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Les bonnes nouvelles de Niamey

Publié le lundi 5 juillet 2010 à 00h39min

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Le général Salou Djibo

Les choses bougent décidément dans le bon sens au Niger, depuis le coup d’Etat militaire qui a mis un terme, le 18 février 2010, au « tazartché » cher au président Mamadou Tandja. En effet, l’annonce, le samedi 3 juillet 2010, de la date de la tenue de l’élection présidentielle, passage obligé d’un retour à un ordre constitutionnel normal dans ce pays, est un bon pas, un grand pas dans la bonne direction. Une bonne nouvelle qui, sans doute, renforcera la sympathie suscitée par la junte au pouvoir, depuis que la force armée est venue sonner la fin de récréation du charcutage constitutionnel.

On rappelle que d’emblée, à l’annonce du putsch qui a renversé Mamadou Tandja, le 18 février dernier, l’unanimité s’est faite autour de l’action des militaires nigériens, auteurs, dans la perception du plus grand nombre, d’un éminent acte de salubrité civique et politique. Et si l’on a pu douter, par moments, de la volonté réelle de la junte d’écourter la transition et de rendre rapidement le pouvoir aux civils, les jalons de ce retour à un « ordre constitutionnel normal », eux, n’ont pas manqué. En fixant le calendrier électoral, que d’aucuns voyaient déjà lent à se mettre en place, la Commission électorale nationale indépendante, donne du sens, et peut-être même tout son sens aux promesses du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD).

Ainsi, c’est le 3 janvier 2011 que se tiendra le premier tour de l’élection présidentielle, dans ce Niger qui panse au mieux les blessures du passé. Une élection de la plus haute signification, ainsi que l’on peut en juger, puisqu’elle est censée refonder la nation au lendemain du cinquantenaire de l’indépendance de ce pays, bien souvent traumatisé, à l’instar de bon nombre d’autres de la région, par des coups d’Etat intempestifs. Mais surtout, cette élection-là, a pour vocation première de solder les errements d’un système qui aura pris la Constitution en otage, balayé la République, passer les institutions par pertes et profits, dans une optique avouée de pérennisation au pouvoir par des voies extraconstitutionnelles.

C’est pourquoi, à six mois de sa tenue effective, ce scrutin s’annonce déjà comme celui de la renaissance et de l’honneur pour tout le peuple du Niger, mais aussi, au-delà, pour tous les Africains, plus que jamais épris de paix, jaloux du respect de la parole donnée et de l’expression d’une démocratie véritable, qui met ses réelles aspirations au cœur des préoccupations nationales. Couplée avec des législatives, cette élection présidentielle, qui sera précédée, le 27 novembre 2010, de consultations locales -municipales, départementales et régionales- débouchera-t-elle sur une nouvelle ère pour le Niger ?

Il faut l’espérer, et travailler à le concrétiser. En dépit des épines qui jonchent encore le chemin, le Niger nous invite là, me semble-t-il, à l’accompagner diligemment et efficacement dans son introspection politique et démocratique. Et je n’ose pas croire qu’on le lui marchanderait. Trop d’exemples martyrisent encore le présent pour qu’il en soit autrement…

Serge mathias Tomondji

Fasozine

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