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Poura : Exploitation d’or à haut risque

Publié le vendredi 11 juin 2010 à 03h10min

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Depuis la fermeture de la Société de recherche minière (SOREMIB) des petites exploitations artisanales d’or ont poussé rapidement dans la commune rurale de Poura, sans aucune mesure de sécurité et les orpailleurs sont exposés aux produits dangereux comme le mercure, l’acide sulfurique et même le cyanure.

La population de Poura après la fermeture de la SOREMIB n’a eu aucune alternative de subsistance. Elle qui vivait aux dépens de cette société. N’ayant plus rien, c’est l’exploitation artisanale qui sera le seul gagne pain.
Dans la ville, pillulent de petites machines pour le concassage des cristaux de cailloux. Partout on entend le vrombissement des machines dans différents quartiers.

Les dégâts de terre sont visibles à tout bout de champ.
Les risques de pollution sont légion à Poura. Et pour cause, les résidus de terre contenant du cyanure qui avait été stockés par la SOREMIB sont fortement utilisés dans la ville par les orpailleurs sans des mesures de sécurité. Lorsque cette terre est encore lavée pour en extraire les cristaux d’or, c’est la nature et la nappe phréatique qui prennent un coup par les eaux qui sont déversées. Pourtant l’eau des puits est consommée par les populations et les animaux et même la flore.

Cas de sites artisanaux d’exploitations d’or

Entre la commune rurale de Poura et de celle de Fara, des sites artisanaux d’exploitation d’or ont inondé toute la brousse. Des grands canivaux creusés dans le sol, servent de bassin de retention de la terre lavée. De ces bassins, sortent de l’eau à travers des canalisations. Ces eaux boueuses se déversent plus tard sur des tapis où l’or est recueilli par des tamis. Ces tamis sont après lavés dans l’acide sulfurique. Tout le travail est fait sans un minimum de sécurité, c’est-à-dire le port des masques à gaz et des gants.

La grande partie des jeunes qui y travaillent viennent du Nord et sont rémunérés à 35 000 Francs CFA par mois. Les conditions de vie sont très dures et la question de l’alimentation pire également. Ce sont des paillotes récouvertes de plastiques qui servent de dortoirs pour ces mineurs. Ces jeunes sont souvent obligés de se dopter pour faire face aux conditions dures de travail et des intempéries.

Que font les autorités ?

Pour certaines d’entre elles, après la SOREMIB, aucune solution alternative n’a été prévue pour le travail de tout ce beau monde qui a été licencié. Etant habitués à la belle vie avec de gros (sous), beaucoup ne pouvaient pas supporter la galère. Certains sont restés pour l’exploitation artisanale avec toutes les conséquences que cela comporte et peu sont devenus des cultivateurs et éleveurs. La ville ne vit et ne jure que par l’or. De ce fait, l’Administration n’a aucune solution pour rémedier à cette pollution à travers cette exploitation artisanale.

Si des mesures sécuritaires et d’hygiène ne sont pas instaurées, c’est une population qui est entrain de disparaître lentement, mais sûrement. Les produits très toxiques déversés dans la nature seront les principales causes de l’extermination de la population de Poura.

Raïnatou SAMBO

L’Express du Faso

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