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COTE D’IVOIRE : Ces élections dont on ne parle plus

Publié le vendredi 23 avril 2010 à 02h49min

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En principe, si la date donnée lors de la dernière rencontre à Ouagadougou Cadre permanent de concertation (CPC) avait été respectée, l’on serait aujourd’hui en pleine préparation des élections en Côte d’Ivoire. Mi-avril début mai, avait-on annoncé, mais tous les acteurs étaient conscients que cet intervalle, indicatif de surcroît, sera repoussé aux calendes ivoiriennes.

Eux-mêmes n’y croyaient pas. La suite, on la connaît. La CEI (Commission électorale indépendante) a volé en éclats après des émeutes dans le pays autour de faux listings d’électeurs et un nouveau gouvernement a été formé. Dans les faits, rien n’a vraiment bougé. Les mêmes acteurs, à quelque chose près, sont cramponnés aux strapontins politiques. D’un côté Laurent Gbagbo et les siens et de l’autre Guillaume Soro et ses hommes qui ne veulent pas entendre parler de désarmement. Les élections, il faut qu’on ait le courage de le dire, vont marquer la fin des haricots pour des clans qui ont toujours rêver de pouvoir, d’avoir droit au chapitre ou plutôt à la mangeoire.

Ce tandem Gbagbo/Soro, ces deux hommes à l’origine de la crise qui a mis le pays à genoux, donne l’impression d’avoir pris les élections en otage. Leur seul mérite est d’avoir accepté de faire taire les armes. Pour le reste, Gbagbo et Soro se comportent comme deux arrivistes qui ont obtenu ce qu’ils voulaient depuis des années et qui, de prétextes en prétextes, font reculer l’heure de vérité. Laurent Gbagbo, opposant historique, a longtemp lorgné le pouvoir de Houphouêt Boigny.

Maintenant qu’il y est, le déloger ne sera pas de la sinécure. Tout comme Soro et ses soutiens, qui se sont sentis longtemps exclus de la gestion de la chose publique au point de prendre les armes pour réparer cette injustice. Ce statu quo est une aubaine pour régner sur la moitié d’un territoire qu’ils gèrent ou pillent, c’est selon. Le clan Gbagbo utilise la rue chaque fois que de besoin pour imposer sa loi. Les Forces nouvelles, elles, menacent de faire le coup de feu chaque fois qu’elles sont acculées. Un équilibre de la terreur qui maintient le pays dans une sorte de veille qui a fini d’irriter tous les partenaires du processus de sortie de crise que sont notamment l’ONU et le Facilitateur Blaise Compaoré.

D’ailleurs, l’ONUCI, la mission des Nations unies en Côte d’Ivoire, procède actuellement à une évaluation de sa présence en Eburnie. Va-t-on continuer à déverser des milliards de F CFA sur un processus qui a du mal à aboutir parce que les deux principaux protagonistes avancent avec le frein à main au vu et au su de tous ? Ceux qui ont hâte de sortir de cette impasse, ce sont les partis politiques non signataires de l’Accord de Ouagadougou, le PDCI et le RDR notamment, contraints de suivre le rythme du tango que leur impose le duo Soro/Gbagbo. Pourtant, il faut bien sortir de cette impasse qui n’arrange que des clans. Les Ivoiriens ont longtemps souffert de ce martyr qu’on leur impose depuis huit ans. La promenade en bateau du Premier ministre et du Président de la République en dit long sur ce mélodrame dont sont victimes les Ivoiriens.

Abdoulaye TAO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 23 avril 2010 à 07:09 En réponse à : COTE D’IVOIRE : Ces élections dont on ne parle plus

    Il paraît que Laurent Gbagbo veut changé de facilitateur (Abdoulaye Wade) ? Parlez nous de ça

  • Le 23 avril 2010 à 07:47, par Maem En réponse à : COTE D’IVOIRE : Ces élections dont on ne parle plus

    À mon humble avis la communauté internationale et en particulier le président du Faso doivent se rendre à l’évidence. La sortie de crise n’est pas pour demain. En effet le président ivoirien se révèle un dirigeant faible, incapable de contrôler son camp. Car c’est de cela qu’il s’agit. La position victimaire dans laquelle il est emmuré, témoin d’un stress post-traumatique qu’il ne peut dépasser, montre ses limites de résilience. Il est incapable de rebondir, d’aller au-delà d’événements graves, certes vécus, mais inhérents à la politique surtout quand on prétend exercer la charge suprême. Son attitude montre son incapacité à surmonter cette affaire de coup d’état manqué. Il est tétanisé par une peur pathologique que ses diatribes pseudo-humoristiques et puériles masquent mal. Son entourage conscient de la situation s’en donne à cœur joie. Il n’y a pas de capitaine dans le bateau, du moins pour son camp. N’est-il pas sage pour le Président Compaoré de se retirer de cette situation qui ne lui apportera aucune gloire ? La grandeur d’un homme d’état se mesure à sa capacité à gérer son propre camp.

  • Le 23 avril 2010 à 18:01, par NIK En réponse à : COTE D’IVOIRE : Ces élections dont on ne parle plus

    IL EST TEMPS QU’EN COTE D’IVOIRE SURGISSE UN TROISIEME LARON,
    ET JE LANCE L’APPELLE AUX FRERES IVOIRIENS DE SATELER
    A CA AU LIEU D’ATTENDRE DES ÉLECTIONS.

  • Le 24 avril 2010 à 18:33 En réponse à : COTE D’IVOIRE : Ces élections dont on ne parle plus

    Mr. Le journaliste, l’expression consacree, c’est "avoir voix au chapitre". Une expression toute faite est mal faite quand on en change les termes. Avoir droit au chapitre ne veut rien dire. Je ne ferais pas cette remarque si nous n’attendions pas de nos journalistes plus de rigueur dans leur expression car les journaux, ca fait partie du curriculum, si informel soit- il. Nos enfants, nos etudiants vous lisent.

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