Avant d’animer la conférence de presse du 18 février 2010 sur l’organisation d’un recensement électoral et la convocation du corps électoral, nous avions adressé une correspondance au Président du Faso, président du Conseil des ministres, pour juste lui signifier : 1- Que l’organisation du recensement électoral n’était pas conforme aux dispositions de l’article 50 du Code électoral que le Conseil des ministres avait évoqué le 18 février 2010 pour adopter le décret du recensement électoral ; 2- Que vouloir réinscrire en 21 jours le nombre d’électeurs déjà inscrits consistait à faire un travail bâclé ; 3- Qu’il était mieux indiqué de faire une révision exceptionnelle tout en améliorant le fichier électoral de la CENI. Depuis le 24 février 2010, le gouvernement a corrigé l’irrégularité que nous avons relevé, en signant le décret N°2010-071/PRES/PM/MA TD portant organisation d’une révision exceptionnelle des listes électorales en lieu et place du recensement électoral. Nous saluons cette décision courageuse du gouvernement de revenir à temps sur sa décision mal fondée qui allait avoir des conséquences catastrophiques sur notre processus électoral.

Mais, avec la signature du décret N°2010-114/PRES/PM/MATD du 19 mars 2010 portant prorogation de la période de révision exceptionnelle, nous constatons que le gouvernement a toujours de la peine à trouver des solutions simples et viables pour l’amélioration du fichier électoral et l’enracinement de la démocratie au Burkina Faso Pourtant, depuis 2008, le RPN a demandé sans obtenir, la tenue d’un forum national avec des termes de référence à l’appui, afin de pouvoir y faire des propositions pertinentes pour l’avancée de notre démocratie qui est en panne. Aujourd’hui, ce forum peut être le lieu pour chacun de rendre les résultats de ses réflexions approfondies sur les réformes politiques indispensables auxquelles le chef de l’Etat lui¬-même a invité l’ensemble des citoyens dans son message à la nation du 11 décembre 2009. « Vaincus sont ceux qui n’espèrent pas vaincre ».

Ouagadougou, le 30 mars 2010

Le Président

Harouna DICKO

Le Pays