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SAHEL : Des réponses insuffisantes à la crise alimentaire

Publié le lundi 5 juillet 2010 à 00h38min

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Malgré la mobilisation des Etats et de leurs partenaires, les réponses à la crise alimentaire au Sahel restent insuffisantes. Telle est la substance de ce communiqué conjoint du CILSS, de FEWSNET de la FAO et du PAM.

A l’entrée de la campagne agricole 2010-2011, la situation alimentaire et nutritionnelle au Sahel, déjà préoccupante, risque de se dégrader en particulier en milieu agro-pastoral au Niger et au Tchad si les promesses ne sont pas tenues et des appuis supplémentaires apportés. Le CILSS et ses partenaires recommandent une augmentation significative et effective des réponses pour faire face à la situation pendant la période de soudure. Des déficits importants de production de céréales, de cultures de rente et de fourrages enregistrés en 2009-2010, associés à des niveaux élevés des prix, ont entrainé une crise alimentaire grave à l’Est du Sahel, notamment au Niger, au Tchad, au Nord-Est du Mali et du Burkina Faso. Les populations les plus affectées sont les pasteurs, agropasteurs et agriculteurs.

La situation nutritionnelle, déjà préoccupante, risque de s’aggraver en particulier pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes ou allaitantes en cette période de soudure. Les marchés sont actuellement bien approvisionnés, mais les prix bien que stables sont à des niveaux en général supérieurs aux moyennes saisonnières. Cela limite beaucoup l’accès aux aliments pour les populations à faibles revenus qui, occupées par les travaux champêtres, ont des capacités d’ajustement faibles. Aussi, malgré la mobilisation des Etats et des communautés régionale et internationale qui a permis jusque-là de stabiliser la situation, l’assistance apportée est insuffisante pour couvrir tous les besoins pendant cette période de soudure. Les prévisions saisonnières pluviométriques et hydrologiques 2010 indiquent des conditions hydriques favorables à un bon développement des cultures et des pâturages.

D’ores et déjà, on assiste à un démarrage normal à précoce des pluies. Dans la perspective d’une bonne répartition spatio-temporelle de la pluviométrie, cela pourrait favoriser le retour à la normale des conditions pastorales et en conséquence améliorer la situation alimentaire des populations vulnérables. Par contre, les agriculteurs vulnérables auront encore besoin d’assistance dans l’attente des prochaines récoltes. Toutefois, les fortes pluies attendues risqueront de provoquer des inondations. Compte tenu de tout ce qui précède, le dispositif régional de prévention et de gestion des crises alimentaires et autres calamités naturelles recommande :

Aux Etats et à leurs partenaires techniques et financiers de :
• Accélérer et intensifier les actions d’assistance aux populations vulnérables, le renforcement des moyens d’existence et de supplémentation alimentaire des enfants de moins de 5 ans, des femmes enceintes ou allaitantes ;
• Renforcer la prise en charge des cas de malnutrition sévère et modérée en particulier au Niger et au Tchad ;
• Renforcer le suivi de la situation alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables pendant la période de soudure pour réajuster la réponse le cas échéant ;
• Assurer la mise à disposition à temps des intrants agricoles (semences, engrais et produits phytosanitaires) ;
• Prendre les mesures préventives nécessaires pour faire face aux éventuelles inondations (activation des plans de contingence).

Aux Etats et aux OIG de :

• Intensifier le plaidoyer pour la mobilisation des ressources financières pour les actions d’urgence et de réhabilitation ;
• Renforcer la coordination des interventions entre les différents acteurs (gouvernements, partenaires, ONG, société civile, etc.) ;
• Garantir la libre circulation des produits alimentaires à l’échelle régionale.

Fait à Accra (Ghana), le 23 juin 2010

Le Pays

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