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COTE D’IVOIRE : Gouttes de sang sur le processus électoral

Publié le jeudi 11 février 2010 à 01h20min

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Dans quelques heures va s’ouvrir à Ouagadougou, une nouvelle rencontre du Cadre permanent de concertation entre les signataires de l’Accord politique de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Une rencontre qui se tient dans un contexte de tension extrême autour de la gestion du fichier électoral. Le facilitateur, Blaise Compaoré, aura donc fort à faire pour apaiser les esprits en cette veille d’élection annoncée depuis des lustres et dont la tenue fait peur à certains des protagonistes de la crise ivoirienne. C’est désormais presque une certitude : l’élection ou du moins sa perspective est un fonds de commerce.

Le camp de Gbagbo semble le grand bénéficiaire de toutes ses crises virtuelles ou réelles qui minent le processus électoral. Il conserve toujours la haute main sur la gestion du pouvoir central.

Gbagbo, Soro , Ouattara et Bédié vont tous accourir à Ouagadougou éventuellement afin de trouver une nouvelle date pour cette fameuse élection qui ressemble à une grossesse d’éléphant. Cela fait huit ans que tout le monde l’attend, mais pas avec le même empressement. La violence s’est invitée dans le contentieux électoral. Elle a fait une victime et ce n’est peut-être pas la dernière. Le sang vient d’entacher des années d’efforts pour remettre l’Eléphant d’Afrique sur ses quatre pattes. Les symptômes de 2002 refont peu à peu surface avec l’ouverture de la chasse aux intrus sur la liste électorale. Si tout le monde est d’accord sur les conditions d’inscriptions sur lesdites listes, l’on a du mal à comprendre qu’un parti comme le FPI envoie ses militants dénicher les pétitionnaires dont la nationalité serait douteuse. Ce n’est pas leur job. C’est plutôt celui de la CEI qui doit entendre les intéressés et procéder à des vérifications, bien entendu sous le regard bienveillant des juges. La démarche actuelle des militants du FPI est source de dérapages. Cette traque est le signe tangible de la résurgence du syndrome de l’ivoirité que l’on a tout fait pendant ces huit longues années pour refouler au tréfond des consciences. Un des anciens responsables de la rébellion armée, Sidiki Konaté, pour ne pas le nommer, parle de risque de guerre civile.

Comme on le voit, le fichier électoral est devenu un enjeu de taille pour la suite du processus électoral. Les tensions actuelles montrent bien que les partis qui vont entrer en compétition sont très regardants sur le nombre des inscrits et surtout sur les origines des inscrits. Cette chasse organisée contre des pétitionnaires d’une certaine origine est en train de conforter cette thèse qui circule dans certains milieux et selon laquelle, il n’y aurait plus d’inscrits dans les zones favorables aux adversaires du pouvoir d’Abidjan. Ce Ramdam vise donc à utiliser tous les artifices nécessaires afin d’expurger du fichier le maximum de noms des listes. Son adoption et sa publication marquent le début des joutes électorales et manifestement, cette étape fait peur.

Le président de la CEI, Beugré Mambé doit aujourd’hui se mordre un peu le doigt. Lui qui a conduit le processus en toute conscience, n’avait pas bien compris que tout le monde n’avait pas intérêt à des élections qui se déroulent aussi rapidement. Le piège de 420 mille pétitionnaires s’est donc refermé sur lui et sur tout le processus, le conduisant dans une impasse. Une liste bien connue de toutes les parties pourtant et dont on attendait le traitement consensuel, est devenue l’arme fatale de ceux qui ont peur de la vérité des urnes, parce que n’étant pas sûrs de leur verdict. C’est parti pour un énième report et encore. Il faut espérer que le facilitateur ne donne ni date, ni de fourchette pour les élections, le temps que le contentieux se vide. Une date trop proche aurait l’inconvénient d’exacerber les tensions, et trop longue, elle ferait le jeu du pouvoir d’Abidjan, qui, comme nous l’avions déjà souligné, se voit aux affaires au moins jusqu’au dernier trimestre 2010. Toujours est-il que l’histoire retiendra que c’est l’une des rares fois que le problème de nationalité pollue autant un recensement électoral, confirmant ainsi le particularisme ivoirien.

Par Abdoulayle TAO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 11 février 2010 à 09:58, par Siid Pa Yii En réponse à : COTE D’IVOIRE : Gouttes de sang sur le processus électoral

    Vraimment le PAYS est un quotidien de référence et ces journalistes ont des analyses objectives et pointues. Bravo Boureima et à travers toi tout ton personnel dont Tao.
    Courage car cela honore la presse burkinabè et permet de caher les tares des pseudo journalistes, saprophyto socio situationnistes(néoligisme qui désignent certains que je n’ai point besoin de nommer.

  • Le 11 février 2010 à 10:37 En réponse à : COTE D’IVOIRE : Gouttes de sang sur le processus électoral

    Avec le retour des escadrons de la mort sur le terrain et de l’ouverture incontrolée de la RTI au seigneur Blé Goudé, on se croirait en 2002/2003 et que tous les efforts deployés depuis lors sont vains. il est clair que les Ivoiriens eux memes NE VEULENT PAS REGLER LEUR CRISE. Je propse que le President du Faso se retire de cette mediation et se consacrer aux affaires internes du Faso. Avant tout, Il a été elu par les burkinabes et non pas par les Ivoiriens.

    Salut

  • Le 11 février 2010 à 13:50 En réponse à : COTE D’IVOIRE : Gouttes de sang sur le processus électoral

    Mon tres cher journaliste,je ne sais pas comment tu t informes sur la crise en CI mais une chose est certaine.L on voit carement de quel cote tu te dirige.Mambe est un fraudeur,un falcificateur et il est tres dangereux pour l avenir de la CI.voila un Mr qui aurait pu etre fete en hero par toute la CI,au lieu de cela,il se transforme au plus grand truand de tout les temps dans la jeune vit de ce pays.
    Pour rappel,Gbagbo n a rien a avoir dans le declanchement de cette histoire.C est au depart Soro qui a decouvert la fraude de Mambe.Soro a donc naturellement convoque a une reunion a laquelle Gbagbo,Baldini et Choi prenaient part, c est a cette reunion que Mambe a reconnu les faits.Alors a ton avis que devait faire Gbagbo ?pour rappel,la CEI est dirrigee a 98% par l opposition.N importe qui aurait agi comme Gbagbo surtout qu il a soutenu Mambe tout au long de ce procesus. Gbagbo etant candidat donc Mambe travaillant contre lui il ne peut pas laisser passe cette affaire.Le bon sens recommande a ce que Mambe demissione pourque le procesus continu enfin qu il soit organise des elections TRANSPARENTES,JUSTES et ouvertent a tous.D ailleurs Mambe lui meme a reconnu dans une declaration anterieure de graves dysfoctionements dans l institution qu il dirige en plus de ce que l on appel l affaire MB429.
    VOICI LA SOLUTION : Mambe quitte son poste,on nomme une persone neutre,l audit de la liste electorale puis les elections voila.Si cela n est pas fait alors je ne pense pas qu il y ai des elections en CI.

    • Le 12 février 2010 à 00:29, par GODWIN En réponse à : COTE D’IVOIRE : Gouttes de sang sur le processus électoral

      que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire et tout ce qui y habite. j’aime la Côte d’Ivoire parce que c’est ma nation. Mes chers amis je crois bien que beaucoup de personne ne comprenne pas ce qui se passe dans cette nation voilà pourquoi elles disent des choses qu’ils n’ont pas vu mais disent ce qu’elles ont entendu. Or un vrai témoin c’est celui qui a vu et entendu. La situation de ce pays pourrait arriver aussi au Burkina Faso ou à tout autre pays Africain parce que la vie n’est qu’un perpétuel recommencement donc pesez vos expressions quand vous parlez d’autrui car ça pourrait être vous un jour.Moi je ne parle contre personne mais je crois que la Côte d’Ivoire s’en sortira par le secours de l’Eternel.
      Que nous bénisse !

    • Le 15 février 2010 à 13:25, par Daoudny En réponse à : COTE D’IVOIRE : Gouttes de sang sur le processus électoral

      C’est trop facile de faire de Monsieur Mambé le responsablede cette situation. La liste qui pose problème était connue de tous et tous savaient que la CEI envisageait un croisement en dehors du protocole officiel. C’est tout naturellement que ce croisement ne pouvait être utilisé donc. S’en servir sans tenir compte des souffrances des populations est une honte que d’ailleurs Gbagbo est ses complices devront payer au brave peuple ivoirien. Dans tous les cas, ceux qu’ils pensent être de leur côté paient comme tous les autres les effets de ces basses manoeuvres. Un jour ils seront bien obligés d’aller aux urnes et ce jour là ils verront.

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