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REVISION DES LISTES ELECTORALES : La CIB, un obstacle aux inscriptions

Publié le mardi 23 mars 2010 à 00h33min

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La révision des listes électorales au Burkina vient d’être prorogée. Elle a débuté le 1er mars et devait prendre fin le 21 mars 2010. A quelques heures de la côture initiale du recensement électoral, le 15 mars, nous avons sillonné quelques bureaux de vote pour nous imprégner de l’ambiance sur les sites de recensement.

L’année 2010 est une année électorale au Burkina. En effet, le 21 novembre 2010, les Burkinabè iront aux urnes pour élire le futur président du Faso. C’est dans cette optique que s’inscrit la révision des listes électorales entamée depuis le 1er mars sur l’étendue du territoire national. Cette opération concerne tous les Burkinabè en âge de voter. Et ces listes serviront pour les élections municipales de 2011. Nous avons parcouru au total onze bureaux de vote à quelques heures de la clôture du recensement électoral. Aux bureaux de vote n°8 et 15 du secteur 14 de Ouagadougou situés dans l’enceinte de l’école des 1200 logements, 184 personnes ont été enregistrées.

A l’école Dagnoin située au secteur 29 de Ouagadougou qui comprend huit bureaux de vote, 1 083 personnes ont été recensées. Au secteur 5, à l’école Tangzougou de Koulouba qui regroupe deux bureaux de vote, 387 personnes ont été enregistrées. Les sites que nous avons visités montrent qu’il n’y a pas d’affluence. En moyenne, une ou deux personnes sont venues se faire enregistrer en notre présence. C’est aux bureaux de vote de Dagnoin que l’affluence semble un peu remarquable. Cinq personnes sont venues se faire recenser durant les quelques minutes que nous avons passées avec les agents recenseurs.

La première semaine, l’affluence était d’environ 5 personnes par jour. C’est au cours de la semaine dernière qu’il y a eu un rythme d’environ 10 personnes. Ceci avait amené la Commission électorale nationale indépendante (CENI), à tirer la sonnette d’alarme. Malgré ce message de la CENI, la révision électorale ne semble pas passionner la jeune génération. Ce sont les personnes âgées qui se rendent sur les sites. Les jeunes viennent timidement se faire enregistrer. Plusieurs raisons expliquent ce peu d’engouement pour cette révision, dont la liste des pièces exigées.

Dans les 11 bureaux de vote parcourus, environ une cinquantaine de personnes sont venues avec leur ancienne carte d’identitié. Mais, celle-ci a été rétirée de la liste des pièces admises pour s’inscrire sur les listes électorales. Certaines personnes disent ne pas vouloir prendre part à un processus électoral dont le vainqueur est connu d’avance. Elles pensent que les jeux sont faits et qu’il est inutile de gaspiller son énergie et son temps. Il y a le non-respect des promesses électorales qui expliquent cette faible affluence. De façon globale, le retrait de la CIB des pièces à fournir pour les inscriptions fera que beaucoup ne pourront pas voter. L’opération d’établissement de la CNIB devrait être bouclée avant la révision à défaut d’accepter la CIB que beaucoup de gens possèdent et qu’ils ont même établie récemment. Au moment où nous bouclions cet article, nous apprenions que le recensement électoral a été prorogé du 6 au 15 avril. Cela amènera-t-il les retardataires et les hésitants à s’inscrire ?


Avis de citoyens

Aboubacar Gouem, photographe : "Je condamne les dirigeants du pays ; beaucoup de choses ne doivent pas être appliquées, par exemple, la Taxe de développement communal. Un autre problème, c’est la Carte nationale d’identité burkinabè, il faut trois à quatre mois pour avoir ça, alors qu’ils ont supprimé l’ancienne. Les partis politiques doivent mobiliser les gens. Il faut que le vote se déroule bien ; les gens doivent s’inscrire car même s’ils ne votent pas pour la présidentielle, il y a les municipales où l’on peut voter pour un conseiller."

Sidiki Nyampa, libraire : "Le problème de ce recensement électoral, c’est la pièce d’identité qui a été exclue. Sur-le-champ, quand on demande à quelqu’un de donner sa CIB, il présente ça tout de suite ; mais pour l’acte de naissance, c’est quelque chose qu’il faut fouiller. J’ai pris du temps pour retrouver mon acte de naissance alors que je me promène avec ma CIB. Il faut décentraliser les sites pour la CNIB pour éviter les bousculades ; c’est parce que les gens doivent s’aligner qu’ils refusent ; leur temps est précieux."

Ousséni Tinguéri, agent recenseur : "Les gens sont informés dans notre secteur ; il y a eu un communiqué fait par des crieurs publics ; mais ils disent qu’il n’y aura pas d’alternance parce que le président sortant va gagner et que par conséquent, ce n’est pas la peine de voter."

Bénédicte Ilboudo, étudiante : "Voter est un acte citoyen et patriotique ; je suis citoyenne honnête et digne ; c’est pourquoi je suis venue me faire recenser et j’invite tous les jeunes à faire comme moi. C’est nous qui sommes l’avenir de la nation ; nous devons nous impliquer à tous les niveaux"

Koyir Désiré SOME

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 23 mars 2010 à 12:32 En réponse à : REVISION DES LISTES ELECTORALES : La CIB, un obstacle aux inscriptions

    Question angoissée et angoissante : comment nos autorités qui savent conseiller efficacement les autres pays pour faire des élections propres peuvent-elles devenir incapables, brouillonnes, imprévoyantes, dès qu’il est question d’élection dans nos propres murs ?

  • Le 23 mars 2010 à 14:12 En réponse à : REVISION DES LISTES ELECTORALES : La CIB, un obstacle aux inscriptions

    pourquoi irrais-je m’inscrire si de toute les façons mon vote ne chamgerarien au soir du 15 novembre 2010 ? je m’en fou de la politique qui consiste à soulever le peuple comme du bétail pour des élections dont les résultats sont connus d’avance.

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