas besoin de pub pour être honnête, on était fier de l’^tere parce qu’on comprenait que le sens de ce mot que d’être honnête. Aujourd’hui tu ne sais même pas s’il ya des raisons encore d’’être puisque la pratique veut que tout le monde soit malhonnête pour réussir. La réussite ne se voit pas en terme de conscience de … mais en terme d’avoir et d’accumulation. Et réussir quoi ? villa, voiture, bière, femme. Compte fourni… Qui mérite d’être aujourd’hui burkinabé...Peut_être celui qui a commandité cette pub, lui seul est burkinabé, les autres, des non burkinabés, des corrompus, des vils ... Guy Penne, paix à son âme, n’était qu’un pion dans le système, il annonçait le 15 octobre 1987 le 17 mai 1983. Vous comprenez bien ce que je veux dire

      • Le 30 juillet 2010 à 22:14, par Yunus En réponse à : Guy Penne : Inoubliable dans la mémoire des sankaristes

        En effet le 15 octobre 1987 a été l’Approndissement du 17 mai 1983 : deux complots impérialistes. Si vous permettez, je vous propose le Ditaye en intégralité :

        Ditanyè (l’Hymne de la Victoire)
        Ditanyè
        l’Hymne de la Victoire
        Hymne national de Burkina Faso

        Paroles:Thomas Sankara

        Musique:Thomas Sankara

        Adopté en 1984

        Ditanyè (l’Hymne de la Victoire), est l’hymne national du Burkina Faso. Il a été écrit et composé par Thomas Sankara, et adopté en 1984.
        Ditanyè (l’Hymne de la Victoire) est disponible sur Wikisource.

        Contre la férule humiliante il y a déjà mille ans,
        La rapacité venue de loin les asservir il y a cent ans.
        Contre la cynique malice métamorphosée
        En néocolonialisme et ses petits servants locaux
        Beaucoup flanchèrent et certains résistèrent.
        Mais les échecs, les succès, la sueur, le sang
        Ont fortifié notre peuple courageux et fertilisé sa lutte héroïque.

        Refrain :
        Et une seule nuit a rassemblée en elle
        L’histoire de tout un peuple.
        Et une seule nuit a déclenché sa marche triomphale
        Vers l’horizon du bonheur.
        Une seule nuit a réconcilié notre peuple
        Avec tous les peuples du monde,
        À la conquête de la liberté et du progrès
        La Patrie ou la mort, nous vaincrons !

        Nourris à la source vive de la Révolution.
        Les engagés volontaires de la liberté et de la paix
        Dans l’énergie nocturne et salutaire du 4 août
        N’avaient pas que les armes à la main, mais aussi et surtout
        La flamme au cœur pour légitimement libérer
        Le Faso à jamais des fers de tous ceux qui
        Çà et, là en polluaient l’âme sacrée de l’indépendance, de la souveraineté.

        Refrain

        Et séant désormais en sa dignité recouvrée
        L’amour et l’honneur en partage avec l’humanité,
        Le peuple du Burkina chante un hymne à la victoire,
        À la gloire du travail libérateur, émancipateur.
        À bas l’exploitation de l’homme par l’homme !
        Hé en avant pour le bonheur de tout homme,
        Par tous les hommes aujourd’hui et demain, par tous les hommes ici et pour toujours !

        Refrain

        Révolution populaire notre sève nourricière.
        Maternité immortelle du progrès à visage d’homme.
        Foyer éternel de démocratie consensuelle,
        Où enfin l’identité nationale a droit de cité,
        Où pour toujours l’injustice perd ses quartiers,
        Et où, des mains des bâtisseurs d’un monde radieux
        Mûrissent partout les moissons de vœux patriotiques, brillent les soleils infinis de joie.

        • Le 5 août 2010 à 20:12 En réponse à : Guy Penne : Inoubliable dans la mémoire des sankaristes

          Et si on changeait cet hymne national maintenat ? Il est en dephasage avec la realite, Bien vrai, c’est la democrature cotonniere mais c’est pas la revolution tout de meme. Et tout le monde n’a jamais vote pour la revolution ou il y a avait des amis du peuple et des ennemis du peuple. Et c’est un seul camp qui avaait le pouvoir de dire qui est ami du peuple qui est ennmei du peuple. Il faut cvhanger cet hymne national qui sonne faux avec la realite. Un hymne plus rassembleur.

  • Le 29 juillet 2010 à 20:08, par zedy En réponse à : Guy Penne : Inoubliable dans la mémoire des sankaristes

    je ne comprends ce jeune homme ! il pourrait être vraiment brillant s’il travaille mieux ses dossisers ! Il va aux usa par exêmple pour suivre la campagne présidentielle et dit des choses imprecises sur RFI à son retour. "obama est orphelin depuis le bas âge !". ce n’est évidemment pas vrai ! et aujourd’hui il nous parler de rabattre le caquet ! décidemment ! Il faut du respect à l’immense Sankara !

  • Le 29 juillet 2010 à 20:52 En réponse à : Guy Penne : Inoubliable dans la mémoire des sankaristes

    Monsieur quand on ne connait rien on se la fait pas. Il vaut mieux la fermer que de vouloir l’ouvrir. A moins que l’on e veuille montrer que l’on sait aligner des expressions apprises par cœur sans trop les comprendre, afin de se donner des airs intelligents et qu’on sait ecrire…
    Je voudrais vous dire mon cher monsieur que dans une emission de la television francaise il y a peine un mois, sur l’experience politique de francois mitterand, Thomas sankara a été le seul je dis bien le seul dirigeant au monde qui a pu destabiliser Mitterand . Et pourtant quand on connaît la grande experience politique d’un mitterand, c’est dire que la hauteur de Sankara. Mais cela vous ne pouvez le comprendre ! je comprends aussi que cela puisse vous agacer ! allez vous instruire d’abord d ce que veut dire « rabattre le caquet a quelqu’un »

    SOME

  • Le 1er août 2010 à 11:00 En réponse à : Guy Penne : Inoubliable dans la mémoire des sankaristes

    Mon cher zougrana, retourne a l ecole pour comprendre les contours de l expression:rabattre le caquet.

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