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Demain, journée à faible émission de carbone : Le bus à 100 francs, le vélo sera privilégié

Publié le lundi 21 juin 2010 à 23h27min

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Sous l’égide du ministère de l’Environnement et du Cadre de vie, le Burkina va commémorer, pour la troisième fois consécutive, la journée à faible émission de gaz à effet de serre. Placée sous le signe de la sensibilisation et de la mobilisation, elle sera marquée par une grande exhibition cycliste avec les membres du gouvernement, les professionnels du vélo, les populations de la ville de Ouagadougou.

Juste 24 heures où vrombissement, ronronnement et autres bourdonnements des moteurs seront modérés, à défaut d’être rayés. Laisser un bref répit à la planète étouffante sous les gaz à effet de serre, le Burkina veut se permettre ce rêve, quitte à donner l’impression de s’agiter à la place des vrais pollueurs.

Pour ce faire, demain 23 juin 2010, le Burkina tout entier est invité à faire honneur au vélo et pourquoi pas, à la marche à pied. « C’est une journée institutionnalisée dans un contexte de changement climatique », explique le directeur général de l’amélioration du cadre de vie, le Dr Paul Windinpsidi Savadogo.

Selon lui, le ministère de l’Environnement et du Cadre de vie a initié cette journée pour sensibiliser les populations aux effets des changements climatiques, afin que les uns et les autres observent des comportements qui vont réduire les actions destructrices de la couche d’ozone. Le carbone est un élément chimique produit dans tout processus de combustion.

Il est encore appelé CO2 ou gaz à effet de serre. Si les humains le connaissent depuis la préhistoire, ils n’en ont ressenti les effets néfastes qu’au cours des dernières décennies, avec la montée inédite des températures et les signes divers de bouleversement climatique.

On distingue, a expliqué le technicien de l’environnement, deux sources d’émissions de carbone ou CO2 : les émissions naturelles, qui sont d’origine volcanique, liées aux incendies de forêts, ou plus largement à la respiration animale et végétale et à celle des organismes du sol (fonge, bactéries, protozoaires...).

Ce type de CO2, bien que plus important en volume, ne représente pas un danger majeur de toxicité, sauf dans quelques cas très particuliers. Le deuxième type d’émissions dites anthropiques a pour source les chauffages résultant des véhicules, des unités d’incinération, des unités industrielles et autres activités utilisant le procès de combustion ou fermentation.

Ce type émet des effluents gazeux contenant en moyenne 20 % de CO2 rejeté dans la nature par les cheminées des usines, les pots d’échappement, les réacteurs d’avions... ; lequel se dilue rapidement dans l’air. Il agit sur la santé et l’environnement en synergie avec d’autres polluants tels que le NOx et certaines micro- et nanoparticules notamment.

L’air sera invivable d’ici à 2015-2020 à Ouagadougou si rien n’est fait Selon M. Savadogo, le CO2 produit par le Burkina est essentiellement dû aux émissions anthropiques, plus précisément les déplacements motorisés. « Les gaz d’échappement des véhicules (à deux ou quatre roues) polluent l’air, surtout à certains moments de la journée, notamment aux heures de pointe. » Le phénomène est très observable au niveau des feux tricolores où quiconque peu tester la concentration des gaz polluants.

De toute évidence, il perturbe fortement l’équilibre écologique et sanitaire à plus ou moins long terme. Les effets s’en ressentent à travers les vagues de chaleur, les inondations dont le Burkina est de plus en plus coutumier, les vents violents, la perturbation des saisons, etc. C’est ce levier-là que le gouvernement burkinabè a choisi d’actionner pour jouer sa partition dans la lutte contre le réchauffement climatique.

« Dans le cadre de cette édition, nous avons demandé à chaque région d’imaginer des actions pour pouvoir sensibiliser le plus grand nombre » Au niveau de Ouagadougou, l’événement-phare consistera en un grand rassemblement de cyclistes, les membres du gouvernement en tête, sur l’échangeur de Ouaga 2000, histoire de « magnifier le vélo, de décomplexer ceux qui vont à vélo ou à pied et pour également sensibiliser et mobiliser », précise le DG de l’amélioration du cadre de vie.

A ceux qui ne se joindront pas au « défilé ou exhibition cycliste », il est demandé de faire l’effort d’effectuer leurs déplacements à bicyclette, d’user du covoiturage ou d’emprunter les transports en commun. Pour l’occasion, le ticket SOTRACO ne coûtera que 100F. Le Burkina n’a qu’une part infime dans l’émission du carbone. Les statistiques donnent 0,024 tonne de CO2 par habitant et par an.

Comparé aux 24 tonnes que produit chaque habitant des Etats-Unis par an et aux 72 tonnes qu’un Japonais produit dans le même laps de temps, c’est une goutte d’eau dans la mer et cette considération peut vider l’initiative de son sens. Mais à en croire M. Savadogo, la journée du 23 juin se veut être un gage « de notre volonté à réduire » et un appel à l’ensemble des pays pollueurs pour la diminution, ce qui revient à balayer d’abord devant notre porte.

« Avant de demander aux autres de baisser, il faut qu’à notre niveau, on fasse l’effort de donner des exemples concrets. En plus, si rien n’est fait pour réduire l’augmentation du nombre d’engins motorisés à Ouagadougou, l’air sera invivable d’ici à 2015-2020. Et nous pensons qu’au niveau des moyens motorisés, nous avons la capacité d’inverser les tendances ».

Hortense ZIDA

Sidwaya

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