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Côte d’Ivoire : Les partisans de M. Gbagbo et l’opposition s’affrontent sur la Commission électorale

Publié le vendredi 27 août 2004 à 15h48min

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G. Soro et Affi N’Guessan

Les députés de l’opposition ivoirienne et ceux soutenant le président Laurent Gbagbo se sont vivement affrontés jeudi sur la composition de la Commision électorale indépendante (CEI) chargée de l’organisation des élections générales prévues en octobre 2005, a constaté l’AFP.

Ces députés appartenant au Parti démocratique de Côte d’Ivoireancien parti unique) à l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) et à Solidarité, ont refusé de voter et ont quitté le débat en commission pour protester contre l’amendement de ce texte par les députés du Front populaire ivoirien (FPI, parti du président Laurent Gbagbo).

"L’amendement est en totale contradiction avec l’esprit et la lettre de l’accord de Marcoussis", conclu en janvier 2003, en banlieue parisienne, pour résoudre la crise ivoirienne déclenchée en septembre 2002 par une rébellion armée.

Cet accord prévoyait une "meilleure représentation" des signataires, y compris les ex-rebelles, qui contrôlent toujours le nord du pays, alors qu’ils siègent à nouveau à Abidjan au sein d’un gouvernement de réconciliation nationale.

L’amendement porte sur la représentation au sein de la Commission centrale de la CEI, chargée d’organiser les prochaines élections générales (présidentielle et législatives).

Cet amendement vise en fait à éviter que l’opposition et la rébellion prennent le contrôle de la CEI qui doit également proclamer les résultats.

Dans le projet de loi actuel soumis l’assemblée nationale l’opposition et les représentants des Forces nouvelles (ex-rebelles) seraient majoritaires.

Le ministre de l’Administration territoriale, Issa Diakité, issu de l’ex-rébellion qui défendait ce texte, a souhaité une "meilleure représentation" dans la CEI en proposant deux représentants de chaque parti signataire de l’accord de Marcoussis, notamment ceux de l’ex-rébellion représentée par trois factions, ce qui augmente leur représentativité.

Les députés du FPI, à l’origine de l’amendement, veulent limiter à deux la représentation des ex-rebelles au lieu de six.

Le Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), le Mouvement populaire ivoirien du Grand ouest (MPIGO) et le Mouvement pour la justice et la paix (MJP) sont regroupés au sein des Forces nouvelles (FN), dont le secrétaire général Guillaume Soro est ministre d’Etat de la Communication.

Pour le porte-parole des députés FPI, William Atteby, ces mouvements constituent "une seule et même entité, avec un seul chef".

"L’amendement proposé, s’il est adopté en l’état, romprait le principe d’égalité entre les acteurs politiques observé jusqu’à ce jour", a affirmé, M. Diakité aux députés.

Le ministre chargé des Relations avec le parlement M. Alphonse Douaty a assuré les députés que le refus du vote n’aboutirait pas à un "retrait du texte, car aucun ministre n’a le droit ni la capacité juridique de retirer un texte, seul le président de la République peut le faire".

Les députés sont en session extraordinaire depuis le 11 août pour examiner des projets de loi prévus par les accords de Marcoussis et d’Accra conclus entre les protagonistes de la crise.

L’accord d’Accra, signé le 30 juillet, en présence du président ivoirien, Laurent Gbagbo, prévoit en particulier des réformes politiques pour aboutir au désarmement et à l’unification du pays.

AFP

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