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Présidentielle ivoirienne : La carte d’électeur, c’est bien, le garba, c’est encore mieux

Publié le mercredi 10 mars 2010 à 01h55min

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Un citoyen Ivoirien montre sa carte d’électeur

Sale temps pour la Côte d’Ivoire qui patauge dans la grave crise militaro-socio-politique qui la secoue de part en part depuis déjà huit ans et peine à en sortir. La communauté internationale, elle, s’accorde à soutenir que seule une élection présidentielle propre et transparente pourrait conduire le pays hors du long tunnel qu’il a emprunté depuis le 19 septembre 2002.

Le problème, c’est que malheureusement, depuis 2005, cette consultation électorale est chaque fois repoussée aux “calendes ivoiriennes”. Le train de la réconciliation, qui avait déraillé en février dernier, est de nouveau sur les rails avec la constitution d’un nouveau gouvernement et d’une nouvelle Commission électorale indépendante.

Malgré tout, la fourchette avril-mai est avancée par les plus optimistes comme date probable de la présidentielle. Difficile de se prononcer vraiment sur le sujet, car les acteurs de la scène politique nous ont habitués aux reports à répétition de ce scrutin.

Alors que les politiciens restent dans l’expectative, les populations ivoiriennes des villes et des campagnes, elles, semblent se soucier de moins en moins des joutes politiques. La raison : les petites gens sont engagées à fond dans une lutte pour la survie.

En effet, dans une conjoncture nationale marquée par la crise politique, la situation socio-économique du pays s’est dégradée depuis un certain temps avec les délestages d’électricité et les coupures d’eau. Des cauchemars que les Ivoiriens ne connaissaient pas jusqu’alors. La conséquence de tout cela, c’est une activité économique qui tourne au ralenti et qui aggrave le chômage dans le pays.

Depuis, ce qui préoccupe le bas peuple, c’est de pouvoir se mettre quelque chose sous la dent. En effet, pouvoir se procurer du garba (1) n’est pas chose aisée pour beaucoup de gens qui vivent au jour le jour. Récemment sur les ondes de Radio France internationale (RFI), il y avait d’ailleurs un qui témoignait en affirmant que la vie est devenue dure au pays d’Houphouët et il a soutenu que s’il pouvait avoir 200 FCFA par jour pour se nourrir, il serait déjà assez heureux. C’est tout dire !

Normal donc que dans ce décor un peu apocalyptique pour beaucoup de personnes, la vraie question qui les turlupine soit celle de la survie. Et plus on traînera les pieds pour organiser l’élection présidentielle, plus la situation se compliquera pour les populations.

C’est pour cela qu’il urge de tenir cette élection afin d’ouvrir la voie d’une normalisation de la situation militaro-socio-politique du pays. On imagine que si un président est élu, sa préoccupation sera de travailler à sortir le pays du marasme économique en relançant l’économie. C’est seulement ce qui fera évoluer positivement les choses pour de nombreux Ivoiriens qui tirent le diable par la queue.

- (1) : Repas populaire à base de manioc

Par San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

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