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Gouvernement de large ouverture au Togo : Prémices d’une réconciliation nationale ?

Publié le vendredi 7 mai 2010 à 02h01min

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48 heures après la prestation de serment du président Faure Gnassingbé, son Premier ministre, Gilbert Houngbo, a rendu le tablier, respectant une tradition quasi institutionnelle qui veut qu’à l’orée de tout mandat, le président nomme un nouveau chef de gouvernement. Moins de deux ans après avoir étrenné la primature (il a été nommé le 17 septembre 2008), cet ancien directeur-Afrique du PNUD succédera peut-être à lui-même, s’il est reconduit, ou cédera sa place à une autre personnalité.

Qu’importe, la nouveauté pour le prochain Premier ministre est qu’il aura à coordonner une équipe de large ouverture, entendez un gouvernement ou pourraient figurer des ministres de l’opposition. En effet, à en croire la présidence togolaise, “des discussions politiques seront engagées avec l’ensemble de la classe politique pour la formation d’un nouveau gouvernement, de large ouverture politique”.

Faure Gnassingbé ne peut pas être plus limpide : il veut concrétiser un vieux projet qui lui tient à cœur depuis le début de son premier quinquennat : mettre fin à l’existence de 2 Togo, celui d’en haut et celui d’en bas, celui des Kalbyé et celui des Minas et Kokocoli, celui qui gagne toujours, et celui qui est l’éternel perdant. Et si, au cours de son premier mandat, il ne fut pas entendu, il compte bien poursuivre ce combat primordial, qu’il doit gagner coûte que coûte, s’il veut que le pays retrouve son lustre des années 80.

La transformation du 13 janvier en journée de prières et de recueillement et non de défilé, et de ripailles comme c’était jadis entre dans ce cadre. Idem pour la mise en place de la Commission vérité, justice et réconciliation. Son discours du 26 avril 2010, à la veille du cinquantenaire de l’indépendance du Togo, est également à verser au compte d’un homme qui cherche, non à se dérober à son héritage, mais à l’assumer, et surtout à ouvrir des perspectives meilleures pour ses compatriotes.

Ce gouvernement de large ouverture en est un signe. Sa main tendue sera-t-elle saisie ? Probable, car pour un vrai politique, l’art du compromis fait partie intégrante du jeu. Il est donc possible, comme ce fut le cas en 2006 pour Me Yawovi Agboyibor, que des opposants acceptent de composer avec le Rassemblement du peuple togolais (RPT), le parti présidentiel, en prenant quelques maroquins.

Le président d’honneur et fondateur du Comité d’action pour le renouveau (CAR) qui avait accepté d’être le Premier ministre d’une équipe d’Union nationale avait payé cash cette “collaboration”, en récoltant 4 députés aux législatives d’octobre 2007 et lui-même n’a recueilli que 3% à la présidentielle du 4 mars 2010. Une bérézina politique s’il en est. Un prix qui fait qu’on réfléchit par 2 fois avant de s’engager. Sans doute, Gilchrist Olympio l’a-t-il fait, en annonçant de façon sibylline qu’il se pourrait qu’il fasse partie du prochain gouvernement.

Au soir de sa vie politique, “l’ennemi de 30 ans” du père de Faure a-t-il décidé, enfin, à cheminer dans un gouvernement ? On est enclin à le croire, et lorsqu’on l’a écouté, on sent un léger fléchissement de sa position, relativement au pouvoir. Ce gouvernement de large ouverture voyant le jour, avec l’UFC dedans (ce qui n’est pas encore acquis vu les hebdomadaires marches de protestation de ce parti), ce serait un jour nouveau qui se lèverait sur le Togo et redonnerait espoir aux populations, qui ne demandent qu’à travailler à leur bonheur.

Par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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