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Mariam Badini : La « Nangaraba » de Bobo

Publié le mercredi 10 mars 2010 à 01h55min

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On pourrait tout reprocher à cette jeune artiste à la denture étincelante, au regard vif et au sourire attrayant sauf sa prestation en public qui ne saurait laisser personne indifférent. Même les non férus de la musique trouveront leur compte avec cette bête de la scène rompue, surtout dans l’art d’amuser les spectateurs durant sa prestation et les thèmes de ses chansons qui attestent qu’elle reste une femme de caractère. Et c’est ce qui fait de la charmante Badini Mariam une « Nangaraba », celle qui n’a jamais “froid aux yeux”.

Ces fans l’appellent Badimar en référence surtout à Marimar, l’actrice principale de cette télénovela qui s’était imposée aux téléspectateurs burkinabè au milieu des années 90 comme le feuilleton du siècle. Mais que peuvent-elles avoir en commun ces deux actrices qui officient chacune dans des domaines bien différents, Marimar au cinéma et Badimar en musique ? La réponse à cette question est pourtant loin d’être embarrassante, surtout pour les amoureux des télénovelas brésiliennes à Bobo-Dioulasso.

Eux qui voyaient en Marimar une créature divine hors du commun, et qui aujourd’hui n’hésitent pas à faire le rapprochement entre cette star du cinéma brésilien et la star naissante de la musique burkinabè, Badimar. Celle que certains présentent aujourd’hui comme la coqueluche de la musique bobolaise n’a pourtant jamais été fascinée par une quelconque actrice hors du continent. Elle tire plutôt son inspiration d’anciens gourous de la musique africaine comme Amy Koïta du Mali et surtout Aïcha Koné de la Côte d’Ivoire.

« Je m’étais plutôt fait remarquer depuis l’école primaire par les chansons d’Aïcha Koné que j’aimais interpréter. Les enseignants et mes camarades de classe avaient même fini par me surnommer “la griotte de l’école”. Et chaque fois que des activités culturelles étaient organisées dans notre établissement, on m’offrait toujours l’occasion de m’exprimer. Et depuis, moi j’avais à l’idée de devenir une vedette de la chanson ».

Née en 1981 à Bobo-Dioulasso d’une mère malienne, Mariam Badini a pris goût à la musique dès sa tendre enfance sur les jambes de sa génitrice, qui avait aussi du plaisir à fredonner à longueur de journée les airs mandingues. La transmission du virus de la mère à l’enfant a été des plus faciles, et aujourd’hui le rêve est en train de devenir réalité pour la Nangaraba de Yéguéré (secteur 10). Badimar se prépare alors à mettre sur le marché discographique son premier album de six titres et baptisé « Muso » ou la femme.

Cette œuvre discographique trempée dans la pure tradition mandingue, nous dit-elle, est l’aboutissement d’un long travail, mais surtout le fruit de son engagement et de son opiniâtreté à se faire coûte que coûte une place dans la sphère musicale du Faso. Et le morceau-phare de cet album titré justement « Nangaraba » est la traduction concrète de l’ambition nourrie par Mariam Badini de se hisser parmi les grands artistes du continent, afin de jouer pleinement sa partition dans la promotion de la musique burkinabè.

En attendant de la voir sur scène, les mélomanes burkinabè auront bientôt un avant-goût de son savoir-faire musical à travers ses clips en préparation et qui seront bientôt diffusés sur les chaînes de télévision. Des titres comme Djarabi, Burkina Faso, Tché Ba koro ou Tama, feront certainement bouger les adeptes de la musique mandingue au Burkina. Bon vent à Badimar.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga

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