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Le président du PDP/PS à L’Obs : « Le Burkina doit être gouverné autrement »

Publié le jeudi 1er juillet 2010 à 00h35min

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« Depuis la fin du mois de mai où le parti m’a investi comme candidat à la présidentielle de novembre prochain, nous avons entrepris de faire le tour de certaines rédactions afin de mieux connaître ces organes de presse, mais aussi et surtout de leur permettre de mieux nous connaître également ». C’est en ces termes que le président national du Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS), François Ouapousga Kaboré, a expliqué sa visite au journal L’Observateur paalga, le mercredi 30 juin 2010.

Les raisons de sa candidature à une élection, semble-t-il, « pliée » d’avance ; les forces de son parti ; les enjeux du projet de société de celui-ci sont, entre autres, les points également abordés au cours des échanges entre des journalistes de L’Obs. et le premier responsable du PDP/PS, pour qui le message qu’ils veulent porter à la population est que « le Burkina doit être gouverné autrement ».

Il est 10h, ce mercredi 30 juin 2010, lorsque le président national du Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS), François Ouapousga Kaboré, et le secrétaire administratif adjoint, Christian Bingbouré, sont accueillis par le directeur de publication (DP) de l’Observateur paalga, Edouard Ouédraogo.

Après un bref échange avec le DP pendant qu’une fine pluie arrose la rédaction, les visiteurs prennent place dans la salle de réunions du journal en compagnie de journalistes de l’Obs., au nombre desquels le rédacteur en chef du quotidien, Boureima Diallo, et son adjoint, Bernard Zangré.

C’est l’occasion pour François Ouapousga Kaboré de situer les raisons de leur visite matinale dans les locaux du canard : « En tant que candidat à la présidentielle, nous allons être amené, avec la campagne qui approche, à travailler ensemble. Comme on dit chez nous, ce n’est pas à la veille de la bataille que l’on donne à manger à son cheval. C’est pourquoi nous avons entrepris cette tournée dans des rédactions afin de mieux connaître les médias, mais aussi de mieux nous faire connaître et de donner l’occasion aux journalistes d’avoir tous les éclaircissements souhaités sur notre parti et nos actions ».

La première interrogation des journalistes a porté sur le pourquoi de la candidature du PDP/PS pour une élection présidentielle que d’aucuns disent « pliée » d’avance. Pour François Ouapousga Kaboré, c’est au peuple que revient le dernier mot et ce sont les déclarations « irresponsables » de certains proches du parti au pouvoir sur une probable victoire écrasante de leur candidat, qui ont contribué à créer de « fausses certitudes » sur l’issue du scrutin présidentiel, qui expliquent, selon lui, la faible inscription des Burkinabè sur les listes électorales.

« Ceux qui font ces déclarations pensent que c’est à force de crier qu’ils vont se faire bien voir du côté du parti au pouvoir. Mais il faut rappeler que tout parti politique qui se crée a pour ambition la conquête du pouvoir ; alors, si tel n’est pas le cas, on débarrasse le plancher ».

Et l’hydrogéologue de formation d’ajouter que le Parti fondé par le regretté Pr Joseph Ki-Zerbo a un message à livrer à la population la campagne à venir, qui est différent de celui véhiculé depuis 23 ans : « Nous sommes un parti socialiste et notre priorité est de faire en sorte que le maximum de Burkinabè puissent se nourrir, se soigner, et éduquer leurs enfants décemment ainsi que de créer des conditions de travail qui puissent générer des emplois pour nos jeunes et de veiller à l’utilisation rationnelle des ressources dont dispose notre pays. Il faut en finir avec les fausses promesses.

Nous voulons démontrer que le Burkina doit être gouverné autrement ». Sur quelle force donc le Parti pour la démocratie et le progrès compte-t-il s’appuyer pour soutenir une telle campagne ? « Nous comptons sur le peuple burkinabè et c’est avec cette force que nous arriverons au pouvoir. Il y a les moyens humains, mais aussi le désespoir des Burkinabè.

C’est vrai que nous n’avons pas d’argent, mais nous pouvons compter sur nos propres ressources, le sacrifice de nos militants et le soutien de bonnes volontés qui le voudront ». Qu’en est-il de l’alliance de l’opposition pour aller en rangs serrés à la présidentielle ? « Nos tentatives vaines de conjuguer nos efforts pour un minimum de synergie d’actions nous ont convaincus que cela n’intéresse personne. C’est donc à notre corps défendant que nous allons seuls à ce scrutin ».

Le risque qu’une fois au pouvoir ce parti, lui aussi, soit rattrapé par la réalité et contraint de sacrifier à l’ultra- libéralisme a également été relevé par les gratte-papiers du doyen des quotidiens.

Réponse du candidat du PDP/PS : « A notre avis, l’ultralibéralisme a fait son temps mais est aujourd’hui dépassé et obligé de recourir à des solutions hybrides. Nous, nous entendons remettre en cause le pacte néocolonial qu’a tenté de briser entre-temps Thomas Sankara de même que Laurent Gbabgo, mais qui est encore d’actualité au Burkina et dans d’autres pays de la sous-région ».

Avant que les visiteurs ne prennent congé après une heure et demie d’horloge d’entretien, Edouard Ouédraogo a apprécié l’acte de courage que constitue la candidature du Parti à l’élection car, pour lui, il ne faut pas pratiquer la politique de la chaise vide quand on sait que l’oubli est la pire chose qui puisse arriver à un homme politique. « L’oubli oui, mais surtout l’anonymat », a ajouté François Ouapousga Kaboré.

Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga

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