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Famine au Niger : Ainsi donc, les greniers de Tandja étaient vides !

Publié le vendredi 12 mars 2010 à 01h46min

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Le jeudi 18 février 2010, Mamadou Tandja, auparavant seul colonel à la tête de la caravane dans le désert du Niger, voyait un groupe de militaires mutins mettre fin à ses pouvoirs autocratiques à Niamey, la capitale. Le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), depuis cette date, inoubliable pour les Nigériens épris de liberté, a entrepris de balayer la maison.

On découvre alors que l’ex-président avait souvent caché certaines vérités à ses compatriotes et à la Communauté internationale dans bien de domaines relatifs à la situation sociopolitique de son pays. La question de la famine, dont il avait, pour préserver son trône, peint un tableau plutôt mirobolant, allant même jusqu’à chasser de son territoire des organisations non gouvernementales qui avaient osé poser le problème, a longtemps été un sujet de débat.

En 2005, lors de la grande crise alimentaire, pour parler comme les dignitaires nigériens d’alors, les autorités avaient toujours tenté de convaincre l’opinion que la menace de famine était une simple rumeur malveillante, déshonorante. Point de péril donc en la demeure, criait-on à tue-tête. Le Président Tandja, en toute solennité, ne s’était pas gêné de déclarer qu’il n’y avait point de famine au Niger.

Pour le maître de Niamey, il s’agissait plutôt d’un simple déficit alimentaire dans… certaines régions du pays, qui a, du reste, enregistré un surplus céréalier de 80 000 tonnes. Quelques jours après, son Premier ministre (PM), dans des propos non moins fallacieux, appelait pourtant à l’aide, sur Radio France International, la Communauté mondiale, pour cause de …famine. En son temps, la plupart des Nigériens qui n’étaient pas sur la même longueur d’ondes que leur président quant à la question de la pénurie, le trouvaient en déphasage avec leur quotidien dramatique.

Aujourd’hui, la vérité est toute nue : dix jours seulement après le changement de régime au Niger, on apprend, dans une déclaration télévisée du chef de la junte au pouvoir, que la famine “menace l’existence de millions de Nigériens dans quasiment toutes les régions”. Le déficit en vivres est alors estimé à 400 000 tonnes. Tout le contraire donc des péroraisons de Mamadou Tandja, qui était allergique à l’idée de risques de pénurie alimentaire.

A la suite du chef d’escadron Salou Djibo, président du CSRD, son PM, Mahamadou Danda, reconnaissant l’urgence de la situation, a lancé, le mercredi 10 mars dernier, devant les partenaires étrangers du Niger, « un appel pressant » à un « soutien massif » de la Communauté internationale face à la crise alimentaire, qui menace de plus en plus, plus de la moitié de la population, 58%, soient 7,8 des 15 millions d’habitants. Le Niger, selon Mahamadou Danda, a besoin de 123 millions de dollars d’aide internationale pour combattre la famine cette année.

En attendant cette éventuelle aide, le PM entend, en collaboration avec le gouvernement, concentrer les actions urgentes dans les zones vulnérables ; organiser des ventes promotionnelles de vivres au plus éprouvés ; faire des distributions gratuites aux indigents ; créer des banques de céréales… Contrairement à Tandja, qui avait visiblement choisi d’affamer son peuple pour sauver son fauteuil bien que ses greniers étaient désespérément vides, la junte, elle, a opté pour une position de sagesse.

Les partenaires au développement, conscients que la famine au Niger peut conduire à de nouveaux problèmes de stabilité, ont donc accepté de l’aider, avec le secret espoir de contribuer à l’instauration, au pays d’Hamani Diori, d’une démocratie véritable, sans laquelle tout effort de promotion socioéconomique est voué à l’échec. Ils ont dès lors annoncé la couleur par des promesses fermes : l’ONU, à travers sa représentante à Niamey, envisage une « contribution financière et un appui-conseil » au Niger ; L’Union européenne (UE), pour sa part, assure de la disponibilité des donateurs à accompagner les autorités nigériennes dans la recherche de solutions à la menace.

Les travailleurs humanitaires, qui reconnaissent qu’il était difficile d’évoquer ouvertement les risques de pénurie alimentaire sous Tandja, sont aujourd’hui très nombreux à espérer, les Nigériens avec eux, que les choses évolueront désormais favorablement. C’est en tout cas le souhait de tout un peuple, auquel on a toujours raconté des sornettes, préférant sacrifier, toute honte bue, son bonheur sur l’autel de l’égoïsme, de la volonté permanente et maladive de domination.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur paalga

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Vos commentaires

  • Le 12 mars 2010 à 03:01, par Nuée En réponse à : Famine au Niger : Ainsi donc, les greniers de Tandja étaient vides !

    Il ne faut pas occulter aussi que le Burkina Faso vit à l’heure actuelle une situation de famine pour un nombre important de la population. Mais comme le Niger sous Tandja, c’est le silence radio pour ne pas ternir l’image du "grand faiseur de paix" pendant que des miilions de gens risquent tout simplement de mourir de faim ;

  • Le 12 mars 2010 à 07:41 En réponse à : Famine au Niger : Ainsi donc, les greniers de Tandja étaient vides !

    Evariste Ouedraogo, quand on dit que nos journalistes sont mal formes, vous ne voulez pas croire. Comment on peut peindre un tableau mirobolant de la famine ? Comment est ce tabelau et a combien il peut se vendre ?
    Et meme si on faitl’effort de comprendre ce que vous voulez dire, qui est qui est nouveau pour les dinausaures qui nous gerent a la petite semaine ? Des millons d’ hommes, de femmes et d’enfants ne sont-ils pas morts sourle DERG en ethioie en 1984 ? Si chez nous en septembre 2009, on a augmente les besoins a des soixantaine de milliards suite a l’ inondation, ils ont vite compris que les la Communaute Internationale n’est bpas si naive que ca et que l’objectif, c’est toujours rtenforcer son pouvoir par les feuilles faxciles. Comme la communaute internationale a dit niet en douce, les gars n’ ont meme plus eu besoin de 3 milliards pour "leurs " sinistres.

  • Le 12 mars 2010 à 07:45 En réponse à : Famine au Niger : Ainsi donc, les greniers de Tandja étaient vides !

    "Contrairement à Tandja, qui avait visiblement choisi d’affamer son peuple pour sauver son fauteuil bien que ses greniers étaient désespérément vides, la junte, elle, a opté pour une position de sagesse".
    Je cherche du travail. Je veux etre lecteur de journal pour corriger le texte des journalistes mal formes.

  • Le 12 mars 2010 à 09:36, par DjAMEL. En réponse à : Famine au Niger : Ainsi donc, les greniers de Tandja étaient vides !

    Afrique, pauvre afrique ! afrique des savanes, afrique des fièrs guerriers, afrique que je chante ma grand mère ! ainsi s’exprimait un digne fils d’afrique ; Biraogo DIOP pour ne pas le nomme. Est - ce que notre afrique est elle vraiment un continent de fièrte ? nous pouvons nous interroger. les vaillants fils qui ont cru à cette partie commune qu’est l’afrique ont été purement et simplement trucucidés pour lasser place aux insensés, incapables, à des dirigents sans sens de scrupule,sans morale ni moralité,ni âme. Sinon comment justifier cette singerie au niger, ce mepris des valeurs humaines dans bien des pays d’afrique ? c’est le tout pour moi et rien pour mon semblable. Pauvre president du Niger( ex-President), s’apprêtant ainsi à conduire à l’abattoire son peuple pour le pouvoir !!! SYONS SERIEUX ; le mensonge a beau couru finit par s’être rattrapé par la verité valeur eternelle qui vivifie, qui unie, qui vitalise, qui revitalise, qui critalise, enseigne, eduque. nUL N’ besoin M. Tange DES VALEURS MALSAINes qui desorganisent, vexent,corropent,rongent, banalisent les valeurs humaines. Ceratins citoyens nigeriens ont cautionné le pouvoir de Tanga n’a deplaise au betail.
    Cette même banalisation s’observent malheureusement dans notre FASO ; où nous avons des griots de notre temps qui passent à longeur de journée à chanter au chef" MODIFIE LA CONSTITUTION et reste au pouvoir à vie" y a rien" ces griots seront les premiers à tordre leurs propre paroles quand le grand timonier sera debarqué. Mr le TIMONIER( BLAISE)ce qui arrive chez l’autre n’arrive pas qu’aux autres. rETENEZ BIEN LA leçon du CORBEAU ET LE RENARD.oH GRANDS MAITRES DE L’AFRIQUE l’histoire vous uit et enregistre vos faits et gestes et preparent son tribunal, il attends les accusés que vous êtes. A bon entendeur salut.

  • Le 12 mars 2010 à 12:06 En réponse à : Famine au Niger : Ainsi donc, les greniers de Tandja étaient vides !

    Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Tout le monde savait que la situation alimentaire du Niger était douloureuse. Tandja n’a pas hésité à chasser des ONG qui luttaient contre ce fléau et contre la malnutrition. ça veut dire qu’un président africain a vidé proprement des gens qui venaient proposer de l’aide aux populations pour abandonner ces pauvres gens à leur triste sort. C’est ce genre de patriotisme ignoble que l’on sert souvent aux masses africaines. Souvenez-vous, les coohortes qui défilaient pour soutenir Tandja dans son "tacle couché" connaissaient cette sinistre réalité. Et ils parlaient quand même de dignité nationale. Tout le monde savait et on a laissé les Nigériens les plus démunis souffrir. Ainsi va l’Afrique des guides éclairés et des présidents indispensables !

  • Le 5 juillet 2014 à 20:51, par BurkinaNiger En réponse à : Famine au Niger : Ainsi donc, les greniers de Tandja étaient vides !

    Je vais réagir quand bien même en retard !
    Pour la qualité de l’écriture et l’inexactitude des propos tenus ici, je vous renvoient à certains commentaires pertinents passés avant moi. Mais quand un journaliste burkinabé raconte des mensonges sur le Niger, son voisin géographique et historique, il y a de quoi s’inquiéter. Tandja avait fait ce qu’il jugeait utile pour le pays (qui est un département de la France, tout comme le BF). Vu qu’il est intègre et qu’il a du mal à faire tout ce que la France demande, c’est normal qu’on le traite de tous les noms dans la soit disante "Communauté internationale". C’est Sarkosy qui a commandité le coup d’état contre Tandja. C’est vrai qu’il a aussi pris soin de prendre l’argent de Khaddafi avant de le tuer. Mais aujourd’hui, il maltraité dans son propre pays par les forces occultes (que vous ignorez).

    Votre président qui a tué son frère pour reigner à vie n’a jamais pu dire non à la France. C’est elle qui l’a guidé dans sa trahision contre l’intègre Sankara. C’est un bon chef de cercle. Et aujourd’hui encore, vous n’êtes pas capable de vous en séparer ; au moins tant que la France veut de lui.

    Il y a aujourd’hui des e-médias alternatifs. Lisez-les et cultivez-vous. Parlez de la relation France-Afrique qui est une continuité de l’esclavage. Posez-vous des questions sur votre franc CFA. Aspirez à la pleine liberté et songez à la solidarité africaine. Parlez de ce qui est bon à Ouaga, à Niamey, à Dakar etc. Vous avez beaucoup de souffle positif à apporter. Et surtout fouiller bien avant de publier des choses, c’est cela votre travail de journaliste : dire la vérité à tous.

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