Voilà déjà trois ans que Tertius Zongo est à la tête du Gouvernement. Nommé le 4 juin 2007 par le président Blaise Compaoré, il avait pour mission de poursuivre la mise en œuvre du programme politique « Le progrès continu pour une société d’espérance » du président Compaoré. Au crépuscule du contrat qui liait Blaise Compaoré au peuple burkinabè, il est une obligation de faire le bilan de la mise en œuvre des promesses faites.

D’entrée de jeu le Premier ministre Tertius Zongo a tenu à remercier la presse pour le travail abattu au quotidien, la fidélité de l’équipe gouvernementale, son maître Blaise Compaoré, « J’ai véritablement appris à l’école de son Excellence Monsieur Blaise Compaoré » et par-dessus tout le Dieu fidèle qui l’a toujours équipé à la hauteur des défis. Pendant plus de trois heures d’horloge, le Premier ministre Tertius Zongo a passé au crible la mise en œuvre tous les axes majeurs du programme quinquennal de Blaise Compaoré. Il s’agit essentiellement de la valorisation du capital humain, l’élargissement des opportunités de création de richesses, la modernisation des infrastructures économiques et de services, le raffermissement de la gouvernance, la promotion de la culture, des arts et du sport et du rayonnement international du Burkina Faso.

Valorisation du capital humain

En matière de santé, Tertius Zongo relève que le gouvernement a consenti d’importants efforts au cours du quinquennat pour étendre la couverture sanitaire avec l’ouverture de 213 nouveaux CSPS, la normalisation des dispensaires et maternités, les centres régionaux de Banfora et de Kaya qui sont fonctionnels. A cela s’ajoutent les travaux de construction des centres hospitaliers régionaux de Ouahigouya et de Tenkodogo ainsi que ceux du centre hospitalier universitaire moderne de Tengandogo. En quatre ans, a-t- il ajouté, plus de 6 000 nouveaux agents publics ont été recrutés au profit du secteur de la santé.

La valorisation du capital humain, c’est assurer la formation et renforcer les compétences des hommes et des femmes. Dans ce sens, le locataire de l’ancien palais de Koulouba a réaffirmé la volonté du gouvernement qui est de rendre le système éducatif burkinabè plus performant, accessible et capable de répondre aux besoins de l’économie nationale. Dans cette perspective, affirme- t- il, l’enseignement primaire a enregistré une forte expansion. Entre 2005/2006 et 2009/2010, plus de 2700 nouvelles écoles dont 2000 publiques ont été ouvertes. Ces efforts ont permis d’accroître l’offre éducative d’au moins 10% par an. L’éducation de base non formelle a connu un regain de vitalité avec la réhabilitation et la construction de nouveaux centres d’alphabétisation.

Au niveau du secondaire des progrès notables ont été enregistrés de l’avis du chef du Gouvenrement avec 111 CEG construits, 39 en cours d’achèvement et treize lycées ouverts. Il ya aussi le lancement d’un vaste programme de renforcement de la formation professionnelle qui devra permettre au pays de disposer de quatre lycées professionnels, d’un centre de formation professionnelle à vocation industrielle à Bobo- Dioulasso et de treize centres régionaux de perfectionnement. Au niveau de la formation supérieure considérée comme un « effet de chaînons conducteurs sur les autres ordres d’enseignement mais aussi sur la vie active nationale » par le premier ministre, le gouvernement consent d’importants efforts financiers pour améliorer les conditions d’étude des étudiants. Pour la seule année 2009/2010 le chiffre d’environ 14 milliards de FCFA a été avancé.

Dans le domaine de l’élargissement des opportunités de création de richesse, l’ambition est de faire de l’agriculture et de l’élevage des activités motrices de la croissance économique tout en mettant l’accent sur la gestion durable des ressources naturelles. En quatre ans les appuis directs accordés aux producteurs excèdent 150 milliards de FCFA. En matière d’élevage, le chef du gouvernement affirme que les résultats les plus tangibles s’apprécient à travers l’adoption de la politique nationale de l’élevage, l’amélioration génétique et l’amélioration de la santé du cheptel grâce aux campagnes régulières de vaccination et la promotion de 200 éleveurs leaders en vue d’accroître la productivité du sous-secteur.
Dans le domaine des infrastructures routières, plus de 622 km ont été bitumés, 300km de routes bitumées ont été renforcées, 1577 km de routes en terre ont été réhabilitées. L’entretien périodique des routes en terre a porté sur un total de 1547 km.

Raffermissement de la gouvernance et rayonnement international

Parce qu’elle constitue un adjuvant sûr au processus de développement durable, la gouvernance a été un domaine auquel le gouvernement s’est résolument consacré à travers la modernisation de l’Etat, la consolidation de la décentralisation, l’amélioration de l’accès à la justice et la sécurité des personnes et des biens. Les efforts du gouvernement en matière de promotion des activités sportives s’expriment avec le programme de réalisation de stades dans les chefs-lieux de régions qui s’exécute avec assurance. Dans le monde et en Afrique Tertius Zongo déclare que sous l’impulsion du président Blaise Compaoré, le rayonnement de notre pays a été bien réel. Il en veut pour preuve les médiations en Côte- d’Ivoire, au Togo et en Guinée matérialisées par des accords de Ouagadougou qui se concrétisent.

Répondant aux nombreuses questions le chef du Gouvernement a réaffirmé sa foi en un Burkina émergent d’ici à 2020. Selon lui la volonté politique et l’engagement en vue d’atteindre cet objectif sont perceptibles. D’ailleurs, La conjugaison des efforts du gouvernement dont il a en charge a permis à l’économie nationale de résister aux chocs exogènes et d’afficher un rythme de croissance moyen annuel d’environ 4,5% l’an légèrement au dessus de la croissance démographique. Tertius Zongo invite chacun à son niveau à se mobiliser car le développement, affirme- t-il, est la somme des actions individuelles et collectives. Paraphrasant un ancien président américain il conclut qu’à l’heure du bilan, la question qui vaut la peine d’être posée est « qu’est-ce que j’ai fait pour mon pays ? »

Koundjoro Gabriel KAMBOU

LeFaso.net