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ARTICLE 37 : L’ADJ s’oppose à toute velléité de révision

Publié le vendredi 16 juillet 2010 à 08h14min

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Le comité de pilotage de la coalition nationale de lutte contre le tripatouillage de la Constitution du groupe Alternance-démocratie et justice (ADJ), a tenu une conférence de presse le jeudi 15 juillet 2010 au siège du PAI/PDS à Ouagadougou. Cette conférence a été animée par le président du comité, Bénéwendé Stanislas Sankara. Elle a porté sur les actions menées par le comité dans le cadre de la lutte contre la révision de l’article 37 de la Constitution burkinabè.

Le groupe ADJ a, au cours de ses 1res journées parlementaires de 2010, décidé d’engager le peuple burkinabè dans le combat contre le tripatouillage de la Constitution et de créer un comité de pilotage ayant pour mission d’élaborer une pétition contre la révision de l’article 37. Cette résolution a été suivie d’un appel au peuple burkinabè, notamment à la société civile, à la classe politique et à l’ensemble des démocrates et patriotes à se mobiliser impérativement dans une coalition nationale contre le tripatouillage de la Constitution.

Les actions menées

Six mois après, le comité de pilotage a décidé de faire le point des actions menées. Au nombre de celles-ci, on peut citer des rencontres avec certaines structures et personnalités dont le président du Conseil supérieur de la chefferie traditionnelle, sa Majesté le Mogho Naba Baongo, le chef de file de l’opposition, l’union d’action syndicale, les 4 pétitionnaires à leur demande, la coalition 37 et le cadre de concertation des partis politiques de l’opposition. Selon le conférencier Bénéwendé Stanislas Sankara, ces rencontres avaient pour objet d’informer conséquemment les leaders d’opinions de leur engagement à travailler pour une grande adhésion de tous au processus qui doit être largement populaire.

Les intentions du pouvoir

Au moment où le parti au pouvoir annonce pompeusement les réformes politiques et institutionnelles en précisant que l’article 37 n’est pas tabou "que ne même pas le réviser serait anti- constitutionnel" dixit le Président du CDP, Roch Marc Christian Kaboré, "nous avons maintes raisons de nous inquiéter sur cet aveu de prise en otage de notre démocratie. Sur cette dérive qui s’amorce, les signes ne trompent pas", a déclaré Me Sankara. Il a relevé que la faiblesse des inscriptions sur les listes électorales trouve son explication dans le désenchantement croissant qu’éprouve le peuple pour sa classe dirigeante qui l’a fait chanter et danser depuis plus de 20 ans, pour des promesses mirobolantes qui fondent comme la neige au soleil sitôt les élections passées.

Pour lui, il n’y pas lieu de croire que tous ceux qui cherchent les Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) ne sont pas tous des électeurs, mais des citoyens qui veulent faire face à leurs actes de tous les jours. Malgré tout, l’ambition affichée du pouvoir, a-t-il indiqué, loin de trouver des solutions aux préoccupations essentielles des populations, est de se pérenniser par tous les moyens, y compris le tripatouillage des lois fondamentales. Or, la démocratie ne peut se concilier avec les remises en cause sans cesse unilatérales du minimum consensuel. C’est pourquoi, les députés du groupe ADJ avaient lancé cet appel au peuple à se mobiliser dans une coalition nationale pour faire échec à toute velléité de modification de l’article 37 de la Constitution, a-t-il signifié.

La violation des textes

Le chef de file de l’opposition a fait savoir que le Burkina est partie à des instruments et protocoles internationaux dont la Déclaration de Bamako, le Protocole additionnel de la CEDEAO, la Charte de l’Union africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance. Ces accords qui engagent le pays condamnent tous les tripatouillages et modifications unilatérales des constitutions, a-t-il précisé. Pourquoi donc, s’entêter à vouloir ramer à contre-courant de la volonté de son peuple et des engagements internationaux auxquels l’on a librement souscrit, s’est-il interrogé. Le conférencier n’a pas manqué de se prêter aux questions des journalistes.

Il a fait noter que le comité a comme perspective de trouver un cadre qui va coordonner les différents combats contre la révision de l’article 37. Il a aussi confié que la pétition réalisée par le groupe des 4 personnes, une fois arrivée à l’Assemblée nationale, sera soutenue par le groupe ADJ. Mais que vaut l’action de 11 députés contre celle d’une centaine ? Sur la question, le conférencier a déclaré que les lois concernant les questions relatives à la Constitution ne se votent pas de façon numérique et mécanique. Me Sankara a également affirmé que les différentes personnalités rencontrées par le comité ont été réceptives à son message. Mieux, elles se sont engagées à soutenir le comité, a-t-il confié.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 16 juillet 2010 à 07:03, par Paris Rawa En réponse à : ARTICLE 37 : L’ADJ s’oppose à toute velléité de révision

    Il serait bon aussi que toutes les organisations et forces politiques ou de la société civile s’associent pour organiser des manifestations à la base qui interpelleront chaque député (surtout ceux du CDP) dans leur circonscription électorale afin de les appeler à faire preuve de responsabilité pour ne pas voter pour la modification tendancieuse de l’Art. 37. Rappeler à chaque député que du point de vue politique, et qu’au-delà de la discipline de son parti, il a un mandat personnel, une conscience personnelle et une responsabilité personnelle pour veiller et voter en faveur de l’avenir de notre pays et du destin de ses enfants à long terme.

    Autrement dit, il faut, toutes tendances confondues, mener une campagne anticipée en faveur de la pétition dès maintenant, avant même qu’elle n’arrive devant les députés à l’Assemblée nationale.

  • Le 16 juillet 2010 à 07:15, par phoenix En réponse à : ARTICLE 37 : L’ADJ s’oppose à toute velléité de révision

    Merci à ce groupe parlementaire d’être rentré dans la danse.La seule chose que je leur demande , s’ils ont de l’amour pour notre peuple c’est de dire à Blaise que s’il touche à l’article 37, ils vont rendre leur démission de l’Assemblée Nationale.Ce sera un geste patriotique et politiquement très fort !

    • Le 18 juillet 2010 à 21:16 En réponse à : ARTICLE 37 : L’ADJ s’oppose à toute velléité de révision

      Franchement, qui de Phoenix, de Paris Rawa et de Bénéwendé Stanislas SANKARA peut nous donner la certitude que l’article 37 va être modifié ? Ce débat est prématuré et rend fragiles et "guignolitiques" ses partisans. Mais je peux me tromper....

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