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Processus de décentralisation : Gouvernement et partenaires diagnostiquent sa mise en œuvre

Publié le vendredi 2 juillet 2010 à 13h37min

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Le Premier ministre Tertius Zongo face aux PTF

Faire le point sur l’état de la mise en œuvre de la décentralisation dans notre pays, c’est l’objet d’une rencontre entre le Gouvernement et les partenaires techniques et financiers. C’était hier dans les locaux du Premier ministère. Des avancées significatives sont notées et des insuffisances également relevées.

Edifier un Etat stratège qui promeut le développement durable en impliquant tous les acteurs dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre des politiques publiques de développement, c’est l’option faite par les autorités de notre pays. Dans ce sens il a été adopté le cadre stratégique de mise en œuvre de la décentralisation. Ce cadre a défini cinq axes stratégiques. Le premier axe concerne l’appropriation sociale et politique de la décentralisation, le deuxième axe est relatif au transfert des compétences et des ressources, le troisième axe, le renforcement des capacités locales, le quatrième concerne l’appui à l’élaboration et à la mise en œuvre des plans de développement local et le cinquième axe est relatif au pilotage et à la coordination du processus de décentralisation. Hier jeudi, Gouvernement et partenaires techniques et financiers ont procédé à une évaluation à mi- parcours.

Dans la mise en œuvre de ces cinq axes, le Premier ministre Tertius Zongo note qu’il y a eu des avancées significatives. En ce qui concerne l’appropriation sociale et politique de la décentralisation, Tertius Zongo a laissé entendre que les acquis résident entre autres dans la mise en place effective et le fonctionnement régulier des organes de gestion. Pour ce qui est du transfert de compétences et des ressources de l’Etat aux collectivités territoriales, le Gouvernement a au mois de mars 2009 procédé au transfert de nouvelles compétences et de ressources y afférentes aux communes et les textes conséquents ont été adoptés.

Aussi, le programme de construction de sièges initié par le Gouvernement a permis d’édifier à ce jour 338 sièges de communes et 12 sièges de conseils régionaux. En sus, il a été mis à la disposition des collectivités territoriales, du personnel de l’Etat pour renforcer leurs compétences. A cela s’ajoutent une dotation en matériel de bureau, des sessions de formation et d’information et une campagne d’alphabétisation au profit des conseillers municipaux. Quant à l’élaboration et la mise en œuvre des plans de développement local, le Gouvernement note avec satisfaction que l’ensemble des communes ont chacun son plan de développement, de même que certaines régions.

En février 2008 le fonds permanent de développement des collectivités a été mis en place et rendu opérationnel dans le but de favoriser la mobilisation des ressources nécessaires aux investissements des communes et des régions. Si le pilotage et la coordination du processus de décentralisation sont impulsés par le ministère en charge de l’administration du territoire et de la décentralisation, le financement du processus quant à lui est assuré par les collectivités elles- mêmes, l’Etat et les partenaires techniques et financiers et les autres acteurs de développement.

Des avancées certes, mais des insuffisances aussi

S’il est vrai qu’il y a eu des avancées significatives dans la mise en œuvre du processus de décentralisation, des insuffisances non négligeables ont aussi été relevées. A ce niveau le chef du Gouvernement regrette le faible développement de la participation citoyenne malgré les nombreuses initiatives conduites en matière de sensibilisation. Le deuxième point de faiblesse épinglée par Tertius Zongo est le faible niveau de la culture de rendre compte des élus locaux. Les autres insuffisances sont essentiellement relatives à la faiblesse de la capacité institutionnelle des structures techniques déconcentrées à accompagner efficacement la décentralisation, le manque de concertation entre les acteurs et la faiblesse des ressources financières mobilisées par les collectivités territoriales.

Mais le chef du Gouvernement garde espoir et souligne que l’état de mise en œuvre de la décentralisation a confirmé la création de meilleures conditions d’exercice de la démocratie locale et de la promotion du développement à la base comme une réponse à la quête légitime des populations à un mieux- être. Pour lui, de nombreux acquis sont à consolider comme entre autres la poursuite d’une décentralisation qui s’inscrit dans une vision de développement socio- économique des régions, une participation citoyenne plus effective dans la gestion des affaires publiques locales pour mieux impliquer les populations dans la gestion du développement local et renforcer le civisme des populations, la responsabilité des élus locaux dans le développement des services sociaux mais aussi dans le renforcement des liens de redévabilité entre les citoyens et les élus locaux.

Le premier ministre a invité les partenaires techniques et financiers à fédérer leurs énergies et compétences à celles du Gouvernement afin qu’ensemble les objectifs soient atteints et que la joie du succès soit partagée.

Koundjoro Gabriel KAMBOU
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 juillet 2010 à 19:51 En réponse à : Processus de décentralisation : Gouvernement et partenaires diagnostiquent sa mise en œuvre

    Ecouter dans un pays ou la gestion des deniers publics est centralisée où vas-ton avec ce processus de décentralisation. Il y a transfert de compétence mais pas transfert de ressources financières. Le Burkina Faso est l’un des pays d’Afrique ou la gestion des affaires publiques est centralisée, même les Ministres sont obligés de passer par le Ministre des finances pour la mis en œuvre des programmes sectoriels, etc. Quant-aux maires, je me demande qu’est-ce qu’ils peuvent attendre d’une telle gestion centralisée.
    Les PTF le savent, le gouvernement également donc arrêter de vous rassemblez pour rien, car tant que cette manière centrifuge de gérer les deniers sera toujours à l’ordre du jour, la décentralisation n’avancera pas au Faso.
    A bon enttendeur salut.

  • Le 7 juillet 2010 à 16:42 En réponse à : Processus de décentralisation : Gouvernement et partenaires diagnostiquent sa mise en œuvre

    Je pense que cette reforme institutionnelle proposée „gentiment“ par les bailleurs de fonds depuis maintenant 20 ans à contraint nos dirigeants à s´adapter, afin de continuer à recevoir les financements. Nos Etats sont habitués depuis les indépendances à cette culture centralisatrice. Je pense que la mise en œuvre de la décentralisation n´intéresse pas le gouvernement ; mais plutôt l´argent de l´aide au développement.
    La décentralisation effective dans notre pays n´aura pas lieu tant que les populations locales, elles mêmes, n´arrachent pas de la main de nos dirigeants, la décentralisation. C´est à dire développer une conscience citoyenne qui leur permettent d´imposer leurs positions (le cas de Gaoua en 2008 m´a beaucoup plu).

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