Abdoul Kader Kassamba, dit Fulgore le Saint, Aboubacar Sorgho, alias Sénateur et Abdoul Aziz Kanon, dit Elkamzi, sont trois jeunes garçons issus d’une même famille et qui forment Nécree (en langue nationale mooré, qui signifie en Français « réveil »).

Ce groupe existe déjà depuis une dizaine d’années, mais les moyens financiers faisant défaut, il n’a pu sortir son premier album. Les travaux d’aménagement de la Zaca (Zone d’activités commerciales et administratives), où Nécree a vu le jour, ont également eu des répercussions négatives sur le groupe qui s’est retrouvé amputé de son quatrième membre fondateur.

Ce retard se justifie aussi par le fait que le groupe a opté de voler de ses propres ailes, ce qui est loin d’être une chose aisée, vu sa jeunesse. Mais, le trio, très déterminé à relever le challenge s’est armé du courage et de la persévérance nécessaire pour affronter ces obstacles que d’aucuns auraient qualifiés d’infranchissables. Du reste, Fulgore le Saint, Sénateur et Elkamzi pensent que ce retard est plutôt un avantage, parce qu’il leur a permis « de prendre du recul et du temps pour bien travailler », afin d’offrir aux amoureux de la musique burkinabè, un opus de bonne qualité. Leur première galette musicale qui s’intitulera « Mata-maza » (en langue haoussa, qui se traduit en français par « homme et femme ») devrait, très bientôt être sur le marché. C’est une autoproduction avec l’appui financier de l’un de leurs oncles.

Il comportera huit titres, auxquels s’ajoutent quelques remix. Six de ces titres sont exclusivement dédiés à la femme, que Nécree a placée au centre de son combat pour un réveil de la société africaine. Le groupe est marqué par une forte influence de la musique hip hop et chante en plusieurs langues, notamment le français, l’anglais, le mooré et le haoussa. Nécree est bien conscient que le showbiz est un monde où l’on ne se fait pas de cadeau. C’est une jungle ou le faible n’a pas sa place, dit-on souvent. La concurrence y est rude et sans pitié. Seul le travail paye et « il faut oser et créer ». En tout cas, pour le groupe Nécree, « dans la vie, rien n’est facile, il faut se serrer les coudes pour y arriver ».

Fasozine

Kpénahi Traoré