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Désunion de l’opposition : De l’eau au moulin du CDP

Publié le mardi 18 mai 2010 à 02h24min

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Sauf report de dernière minute, la présidentielle 2010 au Burkina Faso aura lieu le 21 novembre prochain. Mais, si au niveau du parti au pouvoir, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), le candidat est déjà connu, au sein des formations politiques de l’opposition par contre, en dehors de Laurent Bado du PAREN, de Me Bénéwendé Sankara de l’UNIR/PS, de Norbert Tiendrébéogo du FFS, de Maxime Kaboré (indépendant), tous les prétendants à la magistrature suprême ne se sont pas encore déclarés

Mais on annonce pour les jours à venir la candidature de Boukary Kaboré, dit « Le Lion » qui, soit dit en passant, a convié la presse lundi 17 mai dernier pour étaler sa stratégie et dire comment il comptait contrecarrer Blaise Compaoré dans sa volonté de reconquérir son siège de Kosyam.

La liste va sans doute s’allonger et pourrait atteindre ou dépasser le nombre de candidats de la dernière présidentielle, celle de 2005. D’ores et déjà, le constat que l’on peut faire, c’est qu’une fois encore, les frères sankaristes, qui s’observent depuis en chiens de faïnce, iront à l’assaut de Kosyam en rangs dispersés.

Pourtant, qui d’autres que les partisans de Thomas Sankara devraient s’unir contre leur « ennemi » commun, Blaise Compaoré ? Mais, comme on le dit, il en est qui préfèrent être la tête d’un rat plutôt que la queue d’un lion.

Dans une déclaration à l’occasion du 17 mai, qui marque une date historique dans notre pays, le président de l’Union pour la Renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS, Me Bénéwendé Sankara, a rappelé cet épisode de la vie politique nationale en indiquant que cet exemple d’unité agissante doit être au cœur du combat pour oser « inventer un avenir de travail, de progrès, de partage et de dignité… ».

Malheureusement les professions de foi et les bonnes intentions ne sont pas toujours suivies d’effet, et chaque jour que Dieu fait, l’opposition disperse ses forces au moment où plus que jamais elle devrait être soudée pour arracher des victoires.

Et si aujourd’hui, le CDP, qui semble avoir la mémoire courte, a le culot de vouloir remettre en cause des acquis démocratiques avec des velléités de tripatouillage de la Constitution pour permettre à son champion, Blaise Compaoré, de rester ad vitam aeternam magistrat suprême du Burkina Faso, c’est en partie parce qu’il est convaincu qu’en face il n’y a rien de solide pour l’empêcher de réussir son projet.

« La politique est une question de rapport de forces », ne cessent de marteler les responsables de ce parti. Les forces étant déséqulibrées en leur faveur pour diverses raisons, dont la désunion des adversaires, on peut tout se permettre, même récuser les conseils du Collège de sages du Burkina Faso, qui a remué ciel et terre pour que le bateau battant pavillon CDP, qui tanguait, puisse retrouver son équilibre sur les eaux alors tumultueuses du Kadiogo.

A l’image du 17 mai, les sankaristes auraient dû se mobiliser comme un seul homme pour aller à la pêche aux voix afin d’espérer réaliser le rêve de l’alternance, tant souhaitée à la tête de l’Etat. Helas ! l’histoire sert rarement de leçon aux Hommes.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 18 mai 2010 à 12:09, par Paris Rawa En réponse à : Désunion de l’opposition : De l’eau au moulin du CDP

    Certaines analyses politiques de certains nos journalistes sont décevantes : ces derniers parlent souvent de l’Opposition comme s’il s’agissait d’un parti ou d’une mouvance politique qui se divise. N’importe qui peut créer son parti et se dire de l’opposition, même dans l’unique but de nuire à l’opposition ! Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il n’y ait pas d’unité de l’opposition avec une telle prolifération antidémocratique des partis politiques. Tous ceux qui ne sont pas avec la mouvance au pouvoir se disent de l’opposition. Mais en réalité, Dieu seul sait ce qui les motive à créer un parti qui ne pourra jamais espérer avoir un seul élu dans le conseil municipal de leur commune rurale.

    Par ailleurs, il faut être naïf pour croire que tous les partis dits de l’opposition sont vraiment des opposants. Il y en a d’illustres, qui tentent de bien cacher leur jeu, mais leur positionnements et propositions les trahissent toujours quand arrive le moment de trancher.

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