LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Nouvelle CEI : La locomotive de la paix de nouveau sur les rails

Publié le dimanche 28 février 2010 à 23h42min

PARTAGER :                          

Pratiquement deux semaines après la double dissolution (CEI et gouvernement) décrétée par le président Laurent Gbagbo, la Côte-d’Ivoire revient de loin avec la formation d’une nouvelle CEI calquée sur l’ancien format avec un changement à la présidence. Mais aussi avec l’avènement d’un gouvernement Soro II, même s’il est vrai que le premier conseil des ministres tenu le 26 février 2010 n’a rassemblé que 16 membres sur les 27, les 11 postes réservés au Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) étant resté vacants.

Finalement, le cheminement vers la sortie de crise se sera fait donc sur le dos de Robert Mambé Beugré. Le pouvoir ayant réclamé sa tête en vain, Gbagbo s’est résolu à dégainer son pouvoir régalien pour faire partir celui qui est accusé d’avoir introduit sur les listes électorales 429 030 non-Ivoiriens. Et justement si le limogeage du gouvernement a été plus ou moins digéré par les opposants, le renvoi des délégués de la CEI, une instance créée par les Accords de Pretoria II, a provoqué un ramdam dans le microcosme.

En élisant Youssouf Bagayoko comme président de la CEI à une majorité écrasante (19 sur 20), les membres de cette instance semblent avoir rendu un grand service au pays. En effet, celui qui est né le 1er avril 1943 à Bouaké, qui a été tour à tour, entre autres, maire de Séguela, ministre des Affaires étrangères et proche du PDCI, est réputé être un homme d’écoute, tempéré et qui fait l’unanimité dans les chapelles politiques. Saura-t-il conduire la barque ivoirienne, qui a tangué ces dernières semaines, à bon port ? Il part du bon pied et est conscient lorsqu’il déclara le jour de son élection : « Nous allons-nous attéler au travail et tenter de sortir des difficultés pour que l’espoir puisse renaître... L’attente des Ivoiriens est grande et nous allons essayer d’organiser une élection juste et transparente ». Le pire en tout cas qui était redouté est à présent écarté.

Maintenant que le RHDP a réintégré l’équipe gouvernementale tout en invitant ses partisans à cesser les manifestations, tout semble indiquer que la locomotive de la paix est de nouveau sur les rails. Victoire du facilitateur Blaise Compaoré qui a senti que ça sentait le roussi du côté de la lagune Ebrié, et qui a usé de tout son poids pour éteindre l’incendie qui couvait depuis ce 12 février 2010. Mission de sapeur-pompier réussie quand bien même on sait que tant que la présidentielle n’aura pas eu lieu, aucun scénario n’est à écarter dans ce pays.

Quelque part également, face à ce coup de poker de Gbagbo, le RHDP a engrangé une petite victoire en exigeant et en obtenant gain de cause, avant de rentrer au gouvernement : la renaissance de la CEI. Le chef de l’Etat s’est résolu, après son acte, de laisser faire l’opposition, attitude qui n’a d’autre but que d’aboutir au retour de l’opposition dans le gouvernement. On est à présent plus serein même si malgré encore le choix non défini de la date du scrutin, certains craignent d’autres embûches qui peuvent survenir. On pense par exemple à cette nouvelle contestation de Gbagbo de la nouvelle liste électorale. Décidément, cette liste électorale est la mère des contestations.

La Rédaction

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique