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Adoption de l’assurance-maladie par le Congrès américain : Obama a vraiment la baraka !

Publié le mardi 23 mars 2010 à 00h32min

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On ne sait pas si son nom continuera de lui porter chance, mais force est de reconnaître qu’il y a souvent de ces noms prémonitoires ! Et assurément, Obama semble avoir la baraka et savoir conduire aussi la barque américaine.

Non content d’avoir réussi le tour de force de se faire élire comme le premier président noir des Etats-Unis d’Amérique, voilà que l’ex-sénateur de l’Illinois accomplit une seconde prouesse, la plus importante peut-être de son mandat à la Maison-Blanche : le vote par le Congrès de son gigantesque plan d’assurance-maladie.

Dimanche 22 mars 2010 à Washington autour de 23 heures, alors que certains représentants de puissants lobbies déambulaient toujours dans les couloirs du Sénat, question de faire capoter l’adoption de cette réforme, par 219 voix pour et 212 contre, le 44e président des USA obtenait un blanc-seing pour modifier de fond en comble les conditions d’exercice de l’assurance-maladie.

La majorité requise était de 216 voix, et 34 démocrates ont voté contre : ces derniers et les Républicains ont fignolé sur les fonds alloués à l’avortement. Pour eux, pas question d’user de ces sous des soins liés aux interruptions de grossesse.

949 milliards de dollars seront consacrés à ce qui s’apparente à un séisme en matière d’assurance-maladie dans le pays le plus puissant du monde pour les 10 années à venir. Dès aujourd’hui 23 mars, Obama devrait signer cette Loi sur l’assurance-maladie. Deux leçons se dégagent de cette grande bataille politique et procédurale :

- politiquement, le président postracial renforce sa carapace, car il franchit un immense écueil contre lequel tous ses prédécesseurs ont trébuché. Il réalise également une promesse électorale qui, généralement, n’engage que ceux qui y croient.

Ce vote, historique, intervient d’ailleurs à une période où la cote de popularité d’Obama est au plus bas. Ce passage entre les fourches caudines des parlementaires illustre également que même avec la perte du fauteuil du sénateur du Massassuchetts, le chef de l’Etat des USA bénéficie de la confiance du Sénat et d’autres lobbies ;

- médicalement, on assiste à une révolution copernicienne en Amérique, et ce ne sont pas les millions de citoyens concernés qui diront le contraire. L’efficacité du système de santé américain, qui a recours aux assurances privées, a montré ses limites objectives, et Obama veut tester ce que ses adversaires appellent « médecines socialisée » ou, si vous voulez, l’assurance-maladie publique.

Lorsqu’on fait un parallèle entre les USA et certains pays développés en ce qui concerne le nombre de médecins par habitant, le nombre de visites médicales, le nombre de jours d’hospitalisation et la consommation de médicaments, il n’y a pas de différences majeures.

L’hiatus réside dans les prestations : en matière de coûts, les USA sont à la première loge, mais pour ce qui est des soins, ils sont à l’arrière du peloton. A présent qu’il a « son » assurance-maladie, il lui faudra veiller à ce qu’elle ne soit pas un échec, car une chose est d’obtenir le feu vert légal et une autre est de mettre son projet, très pharaonique, en chantier.

Avec lui, il est permis de rêver, mais avec ce plan santé, Obama marche sur des œufs, et de son début de réussite dépend en partie celle de son mandat, car d’autres dossiers primordiaux l’attendent tels l’Afghanistan et l’Irak, sans oublier celui de l’éternel Proche-Orient.

Z. Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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