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Classe politique burkinabè : A chacun ses soucis

Publié le vendredi 16 avril 2010 à 02h41min

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Fortunes diverses pour les hommes politiques burkinabè. Pendant que les uns rient et font des projections sur plusieurs décennies, les autres pleurent parce qu’incapables de sortir la tête de l’eau. Ainsi va le pays des Hommes intègres en cette année électorale, une élection qui promet d’être chaude.

En effet, ne serait-ce que par le nombre de candidats à la course pour occuper le fauteuil de Kosyam, la consultation présidentielle de novembre prochain donnera à voir une campagne électorale des plus musclées avec une dose certaine de “malcause”. La cible du déversement de la colère des uns et des autres risque de ne pas être celle qu’on croit.

Avec l’entrée en lice officielle de Laurent Bado qu’on ne présente plus et très certainement de Norbert Michel Tiendrébeogo, on assistera à une guerre au sein de l’opposition. Les flèches de ces deux cités seront beaucoup plus dirigées vers l’avocat barbu que vers l’enfant terrible de Ziniaré. Le récit de la conversation téléphonique entre Norbert et Me Sankara qui nous a été servi par la presse n’est qu’un avant-goût des déballages qui seront faits lors de la campagne présidentielle. Les partis de l’opposition démontrent une fois de plus qu’au Faso, ce n’est pas le CDP qui est fort mais ce sont plutôt eux qui ont du mal à être la hauteur.

A quelques petits mois de la présidentielle, aucun signe ne montre vraiment que les partis d’opposition travaillent à changer les choses en leur faveur. Bien au contraire, les observateurs ont l’impression qu’ils se complaisent dans leur rôle de seconds couteaux, juste pour exister et de temps à autre chatouiller Blaise Compaoré dans la presse. Mais sont-ils capables de s’attaquer aux fondamentaux de son système ? Les partis d’opposition brouillent les données et il est quasi impossible de percevoir une lisibilité dans leur action. Ram Ouédraogo, qui a claqué la porte des partis réunis derrière le chef de l’opposition, est devenu très actif du côté des refondateurs. Des leaders locaux comme Nana Thibault, qui ont incarné à un certain moment l’espoir de la jeunesse, a été envoyé au gnouf pour, semble-t-il, incitation à la remise en cause d’une décision et à la révolte. Et pour vraiment brouiller les cartes, certains partis demandent le report de l’élection.

Les réformes politiques présentées comme la solution magique à la misère de l’opposition n’ont été qu’un coup d’épée dans l’eau. Pour certains analystes, la désignation d’un chef de file de l’opposition a semé la graine de la discorde dans les rangs des contempteurs de Blaise Compaoré. La survie de l’opposition est donc en jeu. Sauf si, dans un dernier sursaut d’honneur, ils décident de suivre la voie tracée par les Béninois qui, pour la présidentielle de 2011, ont réussi à vaincre leurs égoïsmes pour désigner un candidat unique pour défendre leurs couleurs.

En attendant ce miracle, quoi de plus normal que le parti au pouvoir rêve grand et loin. Lui au moins, qui a l’avantage de ne pas avoir ces types de querelles byzantines avec ses partenaires, boit son petit-lait et pense déjà à 2020. Lors de leur convention organisée en fin de semaine dernière, les militants du Congrès pour la démocratie et le progrès ont laissé lire entre les lignes des déclarations que le parti présidentiel reste sur la position d’une relecture de la loi fondamentale pour faire sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel. Le Burkina émergent en gestation dont il a été question sera donc celui que conduira, encore et toujours, le Ziniarus Zorro. Tout au plus, le parti de Roczilla doit (re)mettre un peu d’ordre dans ses rangs avec notamment la levée de la sanction qui frappait Robodpé. Mais là, le congrès annoncé pour les prochains mois se chargera de régler ce problème.
A. Igor

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 16 avril 2010 à 11:17, par LPT En réponse à : Classe politique burkinabè : A chacun ses soucis

    La stratégie est connue : "l’opposition c’est l’enfer" tandis qu’au sein de la majorité, tout semble rose et la caresse doit être toujours dans le sens du poil. Combien de fois et jusqu’à quand le discrédit sera toujours jeter sur l’opposition ? A force traiter un enfant d’incapable, de vaurien tous les jours, il finit par y croire et s’en accommoder, et manquera d’initiative. Ainsi votre stratégie ainsi que celle souvent de votre confrère Lobs, consiste à toujours démobiliser les militants ou sympathisants de l’opposition en leur faisant croire à l’incapacité de leur leader à diriger ce pays. Et la conclusion : « mieux vaut Blaise même après 2015 qu’un opposant à la tête de ce pays ». Je parie que ce même article reviendra mille et une fois avec quelques retouches par-ci et par-là jusqu’aux élections présidentielles. Nous n’approuvons pas votre manière de vouloir vendre votre journal en voyant toujours du noir au sein de l’opposition, et pas une moindre critique sérieuse au parti majoritaire alors que vous ne semblez pas avoir la même ligne éditorial que « Sidwaya », encore moins l’Opinion ou l’Hebdo. Ne cultivons pas ce pessimisme autant ravageur qu’inopportun en cette période de précampagne. Ranger vos flèches mortelles et donnez de sages conseils à l’opposition et même au parti majoritaire si vous le désirez. Excusez-moi mais, peut être que le gomboïsme est passé là et a dû laisser s’enraciner fortement ses empreintes, sinon vous pouvez mieux faire que ça.

  • Le 16 avril 2010 à 18:44 En réponse à : Classe politique burkinabè : A chacun ses soucis

    depuis certains opposants ont su que Maitre sankara a ete recu par Blaise et a eu des entretiens avec salif diallo,comprennez leur dechantement.Cest la politique,tout le monde veut etre president.Norbert tiendrebeogo qui ete accuse de vouloir faire un coup etat a regime blaise ne s’entend pas avec maitre sankara,cest de la faute de qui ?L’avenir nous le dira.

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