Le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) ne se résigne pas face à l’avancée du désert et son corollaire qu’est la dégradation accélérée des terres dans ses neuf pays membres où « le déficit pluviométrique est d’environ 25% par rapport à la moyenne des 30 dernières années ». En témoigne son conclave, depuis le 21 juin dernier à Dori, avec les acteurs de développement de la région du Sahel burkinabè.

Ce, pour un atelier qui s’inscrit dans le cadre de son projet « Capitalisation des actions d’amélioration durable de la fertilité des sols pour l’aide à la décision au Burkina Faso (FERSOL) », appuyé par la délégation de l’Union européenne au Burkina. Cette rencontre est la troisième d’une série d’ateliers que le CILSS organise dans quatre grandes zones agroécologiques de notre pays (le Centre, le Sud-Ouest, le Sahel et l’Est). Elle regroupe à Dori une trentaine de participants issus des organisations paysannes, des services techniques de l’Etat, des projets, de la recherche scientifique et des ONG des provinces relevant de la zone écologique du Sahel (Oudalan, Seno, Soum et Yagha).

C’est Delphine Bernadette Ouédraogo, secrétaire permanent du Conseil national du CILSS (SP/CONACILSS), qui a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux de l’atelier. Représentant le secrétaire exécutif du CILSS, elle a d’emblée remercié non seulement l’Union européenne pour son appui à la mise en œuvre du FERSOL, mais aussi l’INADES Formation, chargée de l’animation de ces échanges. Mme Ouédraogo a ensuite salué la présence des acteurs locaux à cette rencontre de « partage de compétences et de connaissances » qui, a-t-elle dit, est « une voie sûre de progrès rapide à travers des solutions optimales pour des systèmes aussi complexes que l’amélioration durable de la productivité de nos terres ».

La SP/CONACILSS a souhaité que les savoirs et savoir-faire locaux qui seront recueillis dans le Sahel au cours de cet atelier puissent servir de référence non seulement aux autres zones agroécologiques du Burkina, mais aussi à tous les pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel. Elle a, en outre, exhorté les autorités politiques et techniques de la région à s’impliquer dans la diffusion du recueil des expériences des producteurs du Sahel en matière d’amélioration de la productivité agricole qui sanctionnera cet atelier.

Quant au coordonnateur du projet FERSOL, le Dr Sibiri Ouédraogo, il a rappelé que cette activité du CILSS s’inscrit dans le cadre de son programme de travail 2009 – 2013. Selon lui, ce ne sont pas les acquis en matière de gestion durable de la fertilité qui font défaut au Burkina. Seulement, a-t-il regretté, ces acquis sont dispersés.

D’où l’engagement de FERSOL, depuis 2008, à les capitaliser et à les rendre accessibles à toutes les catégories d’acteurs du développement agricole. Pour la gestion durable de la fertilité des sols, il s’agit, entre autres, a indiqué le responsable technique du projet, de réunir des expériences en matière de fertilité des sols agricoles, forestiers et pastoraux au Burkina depuis le début des années 80 ; de concevoir par la suite des outils d’aide à la décision et de les valoriser dans des instruments permettant l’information et la prise de décisions pour les stratégies et les projets nationaux.

Cet atelier se veut donc un cadre d’initiation des participants aux méthodes et outils de capitalisation participative, d’identification et d’analyse des pratiques, savoirs locaux innovants et approches de gestion durable de la fertilité des sols agro-sylvo-pastoraux de la région du Sahel.

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga