L’hospitalisation du chef de l’Etat nigérian Umaru Musa Yar’Adua en Arabie saoudite ne joue pas seulement sur le fonctionnement normal de son pays, le Nigeria. Celui de la CEDEAO qui a son siège dans la nouvelle capitale nigériane en chantier, Abuja, en a aussi pâti en son aspect rencontres au sommet. En effet, le 37e sommet qui s’ouvre officiellement demain devrait se tenir initialement le 21 décembre 2009. Mais, il a été reporté au 18 janvier dernier dans l’espoir qu’à cette date, le numéro un nigérian et président en exercice de la CEDEAO se serait rétabli. Hélas, ce ne fut pas le cas, d’où le deuxième renvoi au 16 février qui se révèle être un renvoi ferme avec la tenue effective de la rencontre bien que Yar’Adua soit toujours aux abonnés absents. Sauf omission de notre part, c’est bien la première fois qu’un sommet de chefs d’Etat de la CEDEAO se tienne sans le président en exercice dont l’empêchement est lié à des problèmes de santé. Yar’Adua absent, ce sera son vice-président Jonathan Goodluck, investi des pleins pouvoirs la semaine dernière, qui présidera la rencontre. Toutefois, l’ombre de Yar’Adua planera sur ce sommet en ce qu’il sera présent dans les esprits des participants à cette rencontre à l’ordre du jour chargé.

Premier test pour Goodluck

Le programme officiel du sommet prévoit deux allocutions et un message lors de la cérémonie d’ouverture prévue pour commencer demain à 10h30 heure locale, soit 9h30, temps universel. Il est donc prévu que le président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, Jonathan Goodluck (même si c’est le nom de Umaru Yar’Adua qui est mentionné dans le programme), et le président de la Commission de l’organisation, Mohamed Ibn Chambas, s’adressent à l’assistance. De son coté, Saïd Djinnit, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, délivrera un message de son patron. Par la suite, le traditionnel huis clos sera une fois de plus de rigueur.

Et foi du programme officiel, ceux qui sont admis au sein de ce saint des saints suivront la présentation de 6 rapports. Les 4 premiers sont le rapport annuel du président de la commission, celui de la 63e session ordinaire du Conseil des ministres, le rapport sur le transport régional et les infrastructures en matière d’énergie qui aura la particularité d’être présenté par le président ivoirien Laurent Gbagbo et enfin le rapport du conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO qui sera présenté par le ministre nigérian des Affaires étrangères Ojo Manduekwe (il est aussi le présentateur du 2e rapport). Les deux rapports restants sont ceux des médiateurs mandatés par la CEDEAO en Guinée et au Niger qui sont respectivement le président du Faso et l’ancien chef de l’Etat nigérian Abdul Abubakar Salami. Tous ces rapports seront examinés par les participants à huis clos.

Le conclave reprendra en début d’après-midi par la présentation du projet de communiqué final, la signature des actes additionnels et des décisions prises, l’élection du nouveau président de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement pour 2010 et le discours de remerciement de ce dernier toujours derrière les portes closes. Une autre élection que ne mentionne pas le programme officiel est celui du président de la commission de la CEDEAO. Une élection à laquelle le Burkina a présenté la candidature de son ambassadeur auprès de l’Union européenne, Kadré Désiré Ouédraogo. L’ancien Premier ministre burkinabè est attendu aujourd’hui à Abuja. Les portes du huis clos s’ouvriront grandement vers 16h 45 pour la cérémonie de clôture. Celle-ci sera marquée par une conférence de presse et la lecture du communiqué final (le tout en un quart d’heure en principe) et la passation de service entre les présidents sortant et entrant de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement.

Par Séni DABO (Envoyé spécial)

Le Pays