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Recensement électoral : Le PDP/PS s’insurge contre les "conditions calamiteuse" de l’opération

Publié le mercredi 24 mars 2010 à 02h46min

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Dans une lettre d’interpellation ci-après adressé au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS) montre son insatisfaction du déroulement du recensement en cours pour la constitution d’un nouveau fichier électoral national. L’opération telle qu’elle est menée va exclure beaucoup de Burkinabè de ce fichier dû à certains calculs politiciens du Parti au pouvoir.

Objet : Lettre d’interpellation sur les conditions calamiteuses du recensement en cours pour la Constitution d’un nouveau fichier électoral national

Monsieur le ministre,

Par décision du conseil des ministres en début de l’année 2010, les Burkinabé ont été informés que seules les pièces ci-après pourront désormais être utilisées pour :

. Les inscriptions sur les listes électorales constituant le fichier électoral national : la Carte nationale d’identité burkinabé (CNIB), la carte militaire, le passeport. la Carte consulaire pour les Burkinabè vivant à I’extérieur et enfin I’acte de naissance ou le jugement supplétif d’acte de naissance. Pour les deux dernières pièces, elles ont été admises parmi les pièces requises à titre provisoire pour les Burkinabé ne disposant pas encore de la CNIB au moment des inscriptions sur les listes électorales qui ont effectivement démarré depuis le 1er mars 2010 pour se terminer le 21 du même mois.

. La participation aux élections présidentielles du 2I novembre prochain et plus tard aux municipales en 2011 et aux IégisIatives en 2012, seules les quatre premières pièces ci-dessus pourront être utilisées, excluant tout autre document. En cette dernière semaine du recensement électoral, démarré le 1er mars 2010, des inquiétudes persistent et même se renforcent, aIimentant des sentiments d’exclusion de certains Burkinabé volontairement orchestrée par divers réseaux du parti au pouvoir et ses acolytes de tout genre. En effet :

. Pour les actes de naissance et jugements supplétifs d’acte de naissance Malgré l’opération spéciale de délivrance des actes d’état civil pour les Burkinabé de 18 ans et plus, démarrée en avril 2009 et qui vient de se terminer en février 2010, I’accès à ces documents sensés être délivrés gratuitement par les mairies en concertation avec les préfectures, restent inaccessibles pour un grand nombre de Burkinabé de ville et des campagnes.

Il faut être dans des réseaux organisés, prétendant travailler pour le compte du parti au pouvoir, pour pouvoir en disposer aisément. Beaucoup de Burkinabé se sont inscrits, ont rempli des formulaires correspondant dans beaucoup des mairies, du milieu rural notamment et attendent pendant 2 à 3 ou même 4 mois et jusqu’aujourd’hui (l6 mars 2010) pour ne même pas pouvoir entrer en possession de leurs pièces d’acte de naissance et s’inscrire sur les listes électorales qui seront closes le 21 mars 2010.

Monsieur le ministre, quel ressentiment voulez-vous que ces nombreux Burkinabé ainsi exclus du fichier électoral national, par calcul politicien ou par incapacité à gérer la situation, ces burkinabè qui ne pourront pas accomplir leur devoir citoyen qu’est la désignation des dirigeants de ce pays, aient vis-à-vis du MATD, de la CENI, de l’ONI, de la direction du CDP et de notre administration de manière générale sensée être citoyenne ?

Pour ce qui concerne la CNIB, délivrée à 500 F CFA l’unité, la question récurrente qui revient souvent, lors de nos contacts avec les populations, de villes comme des campagnes est la suivante :

"Comment pouvons-nous faire pour pouvoir avoir cette fameuse CNIB ?" Le gouvernement et l’ONI s’évertuent cependant (Cf. rencontre du 1er ministre avec les partis politiques en début décembre 2009, diverses rencontres du MATD avec la presse) à rassurer le peuple burkinabè que tout sera mis en œuvre pour permettre à tous ceux qui souhaitent avoir la CNIB de pouvoir en disposer avant les élections présidentielles de novembre prochain ; des dispositions devant être prises pour permettre à l’ONI d’assurer une délivrance massive des CNIB ; de l’ordre de 20 000 à 25 000 unités par jour.

La résultante de tous ces problèmes par les populations, auxquels s’ajoute le manque d’intérêt grandissant au niveau des populations pour la chose politique vidée de son sens, pas une cohorte de prédateurs de tout genre aux affaires depuis plus de deux décennies dans notre pays, explique la faible affluence des électeurs désabusés au niveau des bureaux de recensement.

A mi-parcours de cette opération, on enregistrait des taux d’inscription de l’ordre de 10 à 20% par rapport au potentiel national d’électeurs. Si la situation ne s’améliore pas, ce sera environ 30 à 40% soient environ 1,8 à 2,5 millions de I’éIectorat potentiel qui figureront sur le fichier éIectoral, avec Ies pièces requises pour prétendre pouvoir prendre part aux élections présidentielles de novembre prochain sur une population totale de plus de 14 millions.

Cela malgré les efforts de sensibiIisation des popuIations entrepris et poursuivis par nos partis politiques aux moyens assez limités. A cet effet, il faut rappeler que le financement public des partis politiques, de 500 millions de francs CFA par an, n’a pour I’essentieI, été donné en 2008 qu’à deux partis politiques (le CDP et l’ADF/RDA) et en 2009 à cinq partis ; un montant de I’ordre de 300 à 400 millions revenant chaque fois au CDP.

D’aucuns commencent à suggérer une prolongation du délai d’inscription, mais si rien d’essentiel n’est fait en amont par le MATD au niveau des mairies, des préfectures et de l’ONI, pour démocratiser et fluidifier la délivrance des pièces requises pour s’inscrire sur les listes électorales, rien de fondamental ne changera sur ce fichier qui, au lieu de permettre le renforcement de notre processus démocratique par des élections propres et transparentes se révélera encore être une grosse escroquerie perpétrée contre le peuple burkinabé.

C’est pour toutes ces raisons que les militantes et militants du PDP/PS, partie intégrante de ce peuple dénoncent, une fois de plus, ce marché de dupes qui va encore permettre à cette pseudo-démocratie et son corollaire de maIgouvemance de perdurer encore dans notre pays, retardant de quelques années encore, le véritable développement économique et social du Burkina Faso.

Ouagadougou, le 16 mars 2010

François O. KABORE

Président National PDP/PS

- CENI-Ouagadougou

- ONI-Ouagadougou

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 24 mars 2010 à 09:31, par mandy En réponse à : Recensement électoral : Le PDP/PS s’insurge contre les "conditions calamiteuse" de l’opération

    les gouvernants font du mandat un regne à vie voire même celui de leur dynastie et ce, par tous les moyens apparemment. Ainsi donc nous autres de la diaspora qui le plus, nourrissons l’espoir de voir une situation scandaleuse vécue avec impuissance à distance s’achever par autre chose qu’un putch sommes amputés de notre droit patriotique le plus absolu ! à savoir celui de vote ! reponse messieurs ?! Vous avez très bien calculé car nous voyons clair et pour sûr, nous saurons quoi faire une fois dans l’isoloir, chose qui n’arrangera pas tout le monde. et si la seule manière que vous avez trouvé pour museler le peuple c’est l’étouffer avec la faim et la misère, soyez sûr que ça ne saurait durer.

  • Le 24 mars 2010 à 16:17, par WENDPANGA En réponse à : Recensement électoral : Le PDP/PS s’insurge contre les "conditions calamiteuse" de l’opération

    je pense que les burkinabé ont intérêt à se battre avec les syndicats et les mouvements de défense de droit de l’homme pour améliorer leurs conditions de vie et installé une véritable démocratie que d’aller perdre leur temps avec un bout de papier. De toute façon, les résultats sont connus .Les élections sont organisées pour légitimer le pouvoir du chef de l’état.

    LE CHANGEMENT viendra de la RUE .

    OUED

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