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Cinquantenaire de l’indépendance : Bobo lance les festivités

Publié le dimanche 21 mars 2010 à 10h50min

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Se souvenir, danser, chanter, défiler,… Les activités commémoratives du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso ont été lancées le samedi 20 mars, au stade Wobi de Bobo-Dioulasso. Pendant près de quatre heures, le public a assisté à un spectacle de haut vol. Mais au-delà de la frénésie populaire, artistes et politiques ont invité tout le peuple à une réflexion profonde sur les cinquante ans passés, de sorte à mieux construire le prochain demi siècle.

« La célébration du cinquantenaire de l’indépendance de notre pays est un devoir de mémoire pour les actions héroïques posées par nos prédécesseurs ». Cet extrait du discours du président Blaise Compaoré résume à elle seule le sentiment qui prévalait ce samedi 20 mars au stade Wobi. En souvenir des sacrifices des héros Daniel Ouézzin Coulibaly, Mogho Naba Saaga, Nazi Boni, Maurice Yaméogo et des nombreux anonymes qui ont œuvré à l’édification du Burkina Faso, l’armée a remis à Blaise Compaoré l’emblème national. Pour rendre hommage aux fondateurs de la nation, les populations venues de toutes les régions du pays ont pris d’assaut l’exiguë enceinte sportive. Du souvenir, le public en eu plein la mémoire !

En effet, le programme de la soirée était tourné vers les années 60. Ce programme des sixty’s débuta par une parade d’engins à deux et à quatre roues. Successivement des bicyclettes à trois, deux et une scelle se relaient sur la piste d’athlétisme. A la suite des vélos, c’est au tour des motos d’entrer dans la danse. Enfin, ce sont les voitures, principalement les coccinelles qui ont clos le défilé. Ce fut l’occasion pour l’assistance majoritairement composée de jeunes de moins de 30 ans de découvrir certains moyens de locomotion d’une autre époque. Beaucoup regardaient avec un air amusé cette parade d’engins « ringards ». Quelques instants plus tard, le flash back historique se poursuivra, à travers un défilé de masques des différentes régions du Faso.

Réjouissance et réflexion

Réjouissance. Avec le mot « souvenir », ce fut l’autre mot qui caractérisa, la cérémonie de lancement des activités du cinquantenaire. Pour ce faire, l’orchestre national et plusieurs artistes nationaux à la vogue ont égaillé les 15 000 spectateurs. C’est l’orchestre national qui en premier planta le décor en reprenant des classiques de la musique burkinabè et africaine. Des titres comme « Baba Moussa » de Tidiane Coulibaly ou « Paquita » ont été revisité. Ensuite, ce fut la jeune classe qui chauffa à blanc le stade grâce à des tubes comme « Y croire » de Sami Rama, « M’ba sida » de Wendy mais surtout « Kharidiatou » de Floby. Enfin, le régional de la soirée, Arias, le groupe Bezou et le duo Amity Meria- Ahmed Smani, déclamèrent leur flamme au pays, respectivement à travers les morceaux « Burkinabè », « Burkina » et l’hymne officiel du cinquantenaire.

Dans un tout autre registre, le maestro Adama Dramé, à la direction d’une quarantaine de percussionnistes et de chanteurs, donna un récital savamment maîtrisé. Au fil des minutes, le récital se transforme en un véritable show mandingue avec une orchestration parfaite et des mélodies excellentes. Le tout avec des phrases poignantes : « Nous avons conquis notre indépendance ! » « Nous sommes libres à jamais ! ».

Dans la même veine, Bill Aka Kora dirigera une chorégraphie retraçant l’histoire du Burkina. Si l’heure était aux célébrations, artistes et politiques ont néanmoins interpellé l’ensemble de la société à faire le bilan des cinq décennies précédentes. « Faisons le bilan du passé sans concession ni complaisance », ont martelé les chanteurs du récital d’Adama Dramé. Invite apparemment reçu cinq sur cinq par les autorités. Le président dans la fin de son allocution exhorta les populations à tirer les leçons du passé afin « de construire un monde d’espérance pour les générations futures ». Les autorités pourraient bien être prises au mot. Il faudrait compter cette fois-ci avec l’étroit contrôle du peuple. Mise en garde des chanteurs : « pour les cinquante prochaines années, nous serons vigilants ! ».

Nourou-Dhine Salouka
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 23 mars 2010 à 10:36, par Tchèni En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance : Bobo lance les festivités

    Article bien rédigé.Il faut que les dirigeants sachent que nous serons très vigilants et cela passe par la conservation en l’état de l’article 37.

    • Le 24 mars 2010 à 11:49, par Le BWABA En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance : Bobo lance les festivités

      Je ne sais vraiment pas pourquoi l’article 37 nous occupe tant. Est-ce que de manière objective on ne pourrait pas utiliser judicieusement notre temps a reflechir a autre chose, par exemple comment dévélopper l’agriculture puisqu’elle occupe près de 80% de notre economie.
      Pensons plus a l’avenir du Burkina qu’a le détruire par des obssessions stériles.sans rancunes.

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