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Opposition burkinabè : 29 partis officiellement déclarés

Publié le lundi 15 février 2010 à 00h48min

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Le chef de l’opposition burkinabè, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, a fait à la presse le 12 février 2010 à Ouagadougou le bilan de ses activités, 5 mois après sa prise de fonction. Entre autres informations, il a confié aux journalistes avoir enregistré, à ce jour, 29 partis ayant officiellement déclaré leur appartenance à l’opposition.

Avec la loi n°009-2009 du 14 avril 2009, tout parti politique se réclamant de l’opposition doit le notifier par écrit au chef de file de ce courant et s’engager « à ne pas accepter que ses militants occupent des postes politiques du genre hautes fonctions… ». C’est par ce rappel que le chef de file de l’opposition, Me Bénéwendé S. Sankara, a introduit la conférence de presse qu’il a animée le 12 février dernier. Suivant cette disposition de la loi en son article 4, il dit avoir enregistré à cette date les serments d’appartenance à l’opposition de 29 partis. Mais la liste reste ouverte.

De l’avis de Me Sankara, la désignation du chef de file de l’opposition est « un acquis, voire un atout », pour toutes les formations qui s’identifient à cette obédience. Il a loué l’avènement de cette loi qui, par sa définition de parti de l’opposition, assainit le jeu politique. Il regrette toutefois que la tâche liée à cette responsabilité « se complexifie avec l’engouement électoral et la nature de l’opposition burkinabè, caractérisée par sa grande diversité ».

Désigné depuis septembre 2009, chef de file de l’opposition, Me Sankara s’est tout de suite, avec ses propres moyens, mis à l’œuvre. En termes de bilan à mi-parcours, il a énuméré entre autres : la tenue de sept assemblées générales avec les partis de l’opposition ; des sorties dans quelques provinces dont Bobo-Dioulasso, Fada N’Gourma, Ouahigouya et Kaya ; une rencontre avec le Premier ministre le 3 décembre 2009 ; une séance de travail avec la CENI qui a permis de fournir à cette institution des militants pour la pépinière électorale ; des lettres d’encouragements de plusieurs personnalités dont le Premier ministre et le chef de l’Etat…

Pour tout ce qui a pu être fait en quelque cinq mois, Me Sankara est reconnaissant aux partis politiques qui ont accueilli favorablement la loi en dépit de ses insuffisances. Il s’est cependant inquiété que cette ardeur ne soit émoussée par « des difficultés liées à l’inexistence à ce jour de la résolution fixant les avantages et les privilèges du chef de file de l’opposition ».

L’un des soucis de Me Bénéwendé Sankara est de pouvoir se doter d’un siège pour permettre à l’institution de travailler de façon efficiente. Et cela ne saurait tarder, selon lui, avec le vote d’une ligne budgétaire. Il a par ailleurs annoncé qu’un « document cadre de travail et de collaboration entre les partis politiques ayant fait officiellement leur déclaration d’appartenance à l’opposition » est en cours d’élaboration par une commission créée à cet effet. Parvenir à poser les bases « d’une jeune institution qui ambitionne d’être le principal levier de la démocratie au Burkina à un moment où il y a des relents dangereux d’un recul démocratique… » ; c’est la préoccupation du chef de file de l’opposition, qui a assuré la presse de sa détermination à ne pas faire de l’institution « une coquille vide comme certains le souhaiteraient ».

Cette conférence de presse a donné l’occasion aux journalistes d’interpeller Me Sankara sur le sens de sa présence, le 23 janvier dernier, aux côtés du président du Faso et du Premier ministre, lors de l’inauguration du port sec à Bobo-Dioulasso. Ce n’est pas en qualité de chef de file de l’opposition qu’il y était, a-t-il expliqué, mais en tant que 5e vice-président de l’Assemblée nationale représentant le président de cette institution. Mais, de son point de vue, le choc que cela a pu suscité au sein d’une certaine opinion doit interpeller plus d’un sur la nécessité d’œuvrer davantage à la promotion du dialogue politique, indispensable en démocratie.

C’est l’absence de cette valeur, dira-t-il, qui a plongé la Côte d’Ivoire dans la guerre civile. Une telle interprétation de sa présence à Bobo-Dioulasso lui rappelle, renchérit-il, la surprise de ses parents au décès de son père de voir une délégation du CDP, conduite par Salif Diallo, venue présenter ses condoléances à la famille.

Il a dû leur expliquer que la politique, ce n’est pas la culture de la haine mais « une bataille d’idées ». Pour Me Sankara, tout cela lui permet de mesurer la lourdeur de sa tâche en tant que chef de file de l’opposition et qui a une double mission : « ne pas décevoir les militants de l’UNIR/PS et ceux des autres partis l’opposition » qu’il ne considère pas « comme des concurrents, a fortiori des adversaires politiques ».

Il a en outre rappelé que « le chef de file de l’opposition est le premier responsable du parti de l’opposition qui a plus de députés à l’Assemblée nationale ». Ce, en réaction à une boutade qu’un de ses camarades opposants et président d’un parti lui avait lancée en disant que « le chef de classe n’est pas forcément le premier ni le meilleur de la classe ». S’agissant de la présidentielle 2010, Me Sankara a indiqué que les partis de l’opposition s’y préparent sérieusement .

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 15 février 2010 à 10:09, par lilboudo En réponse à : Opposition burkinabè : 29 partis officiellement déclarés

    A l’allure où va cette institution, la dérive pointe dejà son nez ! Chef de file de l’opposition signifie t-il que tous les partis d’opposition doivent converger vers le même programme politique (et donc défendre des idées communes) ? Pourquoi reclamer un siège ? Cette facon de faire dotera le burkina de deux partis, un du pouvoir, et l’autre de l’opposition conduit par son chef de file, qui reclame dejà ses privilèges. Si l’on est contre les idées du pouvoir, et contre celle du chef de file de l’opposition, on est déchiré en deux parts ! Retour au multipartisme réservé à ... deux partis politiques. On fait pire que le tripartisme l’ère Lamizana !

  • Le 15 février 2010 à 11:41, par Zegue En réponse à : Opposition burkinabè : 29 partis officiellement déclarés

    Ma question à Maître Sankara est la suivante : l’opposition vas-t-elle oui ou non conjuguer ses efforts pour présenter un seul candidat à l’élection présidentielle de Novembre prochain ? Si on peut espèrer un tel scénario, de candidat unique, Maître Sankara qui a déjà déclaré sa candidature (si ma mémoire ne me fait pas défaut), sera-t-il prêt à y renoncé au profit d’un candidat meilleur ? Rien n’est moins sûr et c’est là le manque de cohérence et de vision politique de notre opposition. Tout se passe comme si Maître Sankara savait que cette perspective pourrait être envisagée et a vite fait de déclarer sa candidature afin de mettre les autres devant le fait accompli. Or ceci sera difficile à accepter par certains caciques de l’opposition qui se croient aussi présidentiable. L’opposition burkinabè doit cependant savoir ceci : Toute velléité de faire cavalier seul sera suicidaire et catastrophique. Blaise Compaoré est en campagne depuis deux ans à travers la multiplication des organisations satellites qui fourmillent dans tous les campements et hameaux de culture et fait campagne pour lui. La machine est fin prête et vous serez battu à la régulière à « 95% de chiffre d’affaire » pour paraphraser El Hadj Barro.
    Il est temps donc que cette opposition tire leçon des échecs cuisants du passé et se réalise qu’aucun d’entre eux aujourd’hui ne tiendra à côté de Blaise Compaoré. Pour parvenir à inquiété Blaise, il faut renoncer à votre égoïsme personnel, c’est ça aussi la démocratie. Si vous n’y arrivez pas à vous entendre pour réaliser cette entente, le service que le peuple Burkinabè vous demande est que vous cediez simplement la place à une nouvelle génération de politiciens. L’alternance démocratique et le developpement du pays sont à ce prix.

    • Le 15 février 2010 à 18:44, par Liberté pour tous En réponse à : Ayons le courage d’une position claire

      Hola ! frèr Zegué, il y de l’incohérence dans votre position. vous semblez donner des "leçons" au Chef de file de l’opposition et en même temps, vous souhaitez la victoire de l’actuel Prési. Vous êtes libre de choisir votre camp et bien défendre votre position. Personne ne vous en voudra. Des idées claires et bien défendues peuvent mieux convaicre contrairement aux sournoisies. Eviter surtt d’être un "cube magi" comme le dirait l’otre. Cordialement par Liberté pour tous.

    • Le 15 février 2010 à 19:10, par Georges NIKIEMA En réponse à : Opposition burkinabè : 29 partis officiellement déclarés

      « l’opposition vas-t-elle oui ou non conjuguer ses efforts pour présenter un seul candidat à l’élection présidentielle de Novembre prochain ? »

      C’est un voeux pieux d’avoir un candidat unique pour l’opposition. Arrêtons de penser que dans un système politique où on autorise la création de plusieurs partis politiques, on peut arriver à opposer deux candidats : celui de l’opposition et celui du pouvoir en place. On a vu cela dans aucun pays.

      Quand on crée un parti politique (je veux parler de gens sérieux), c’est d’abord parce que parmi les partis politiques existants déjà, on ne trouve pas son compte (autrement on rejoint directement celui avec qui on partage les mêmes valeurs) ensuite une fois le parti créé, on espère conquérir et exercer le pouvoir d’état pour l’application de son propre programme. Alors dans ces conditions, ne demandons pas à des partis politiques qui n’ont peut-être pas les mêmes valeurs de s’entendre sur un candidat unique.

      Arrêtons de penser cela, c’est une vue d’esprit, cela n’a pas de sens. Pour arriver à une telle situation, il faut que la consitution limite le nombre de partis politiques à deux, comme cela la concurrence se fera on sein des organisations. Pour le Burkina, ce ne sera pas pour demain en tout cas.

      Merci

      Georges NIKIEMA

  • Le 15 février 2010 à 12:34, par Paris Rawa En réponse à : Opposition burkinabè : 29 partis officiellement déclarés

    Courage à toute l’opposition burkinabè et à son chef de file. Continuez à travailler ensemble. Serrez les coudes pour parvenir à provoquer l’alternance démocratique qui fait tant défaut à la politique dans notre pays. Que les leaders de partis qui espèrent être respectés arrêtent leurs petites mesquineries qui ne mènent à rien, ni pour eux-mêmes, ni pour la démocratie burkinabè. Tout le monde doit prendre conscience que ce n’est pas du tout un luxe pour nous d’avoir un système politique peu sérieux pour ne pas dire ridicule : le monde avance et si nous n’avançons pas avec, nous reculons. Il n’existe pas d’autre alternative.

  • Le 15 février 2010 à 12:43, par DOS En réponse à : Opposition burkinabè : 29 partis officiellement déclarés

    C’est déjà bien- on souhaite que ça se renforce plus

  • Le 15 février 2010 à 14:08, par fuli En réponse à : Opposition burkinabè : 29 partis officiellement déclarés

    cest bien mais 29parti cest trop.si les interets ne sont pas commun,il sen resultera une division entre ces partis.il faudrait reviser cela a mon avis

  • Le 15 février 2010 à 14:18, par le Citoyen En réponse à : Opposition burkinabè : 29 partis officiellement déclarés

    Amateurisme politique quand tu nous tiens ! Maître Sankara ne sait toujours pas que c’est un piège que le pouvoir lui tendu à travers ce statut insensé et ridicule que seul les burkinabè qui n’ont rien à faire savent inventer. Il est même content de recevoir les félicitations du chef de l’Etat ! On aura tout vu dans ce pays ! Il reste maintenant qu’il rejoigne le prochain gouvernement "d’union nationale" que le Chef de l’Etat va former après les élections pour préparer la révision de la constitution. Long live CDP and may God save my motherland ! C’est tout ce qu’on peut dire maintenant.

  • Le 15 février 2010 à 14:29 En réponse à : Opposition burkinabè : 29 partis officiellement déclarés

    Me Bénéwendé Stanislas Sankara sera président du BF en 2015

  • Le 15 février 2010 à 15:26, par koutou En réponse à : Opposition burkinabè : 29 partis officiellement déclarés

    Maitre Sankara sème sciemment la confusion dans son role. Il se comporte comme s’il était le chef de l’oposition et comme si l’opposition était une organisation dont il a la charge. L’idée saugrenue de faire adopter un règlement intérieur confirme mes dires.Rien ne justifie une telle dérive.De meme il semble que chque fois qu’un parti fait sa déclaration comme il se doit, Sankara lui répond pour lui dire d’adhérer automatiquement au groupe parlementaire Justice et démocratie, ce qui ne repose sur aucun fondement.
    Cette affaire sent le deal à distance et notre chèr maitre doit plutot s’inquiéter de recevoir des lettres de félicitations duPF. Après tout il reçu du meme PF des sommes d’argent dont on connait le montant. C’est une véritable entreprise d’escroquerie !

  • Le 15 février 2010 à 17:06, par marso710 En réponse à : Opposition burkinabè : 29 partis officiellement déclarés

    A défaut de pouvoir s’unir avant la présidentielle 2010 (c’est tard et difficile à mon avis), l’Opposition peut au moins se structurer pour aller à l’élection avec au maximun 3 candidats face au Président Compaoré. Si les 2 ou 3 candidats de l’Opposition ont des projets de Société alternatives aux yeux de la grande majorité qui souhaitent réellement le changement mais ne voit pas mieux face au Canditat du CDP et de la FEDAP-BC, tout est possible dans un scutin à 2 tours.Alors, halte aux grandes théories sur l’alternance ; c’est l’organisation et le travail de fond et à la base qui conduisent au changement. Et ça, certainement vous le savez déjà, Messieurs de l’Opposition !

  • Le 15 février 2010 à 19:50, par Siid Pa Yii En réponse à : Opposition burkinabè : 29 partis officiellement déclarés

    "La politique n’est pas la culture de la haine" j’ai sans doute mal lu car ce monsieur déclarait il ya quelque trois ou quatre ans qu’"il a une haine viscérale contre Blaise Compaoré".Quand on a pas de ligne directrice claire ou évoluant au gré de nos interêts personnels alors on sollicite les surffrages de qui ? les ignorants ou ceux qui ont la mémoire courte ?
    Et dire que certains croient en ce monsieur créé de toutes pièces par qui nous savons ...de qui parlait Laurent Bado quant il parlait de la liste des opposants financés par le Chef de l’Etat et sa surprise à la vue d’un nom("..mon verre a failli tomber de mes mains...").Ce n’est peut être pas les termes exacts mais c’est pour dire que le jour se lèvera sur tous ceux qui par complicité passive et active sont des sangsues pour le peuple travailleur du faso.

    • Le 15 février 2010 à 22:53, par citoyen En réponse à : Opposition burkinabè : 29 partis officiellement déclarés

      Monsieur Siid pa Yii vous n’avez rien compris. Maitre sankara demeure l’opposant le plus sérieux et le plus crédible. Et comme il l’a si bien souligné, la politique c’est pas de la haine, il faut privilégié le dialogue entre les hommes ayant des idéologies divergentes car tous ont pour l’objectif le bien être de la population. Contrairement à ce que vous pensez, Maitre sankara n’a été fabriqué par personne, ni le régime en place ni salif diallo dont vous soupçonné.
      Si tu connais bien comment est né le Cps, après l’Unir/MS en 2000, tu cesseras d’avoir cette d’analyse de l’homme sankara

    • Le 15 février 2010 à 22:59 En réponse à : Bado n est pas credible

      Laurent Bado n est plus credible. Il a ete demasque par l affaire des 40 millions qu il a recu de Blaise. Apres cette decouverte, il essaie de faire croire que tous les opposants recoivent l argent de Blaise. Comment pouvez croire a une telle personne (qui a recu l argent du pouvoir) lorsqu elle affirme qu elle a vu un nom sur la liste des opposants fabriques ? Aucune excuse de Bado n est credible depuis cette histoire.

      • Le 16 février 2010 à 04:34, par wend waoga En réponse à : Bado n est pas credible

        Salut,chers internautes ! Je suis vraiment désolé de constater qu’on remet la crédibilité d’un candidat en cause parcequ’il a été une seule fois melé dans des histoires de sous ! Si nous nous basons sur des scandales liés à l’argent pour ignorer jusqu’aux idées d’un individu,nous n’arreterons pas de tourner en rond ! À votre avis qui est crédible parmi ces gens,qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition ? Si nous faisons une retrospective depuis les années 90 en matière de scandale lié à l’argent,nous allons devoir chercher d’autres candidats qui n’ont rien à voir avec ceux que nous connaissons aujourd’hui ! Par contre,je pense que,s’il faut juger la crédibilité d’un candidat,il y a lieu de voir d’abord l’ampleur du scandale,et ce que l’auteur de ce scandale-là propose ou ce qu’il a déjà prouvé en matière de gouvernance,en matière de politique humaine et sociale.Une fois cela décortiqué,sauf le fait de refuser de voir,nous allons nous rendre compte que donner une séconde chance à Laurent Bado,c’est le moindre mal qu’on aura choisi ! Ca fait combien d’années que cette histoire de 40 millions a éclaboussé le Pr.? A-t-on entendu parler d’autres scandales ?À moins qu’on prenne sa femme pour lui-meme !Sinon,est-ce qu’on s’est jamais demandé à quel point il a juré qu’on ne l’y reprendra pas ? L’erreur est humaine,ca arrive à tout le monde ! Mais l’essentiel,c’est de ne pas se faire prendre deux fois la main dans le meme sac ! Je crains fort qu’il nous soit très difficile d’obtenir ce que nous voulons pour notre pays,si nous n’apprenons pas à écouter nos élites et savoir faire une synthèse de ce que nous voyons et entendons.

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