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Gratuité des ARV : Placer le Burkina sous tutelle sanitaire onusienne ?

Publié le mercredi 25 août 2004 à 07h45min

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Un écrit d’un militant du Réseau accès aux médicaments essentiels (RAME) a été récemment publié dans la presse nationale. Il a fait l’objet d’un droit de réponse du coordonnateur de l’ONUSIDA au Burkina. Une correspondance a été adressée audit militant par le RAME, et dont la teneur a été reprise dans les lignes qui suivent.

Monsieur le coordonnateur,

Permettez-nous, avant tout, de vous présenter nos excuses pour tout désagrément que l’article de notre militant, paru dans la presse, a pu vous occasionner. Nous avons déjà contacté le militant concerné, qui nous a assuré que son intention était seulement d’attirer l’attention de l’opinion publique sur le décalage qui existe entre la bonne disposition de la communauté internationale et les décisions nationales en matière de prise en charge des PVVIH. Il voulait également relever les significations désastreuses qui peuvent se cacher derrière la baisse du taux de séroprévalence. Nous notons que ces significations ont été également commentées par les journaux « L’Evènement » et « Journal du Jeudi ».

Nous trouvons les intentions de ce militant nobles et nous lui avons manifesté notre soutien. Nous avons tout de même tenu à lui relever que le titre de l’article a été plutôt mal choisi. Nous vous réitérons, par conséquent, nos sincères excuses et celles de notre militant. Nous nous sommes laissé raconter une brève partie de vos états de service, ce qui nous a permis de comprendre que vous maîtrisez au plus haut niveau le fonctionnement des institutions internationales et leur rôle dans les politiques sanitaires des Etats.

Il ne revient certainement pas à vous d’imposer au Burkina Faso une option politique. Que pouvez-vous faire si les premiers responsables de notre santé refusent de considérer nos aspirations et nos réalités ? Placer le Burkina Faso sous tutelle sanitaire onusienne ? Les Burkinabè sont les premiers bénéficiaires des décisions positives du gouvernement et les premières victimes de ses décisions déphasées. Ils doivent assumer leurs responsabilités.

Nous profitons de l’occasion pour remercier l’ONUSIDA pour la citation qui suit, tiré du CD-ROM intitulé « ONUSIDA : Bibliothèque des documents en cours, version 2.0, juillet 2003 », qui indique le bien fondé des actions de notre Réseau : "Le degré de priorité accordé aux besoins relatifs au SIDA dans la politique nationale et le budget santé d’un pays est en partie l’aboutissement d’une analyse, où sont pris en compte des facteurs tels que la prévalence du VIH, son impact sur la société, et d’autres besoins importants.

Toutefois, ce degré de priori- té dépend aussi très fortement de la mesure dans laquelle les personnes infectées ou affectées par le VIH (c’est-à-dire pas seulement les personnes vivant avec le VIH, mais également leur famille, leurs amis et le réseau de soutien) font entendre leur voix dans le cadre du processus décisionnaire.

Faute de pressions de leur part, leurs besoins risquent d’être considérés comme peu prioritaires. Ce problème est particulièrement aigu là où le fait de révéler sa séropositivité VIH est lourd de conséquences et là où il est difficile de mener une action de persuasion en toute indépendance". Recevez, monsieur le coordonnateur, l’expression de notre ferme détermination à suivre ce conseil.

Simon Kaboré

Coordonnateur national du Réseau accès aux médicaments essentiels (RAME)

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