Les entretiens de paix organisés par l’Union africaine sur la situation au Darfour avaient repris dimanche après le boycottage de 24 heures lancé par les mouvements rebelles pour dénoncer des attaques des forces gouvernementales contre des civils, permettant aux médiateurs de l’organisation de l’Unité africaine de faire avancer l’accord sur l’accès aux camps de réfugiés.

Les délégués au centre de conférence international d’Abuja ont déclaré qu’ils se retrouveront lundi après-midi, afin, espère-t-on, d’adopter enfin une position commune garantissant aux organisations caritatives l’accès aux camps de réfugiés et instituant une coopération entre le gouvernement soudanais et les observateurs du cessez-le-feu de l’UA.

Lundi, le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan doit faire un rapport au Conseil de sécurité sur les progrès accomplis en vue du retour à la stabilité au Darfour. Le 3O juillet dernier le Conseil de sécurité avait donné 30 jours au Soudan pour pour désarmer les milices arabes pro-gouvernementales et régler la crise humanitaire au Darfour, région occidentale du Soudan, où le conflit s’éternise depuis le mois de février 2003.

Les négociations avaient repris peu après 18H00 locales (17H00 GMT), l’un des négociateurs de la rébellion, Ahmed Mohammed Tugod du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) avertissant toutefois que le problème des exactions gouvernementales serait à nouveau soulevé lors de l’examen de la situation humanitaire. Les deux mouvements rebelles présents à Abuja doivent présenter aux médiateurs de l’Union africaine et des Nations unies un rapport sur la situation humanitaire au Darfour.

Le même négociateur du JEM a salué l’initiative de l’UA qui a lancé une enquête sur une attaque qui aurait été menée le 25 août contre le village de Yassin (sud du Darfour), qui aurait fait 64 morts selon les rebelles, ajoutant attendre des "résultats rapides". "Entre le 26 août et ce jour, un total de 83 civils a été tué lors d’attaques menées par les forces gouvernementales soudanaises. Si cela continue, cela conduira à l’effondrement des entretiens", avait-t-il déclaré. Pour Khartoum, ces chiffres ne sont que "de la propagande et de la distraction". L’Union Africaine indique pour sa part que ses observateurs ne peuvent ni confirmer ni infirmer ces morts.

Selon les Nations unies, 1,4 million de personnes ont été chassées de leur domicile et plus de 300.000 tuées pour la plupart lors d’expéditions punitives des milices arabes Djandjawids contre des civils qu’ils accusent de soutien à la rébellion. Lundi, le secrétaire général des Nations unies doit évoquer la question du Darfour devant le conseil de sécurité. Les représentants du gouvernement comme de la rébellion sont à Abuja depuis une semaine, mais les entretiens ont traîné en longueur, chacune des parties accusant l’autre de violations du cessez-le-feu signé le 9 avril dernier.

AFP