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Réformes politiques : Dans une atmosphère de précampagne, de déclarations de candidatures et de surenchère verbale...

Publié le dimanche 13 juin 2010 à 23h24min

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Juin 2007-juin 2010. Le gouvernement du Premier ministre, Tertius Zongo, a trois ans. Une occasion de faire une halte-bilan pour analyser le chemin parcouru. Des acquis importants sont à signaler mais aussi des défis restent à relever.

Au plan politique pour ne retenir que ce domaine par exemple, les trois ans qui viennent de s’écouler auront été marqués par les réformes politiques avec la révision du Code électoral, l’adoption des lois sur le quota genre, le statut du chef de file de l’opposition ainsi que le renouvellement des organes de la CENI et de ses démembrements.

S’ajoute aussi un activisme politique sans précédent qui aura permis la création avec la bénédiction du ministère en charge de l’administration du territoire de nouveaux partis et formations politiques. Sur l’ensemble du parcours, le gouvernement aura tenu son rôle de garant des libertés politiques et individuelles.

Ce qui a assurément contribué au renforcement de notre processus démocratique. Reste le vote des Burkinabè de l’étranger où après avoir commencé à agir sur le terrain, le gouvernement a dû revoir ses ambitions faute d’argent et reporter l’entrée en application de cette disposition désormais inscrite dans les textes de lois pour plus tard.

Le climat politique d’ensemble est bon malgré les débats nourris sur l’article 37 qui auront fait couler beaucoup d’encre et de salive. Le débat est loin d’être terminé mais d’autres échéances appellent les partis politiques qui fourbissent en ce moment leurs armes pour la présidentielle prévue pour novembre 2010. Ils sont même déjà cinq candidats déclarés pour ce scrutin majeur dans notre pays. La dernière déclaration de candidature vient juste d’intervenir.

C’est celle du Président Blaise Compaoré qui, depuis Nice en France en plein sommet Afrique-France a dit simplement « Oui » à un journaliste de France 24 qui lui demandait s’il était candidat. Ce « Oui » attendu ou redouté selon le bord politique arrive par coïncidence à quelques jours du 3e anniversaire du gouvernement. Lequel gouvernement venait, au sortir d’un séminaire gouvernemental le 21 mai, de conclure que le programme quinquennal du chef de l’Eat avait été réalisé à hauteur de 92%.

Ce qui est appréciable et l’année n’étant pas achevée, nul doute que ce score sera amélioré. Il survient aussi à quelques jours de la déclaration de candidature d’un certain Boukary Kaboré dit « Le lion » du Bulkiemdé qui vient d’être investi par son parti le PUND et l’UPS/MP, tous deux se réclamant de l’idéal sankariste. Ce dernier qui connaît Blaise Compaoré a dit qu’il était sorti de sa tanière pour prendre Kosyam.

D’aucuns ont alors affirmé que le lion va rugir. Ceci explique-t-il cela, le locataire de Kosyam a répondu qu’il y est et qu’il entend y rester jusqu’en 2015 conformément à la Constitution. Pour le reste, l’article 37 notamment, il pense que le débat qui se mène autour est loin des préoccupations du peuple qui veut la paix et la stabilité. Il disait que sa mission était de répondre à cela et ce, pendant sa présidence et bien au-delà.

Les autres candidats savent qu’il est hyper favori mais ils entendent vendre chèrement leur peau. Autrement, ils ne seraient pas candidats... Boukari Kaboré dit ‘Le Lion’’ qui revient de 23 ans de léthargie politique le clame du reste haut et fort. « Ça fait 23 ans, dit-il, que le Lion dort et la politique est en train de le faire ; je vais me réveiller et faire maintenant avec insistance la politique.

Je n’ai pas peur… Je suis un lion, pas un bouc ». Harouna Dicko, du parti Rassemblement politique nouveau (RPN), promet également de donner du fil à retordre au locataire de Kosyam. Seul hic, M. Dicko avait fait un faux départ en 2005. Il n’avait pas pris part à la course malgré sa déclaration d’intention. Peut-être que cette fois sera la bonne ! Le Pr Laurent Bado, proposé par le PAREN en réaction au non-aboutissement de l’appel à une candidature unique de l’opposition est encore sur la brèche.

Il entend cette fois-ci aller plus loin qu’en 2005. Me Bénéwendé Sankara installe ses structures de campagne faisant sien le dicton de « qui veut aller loin ménage sa monture ». Maxime Kaboré, le candidat indépendant venu de Belgique, après son tour au pays natal est retourné en Europe où il essaie de maintenir le contact avec les populations grâce au web. Les politiques burkinabè s’adaptent à l’évolution. Norbert Tiendrebéogo qui a annoncé son intention d’être de la compétition garde pour l’instant le mutisme tout comme Zéphirin Diabré qui a pensé un moment qu’on ne voulait pas reconnaître son parti...

Pour un anniversaire gouvernemental, on ne pourrait pas rêver d’un meilleur cadeau au plan politique. Le landerneau bouillonne et chacun y va de sa pensée et de sa vision du Burkina de demain. C’est la preuve que le Burkina progresse et que le gouvernement a su créer des conditions idoines pour l’expression de ces libertés.

Certes, tout n’est pas parfait (la perfection n’étant d’ailleurs pas de ce monde), mais le chemin parcouru est appréciable. Reste à réussir l’organisation du scrutin. Nul doute que ce qui s’annonce bien commence clairement et que là aussi, le résultat sera à la hauteur des attentes. Vivement que le cap soit maintenu et approfondi.

Victorien Aimar SAWADOGO

Sidwaya

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