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Réseau d’égouts de Ouaga :"Les travaux sont achevés" (Arba Jules Ouédraogo)

Publié le vendredi 13 août 2004 à 07h40min

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On croyait qu’ils avaient enfin fini de mettre en place le réseau d’égouts en centre-ville et voilà qu’on les revoie munis de pics et de pelles, "charcutant" de nouveau le bitume. Pour en savoir beaucoup plus là-dessus, nous avons rencontré le premier responsable de la Direction de l’assainissement de l’ONEA, Arba Jules Ouédraogo. Il affirme que les travaux sont achevés et qu’il ne reste plus que la réception du bitume réfectionné.

Depuis l’année 2001, vos services ont entrepris une action visant à doter notre capitale d’un réseau d’égoûts. Peut-on savoir à quel stade des travaux vous êtes ?

• En effet, depuis septembre 2001, nous avons entrepris la mise en place d’un vaste réseau d’égouts dans la ville de Ouagadougou. C’est un ensemble de canalisations au niveau de la ville pour collecter toutes les eaux usées et les évacuer assez loin de la ville, au niveau d’une station d’épuration où elles sont traitées et déversées dans la nature. Ainsi depuis 2001 jusqu’en 2003, nous avons pu exécuter l’ensemble des travaux, construit des réseaux de près de 40 km et une station d’épuration d’une superficie de 10 ha. La station se situe dans la zone de Kossodo, tout juste après l’abattoir.

Il semble que le réseau ait été mis en service depuis janvier 2004 ; pouvez-vous nous en parler ? car le citoyen lambda n’y comprend pas grand-chose.

• Effectivement dès la fin des travaux (décembre 2003) nous avons procédé à la mise en eau du réseau (c’était la mise en service) en connectant l’hôpital Yalgado, dont toutes les eaux sont actuellement déversées dans la station. Il y a aussi la Brakina, qui déverse plus de 1800 m3 d’eau par jour, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et quelques particuliers connectés.

Parlons justement de ces particuliers, car nous avons vu des communiqués les incitant à s’abonner. Y a-t-il eu des abonnements ? Et combien ?

• Il y a eu des réactions avec près d’une centaine d’abonnés sur les 430 que nous attendons. Nous les aidons en préparant des devis pour eux, en nous entretenant avec eux, parce qu’en réalité les travaux se déroulent au sein de la parcelle de l’usager concerné. Il faut donc que ce dernier contribue à la mise en place de ce réseau interne à sa parcelle et à la connection à notre réseau. C’est un travail continu que nous sommes en train de faire, et présentement je peux dire qu’il y a au moins quatre immeubles qui sont connectés au réseau, et nous continuons le travail de sensibilisation afin que le plus grand nombre de personnes se connectent.

Combien peut coûter ce travail de connexion ?

• Disons que l’abonnement nécessite, sur la parcelle, des travaux particuliers qui consistent à dévier les eaux de la fosse sceptique vers notre réseau. En fonction de la superficie de la parcelle, les travaux peuvent coûter de l’ordre de 100 000 F à 200 000 FCFA pour le branchement.

Pour la réalisation de votre réseau, il vous a fallu "charcuter" le bitume. Ce qui signifie que vous avez dû parfois le reprendre. Mais au vu des travaux qui semblent s’éterniser, il y a de quoi se demander ce qui se passe. Votre commentaire ?

• En empruntant la voie, nous nous rendons compte qu’à certains endroits, il y a difficultés pour circuler. C’est un fait, mais nous voulons rassurer les populations que nous sommes toujours sur la réfection de la chaussée. C’est seulement cette partie de nos travaux qui n’est pas achevée, car toutes les conduites, la station d’épuration sont fonctionnelles. Et la partie objet de réfection n’a pas encore été réceptionnée. Donc l’entreprise est toujours en train de faire la réfection des chaussées. Pourquoi on a l’impression qu’on s’éternise ? Cela s’explique par quelques difficultés que nous avons eues.

D’abord le réseau d’égouts a concerné le centre-ville, où toutes les voies ont été touchées sur près de 15 km. Il fallait faire des tranchées extrêmement profondes. On était ensuite obligé de remblayer avec de la latérite avant de compacter. Force est de constater qu’il y a des tassements qui se poursuivent jusqu’à nos jours. Il faut un peu de temps pour que ces tassements différentiels cessent. Avec la saison des pluies, qui s’est installée, les tassements vont se produire, mais ce n’est qu’à la fin de l’hivernage qu’on va sentir que les routes ont été bien reprises.

Espérons-le ! Souhaitons que les routes ne deviennent pas comme celles de l’hôpital ou Kwamé N’Krumah, cabossées, autrement dit...

• Sur la route de l’hôpital, il faut dire qu’il y a eu des incidents parce que l’avenue d’Oubritenga était déjà praticable. Récemment nous avons constaté qu’une entreprise travaillant pour le compte de la SONABEL est passée sur le goudron et a également traversé nos fouilles. Malheureusement les dispositions idoines n’ont pas été prises et une grosse pluie est arrivée. Nos conduites ont été affouillées et c’est ce qui a créé le désagrément au cours de la semaine dernière, sur une distance d’environ vingt mètres, que nous avons eu à reprendre de toute urgence. Il y a des incidents qui arrivent de manière ponctuelle sur la voie, mais nous essayons de les maîtriser.

Actuellement, seul le centre-ville est concerné par les égouts. Est-ce qu’il y a des perspectives pour tout Ouagadougou ?

• Il faut dire qu’à moyen terme, toute la ville ne peut pas être couverte par un réseau d’égouts. L’assainissement autonome demeure assez important avec la construction de latrines dans certaines zones compte tenu de la faiblesse de l’utilisation de l’eau. Néanmoins pour le centre-ville, à court terme, nous comptons étendre notre réseau au projet ZACA en remontant vers l’université de Ouagadougou (les bâtiments administratifs) où il y a une forte urbanisation. Il y a également la partie sud de notre capitale, Ouaga 2000 et ses environs, qui est une zone en pleine expansion sur le plan construction. Nous comptons réaliser des études à ce niveau et voir avec l’aide des bailleurs de fonds, ce que nous pouvons faire.

Vous avez tantôt dit qu’il y a parfois eu des désagréments pour les usagers de la voie publique. Auriez-vous un mot à leur dire ?

• L’ONEA, une fois de plus, s’excuse auprès de sa clientèle, de la population et de tous les usagers de la voie publique pour les désagréments qui ont été causés et qu’ils ont dû subir au cours des deux dernières années dans la capitale. Il faut dire que c’est un projet important pour la ville, d’ordre environnemental, mais surtout sanitaire. Il vise à éviter toutes les nuisances, olfactives comme visuelles, la prolifération des moustiques, bref à débarrasser la population de tous ces problèmes et à améliorer sa santé. Nous souhaiterions donc pouvoir compter sur la population et voudrions qu’elle nous comprenne. En 2005, elle sentira beaucoup moins tous ces désagréments.

Votre réseau d’égouts est-il définitif ?

• Oui ! Le réseau d’égouts, une fois mis en place, est définitif puisqu’il est très profond et se situe au-dessous de tous les autres réseaux. C’est pour ça qu’une fois placé, il devient définitif.

Il semble qu’à l’issue de tous vos travaux, un projet de bitumage des différentes artères du centre-ville va permettre de refaire les voies. Avez-vous eu vent de cela ?

• J’en suis plus ou moins informé, mais je ne peux pas affirmer à mon niveau que cela sera fait. Je sais que le projet Ziga, qui est également un projet exécuté par l’ONEA, va affecter aussi le bitume. Et à la suite des travaux du projet Ziga, je pense que la commune avec certains ministères vont reprendre les routes. Ne serait-ce que pour faire le resurfaçage des voies pour éviter au maximum des désagréments. Vous savez qu’une fois que la voie est affectée par des travaux, elle en porte des stigmates, qui constituent ses points faibles. La solution définitive serait qu’après l’exécution des différents projets, le resurfaçage des voies soit encore effectué.

Propos recueillis par Pierre Tapsoba
Observateur Paalga

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