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Loi sur la parité au Sénégal : Plus de femmes pour l’exercice du pouvoir

Publié le lundi 17 mai 2010 à 00h27min

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Les femmes représentent 52% de la population totale du Sénégal. Tout comme d’ailleurs du Burkina Faso. Seulement, elles sont 23% à être représentées à l’Assemblée nationale ; 10% au gouvernement ; 12,97% dans les Conseils régionaux ; 20,03% dans les Conseils municipaux et 27% dans les Collectivités rurales.

Ces statistiques montrent combien bas est le niveau de participation de l’autre moitié du ciel aux instances institutionnelles au pays du président Léopold Sédar Senghor, pourtant bel exemple de démocratie sur le continent. Depuis le vendredi 14 mai 2010, une révolution s’est cependant opérée dans le monde politique sénégalais avec l’adoption, par le Sénat, d’une loi instituant la parité absolue hommes/femmes dans les Assemblées totalement ou partiellement électives.

C’est là une voie royale vers un égal accès du sexe faible et de l’autre au processus de prises de décisions. Désormais donc, ce sera 50/50 dans toutes les fonctions électives. Cette nouvelle mesure, qui entrera en vigueur à partir des échéances de 2012, précise que « ...les listes de candidature sont alternativement composées des personnes des deux sexes... ». Aussi, lorsque « ...le nombre de membres est impair, la parité s’applique au nombre pair immédiatement inférieur... ».

Si cette décision prise du côté de Dakar vise l’approfondissement de la démocratie, on ne peut toutefois s’empêcher de reconnaître que « tout bon démocrate devrait s’opposer au système de quota ». Réclamer à cor et à cri 50% de femmes sur les listes électorales, c’est bien beau ; mais tout dépendra de la position de ces dernières, qui est déterminante pour leur plébiscite par l’opinion. Sur la question, les avis sont partagés ; et ils sont nombreux, ceux qui pensent, comme d’ailleurs le ministre sénégalais de la Justice, El hadji Amadou Sall, que la loi sur la parité absolue est un moyen et non une finalité.

Elle entend « corriger les injustices pour introduire la non-discrimination des femmes, le but final étant le développement de tous les segments de la société ». Mais en corrigeant lesdites injustices, on en crée une autre, l’essentiel étant d’être au goût du jour pour contenter les bailleurs de fonds ; une donne non négligeable sous nos tropiques.

Et même si cette décision satisfait les femmes sénégalaises, elle ne manque pas de susciter le débat en leur sein. Ainsi, pour Aminata Mbengue Ndiaye, présidente nationale des femmes socialistes, le combat ne fait que commencer, car il faut convaincre les sceptiques, sensibiliser les femmes, les former, renforcer leur capacité au changement de comportements et de mentalités.

Il faut donc espérer que cette première victoire serve véritablement à toutes les femmes du Sénégal, généralement utilisées, comme partout ailleurs en Afrique, comme du bétail électoral qu’on oublie comme sa dernière barboteuse…une fois le scrutin terminé .

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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