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Cour des comptes : Le nouveau PG jure sur la rigueur

Publié le vendredi 16 juillet 2010 à 00h11min

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La salle d’audience de la Cour de cassation et du Conseil d’Etat de Ouagadougou a abrité le jeudi 15 juillet 2010 l’audience solennelle d’installation du magistrat Badou Emile Toé comme Procureur général (PG) près la Cour des comptes. Le nouveau « commissaire de la loi » entend accomplir la mission à lui ainsi assignée avec « rigueur et indépendance ».

« Je déclare Monsieur Toé Badou Emile installé dans ses fonctions et l’invite à occuper le siège qui lui est réservé ». C’est la formule solennelle par laquelle le Premier président de la Cour des comptes, Boureima Pierre Nébié, a procédé à l’installation officielle du nouveau Procureur général (PG) de sa juridiction. Auparavant, les invités, au nombre desquels le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Zakalia Koté, ont pu écouter les réquisitions du commissaire du gouvernement et du procureur général sortant.

Hommage spécial a été rendu au dernier cité, Abdouramane Boly, qui quitte la Cour des comptes pour assumer les fonctions de Premier président de la Cour de cassation. Boureima Pierre Nébié n’a pas manqué de rappeler ensuite que l’installation d’un magistrat nommé à la Cour des comptes constitue une formalité légale, obligatoire et préalable à l’exercice de ses fonctions.

Pour lui, c’est une occasion pour présenter officiellement le magistrat aux justiciables de la Cour, aux autorités ainsi qu’à l’ensemble des citoyens pour qu’en retour ceux-ci puissent lui accorder les égards dus à son rang : « Au-delà de sa solennité, cette cérémonie doit être une occasion pour le magistrat de méditer sur l’importance des missions auxquelles il est appelé afin d’en prendre réellement conscience et de mesurer ses responsabilités vis-à-vis de l’Etat qu’il est appelé à servir ». Exercer le ministère public par voie de réquisitions ou de conclusions écrites, veiller à l’application de la législation et à la réglementation en vigueur, assurer le suivi et l’exécution des décisions de la Cour.

Ce sont là, entre autres, les charges assignées au Procureur général et, partant, à celui entrant en la personne de Badou Emile Toé. Le moins que l’on puisse dire est que le nouveau PG, né le 31 décembre 1950, marié et père de cinq enfants, est un magistrat averti, car ayant occupé notamment les fonctions de président de la Cour d’appel de Bobo-Dioulasso puis de celle de Ouagadougou, de conseiller technique de ministre de la Justice, garde des Sceaux.

Cet enseignant à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), à l’université de Ouagadougou et à l’Ecole nationale de police (ENP), qualifié d’« encyclopédie ambulante du droit » par son prédécesseur, affirme mesurer l’ampleur de la tâche de « commissaire de la loi » qui l’attend : « Ma mission est placée sous le signe de la rigueur et de l’indépendance et consiste à être en quelque sorte un commissaire de la loi. Pour effacer le laxisme qu’on a estimé avoir jusque-là, il faut de la rigueur mais aussi de l’indépendance, qui est le trait de caractère principal d’un magistrat. »

En rappel, la Cour des comptes, qui est la juridiction supérieure de contrôle des finances publiques, a pour mission de juger les comptes des comptables publics ; de sanctionner les fautes de gestion ; d’assister l’Assemblée nationale dans le contrôle de l’exécution des lois de finances ; de favoriser l’utilisation régulière et efficiente des ressources ; de promouvoir la transparence dans la gestion des finances publiques ; de contribuer à la sauvegarde du patrimoine public, à l’amélioration des méthodes et techniques de gestion, à la rationalisation de l’action administrative. Autant de chantiers qui attendent donc du nouveau PG une participation conséquente, au regard du rôle important qu’est le sien.

Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga

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