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Présidentielle en Guinée et au Burundi : Serrée à Conakry, pliée d’avance à Bujumbura

Publié le mercredi 30 juin 2010 à 00h46min

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C’est en principe ce mercredi 30 juin 2010 que seront rendus publics les résultats provisoires de la présidentielle au Burundi et en Guinée. Du côté de Bujumbura, il n’y a pas de suspense dans la mesure où le professeur d’éducation physique et sportive Pierre Nkurunziza a engagé une course en solitaire vers le palais pour se succéder à lui-même, ses six adversaires s’étant retirés pour protester contre des fraudes présumées.

L’enjeu de ce scrutin burundais reste donc le taux de participation et le score que le candidat du parti au pouvoir va s’octroyer. La politique de la chaise vide, adoptée généralement par les oppositions africaines, s’avère improductive, surtout quand le rapport de force est déséquilibré. Mais à vouloir régner seul et sans partage, le leader du CNDD-FDD est en train de souffler sur des braises, parce que le Burundi sort à peine d’une situation de guerre.

Ni les blessures ni les meurtrissures ne se sont encore guéries et il faudrait éviter ce qu’on pourrait appeler la rechute post-traumatique. Nkurunziza est quand même bien placé pour savoir que c’est l’exclusion, qu’elle soit ethnique, politique ou de toute autre nature, qui fait le lit de l’instabilité et des conditions violentes comme celles qu’a connues ce petit pays de la région des Grands Lacs. Si à vaincre sans péril, le président burundais va triompher sans gloire, en Guinée, on attend également les résultats ce mercredi, mais les choses semblent corsées.

Les chiffres officiels à l’issue de ce premier tour ne sont pas encore connus. Toutefois, quatre candidats, à savoir Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté, émergent du lot. Et pour certains observateurs de la scène politique guinéenne, le second tour devrait opposer le 18 juillet prochain Cellou Dalein Diallo de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) à Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), à moins que ce ne soit Sidya Touré de l’Union des forces républicaines (UFR).

On n’a pas encore les vraies tendances qu’on entend des récriminations venant de l’UFDG. En effet, Cellou Dalein Diallo a dénoncé des irrégularités à Matam et à Ratoma, deux grosses communes de Conakry, notamment des dizaines d’urnes qui auraient inexplicablement disparu dans la nuit du 27 au 28 juin avant de réapparaître subitement au petit matin. Et l’UFDG d’affirmer que ces urnes ont été bourrées, mettant finalement en garde la Commission électorale nationale indépendante contre toute tentative de fraude. Simple suspicion ou fait avéré sur la base de preuves tangibles et irréfutables ?

En tout cas, une telle sortie n’est pas pour rassurer quant à des lendemains postélectoraux paisibles car si d’aventure, le leader de l’UFDG ne figurait pas dans le couplé gagnant, pour emprunter au jargon des turfistes, il pourrait toujours dire qu’il avait prévenu et ses partisans pourraient laisser libre cours à leur colère s’ils se sentaient floués. C’est le lieu d’en appeler au sens de l’Etat et de la responsabilité des hommes politiques afin qu’ils adoptent un comportement fair-play en acceptant le verdict des urnes pour éviter à la Guinée de sombrer dans le chaos.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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