Campagne agricole 2010-2011 : Efforts et ingéniosité seront les maîtres-mots
C’est parti pour la campagne agricole 2010-2011. Le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques a donné le feu vert à travers une cérémonie de lancement officiel qui a eu lieu le samedi 8 mai à Zanré, un village situé à une quarantaine de kilomètres de Fada N’Gourma.
C’est au bord du barrage de Zanré, dans la commune de Diabo à l’Est du pays, qu’a été officiellement lancée la campagne agricole 2010-2011. Un véritable symbole puisque ce 8 mai, les producteurs de la plaine aménagée en amont du barrage, s’apprêtaient à récolter du riz. Et cela grâce à la culture irriguée qui permet aux paysans de se mettre à l’abri de la précarité et surtout des aléas climatiques.
Ce, d’autant plus que les changements climatiques sont là et qu’ils doivent apprendre à s’y adapter. En effet, les maîtres-mots de cette campagne agricole devront être, selon le ministre en charge de l’Agriculture, Laurent Sédogo, l’effort et l’ingéniosité en particulier dans le domaine de la maîtrise de l’eau.
Aussi dans son discours de lancement, il a invité tous les paysans du Burkina Faso à recueillir le maximum d’eau, non seulement pour la consommation, mais aussi et surtout pour la production agricole car, dit-il, la saison des pluies ne dure dans le meilleur des cas que 90 jours, sans compter les perturbations et poches de sécheresse.
En plus de la maîtrise de l’eau, l’adaptation aux changements climatiques suppose également, selon le ministre, l’utilisation de semences plus performantes à cycle court. Les variétés de plus de 100 jours sont désormais à bannir au profit de semences améliorées tel le niébé de 55 jours. L’ambition du département en charge de l’agriculture est d’atteindre un taux d’adoption des semences améliorées de 17% contre 11% l’année dernière.
Le troisième point important que les paysans devront prendre en compte pour augmenter leur rendement, c’est la fumure organique. A ce sujet, Laurent Sédogo a invité les producteurs à faire des fosses fumières. Si les producteurs arrivaient à suivre ces trois conseils, a-t-il dit, il n’y a pas de raison qu’ils ne fassent pas un bon rendement.
Fort de cette conviction, le ministre et ses collaborateurs ambitionnent d’accroître la production céréalière de 20% par rapport à l’année écoulée, soit 4,352 millions de tonnes. Les partenaires techniques et financiers présents à la cérémonie de lancement officiel de la campagne agricole, reconnaissant les efforts fournis par le gouvernement pour booster la production agricole, ont réaffirmé leur disponibilité à soutenir le Burkina Faso dans ses efforts pour la sécurité alimentaire.
La Banque mondiale, à travers son représentant, Emmanuel Nikièma, a souligné qu’elle va intensifier son appui dans le domaine de l’agriculture en particulier dans les volets recherches et microcrédits (warrantage).
Le PAPSA, pour accroître les productions vivrières
L’autre particularité de la cérémonie de lancement de la campagne agricole 2010-2011, est qu’elle marque également le démarrage officiel des activités du Projet d’amélioration de la productivité agricole et de la sécurité alimentaire (PAPSA).
Il s’agit d’un projet qui va mettre l’accent sur l’accroissement des cultures vivrières. Prévu pour durer cinq ans, le projet s’adresse particulièrement aux petits producteurs vivriers des trois sous-secteurs des productions agricole, animale et forestière. Selon le coordonnateur national du projet, Jean Martin Kembiré, la priorité sera accordée aux producteurs exploitant des superficies inférieures à 5 ha de cultures vivrières.
Pour l’élevage, le projet s’intéresse aux ménages possédant moins de 5 vaches laitières, 5 truies ou 30 volailles. Enfin, dans le volet environnement, le groupe cible du PAPSA est constitué des communautés riveraines des aires protégées à travers la création d’activités génératrices de revenus, notamment la valorisation des produits forestiers non ligneux. Le coût total du projet pour les cinq ans est estimé à 26,163 milliards dont 78% soit 20 milliards proviennent de la Banque mondiale.
Fatouma Sophie OUATTARA
Sidwaya