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Moussa Dadis Camara : Une "convalescence" au parfum d’exil

Publié le jeudi 14 janvier 2010 à 01h41min

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Moussa Dadis Camara (MDC) pensait rentrer au bercail après un mois d’hospitalisation au Maroc, il s’est, à l’insu de son plein gré, retrouvé mardi nuit à la base aérienne de Ouagadougou où les autorités burkinabè ne semblaient pas prêts à le recevoir. Informé la veille par le roi Mohamed VI de son projet de le renvoyer à l’expéditeur (c’est quand même un avion burkinabè qui l’avait évacué d’urgence le 4 décembre 2009), Blaise Compaoré n’aura pas épuisé le temps de la réflexion qu’il avait demandé que le colis débarquait chez lui.

Mis presque devant le fait accompli par le souverain chérifien qui semblait particulièrement pressé, pour on ne sait trop quelle(s) raison(s), de se débarrasser d’un hôte plutôt encombrant.

On peut raisonnablement imaginer que les Américains et surtout les Français, pour qui le retour du président guinéen à Conakry n’était pas à proprement parler une bonne idée, ont amicalement pressé M6 pour qu’il trouve une terre d’accueil (en attendant l’exil ?) à l’éruptif Dadis, victime, rappelons-le, d’une tentative de meurtre, perpétré le 3 décembre 2009 par son propre aide de camp, le lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité, alias Toumba.

Et c’est peu dire que d’affirmer que son retrait arrangeait presque tout le monde, dans la mesure où sa volonté de se présenter à la présidentielle était devenue, au fil des mois, le nœud gordien de la crise guinéenne, pis est depuis les massacres du 28 septembre 2009. Bernard Kouchner, le peu diplomatique chef de la diplomatie française, était même allé jusqu’à déclarer le 22 décembre que la Guinée courrait de graves risques de guerre civile si le chef de la junte reprenait du service. Son retour est d’autant plus indésiré que son intérimaire, le général Sékouba Konaté, est réputé être plus conciliant et coulant.

N’a-t-il pas récemment promis le poste de Premier ministre aux Forces vives et l’organisation "le plus tôt possible" d’élections démocratiques, même s’il n’a encore rien dit de ses intentions personnelles ? Dans ces circonstances, le rapatriement du patron du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) aurait fait quelque peu désordre, puisque sa capacité de nuisance paraît intacte et qu’il compte encore, au sein de l’armée notamment, un dernier carré de fidèles que Blaise Compaoré s’est du reste attelé, dès mardi dans la soirée, à calmer. On n’est jamais trop prudent.

"Tout pourrait se jouer là, c’est-à-dire par un maintien de Dadis pour une rééducation au Maroc ou ailleurs... une façon de le sacrifier sur l’autel de la paix", écrivions-nous déjà le lundi 7 décembre dans notre "Grille de lecture" (1). On ne croyait pas si bien dire !

Mais pourquoi diable le Burkina ? Sans doute était-ce la destination la plus logique vu de Rabat : parce que le président du Faso est toujours (en tout cas officiellement) le Facilitateur des pourparlers inter-guinéens et que le choix d’un pays trop proche de la Guinée (le Sénégal de "papa Wade" par exemple) aurait été un peu risqué. Cap donc sur Ouaga.

Du reste, notre pays, dans ses vicissitudes politico-militaires, est assez coutumier de ce genre de situation. Après sa chute en 1997, le Congolais Pascal Lissouba avait bien parachuté, dans un premier temps, au Faso. Et avant lui, d’autres "indésirables" ailleurs à l’image de feu Jonas Savimbi, de Charles Taylor, des expulsés de Folembray..., dans des conditions plus ou moins opaques, avaient pris leurs quartiers à Ouagadougou, devenue la Mecque de la contestation africaine. Certainement la légendaire hospitalité burkinabè - ne riez pas ! -, quitte à ouvrir ses fenêtres à tous les courants d’air.

Cela dit, dans le cas d’espèce, ça peut-être tout bénef pour la diplomatie burkinabè. Car en convoyant nuitamment l’illustre patient, le Maroc permet à bien des égards au locataire du palais de Kosyam de rebondir et de reprendre la main dans un dossier qui avait commencé à lui échapper après ses propositions abracadabrantesques de sortie de crise.

Le Tigre (qui est arrivé hier en début de soirée à Ouaga) ne cachait d’ailleurs pas son envie de mettre le Médiateur hors-jeu, lui qui disait récemment souhaiter que les Guinéens discutent désormais entre eux et à domicile. Pourvu seulement que ces itératifs errements diplomatiques ne finissent pas par mettre en danger la vie de nos compatriotes vivant dans certains pays.

Maintenant que notre grabataire est venu, selon les termes du communiqué officiel du ministère des Affaires étrangères (lire p. 4), "poursuivre sa convalescence" dans un pays qui n’est pourtant pas réputé avoir les meilleurs soins de santé au monde, la question se pose désormais de savoir s’il est seulement en transit vers d’autres cieux, s’il ne fait donc que passer ; s’il va "prendre natte" comme on dit ; ou s’il finira bien un jour par rentrer.

Tout dépendra peut-être des entretiens que son remplaçant a eus dans la nuit avec lui et le chef de l’Etat burkinabè, de nouveau à la baguette dans cette cacophonie politico-médicale.

Ousséni Ilboudo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 14 janvier 2010 à 10:42, par HAQQ En réponse à : Moussa Dadis Camara : Une "convalescence" au parfum d’exil

    BONJOUR/D’ABORD JE NE SUIS D’AVIS AVEC VOUS QUANT A VOTRE FACON DE TRAITER DADIS.VOUS ETES JOURNALISTE MAIS C’EST PAS UN DROIT POUR VOUS DE TRAITER UNE PERSONNE DE COLIS A PLUS FORTE RAISON UNE PERSONNE QUI NE S’EST PAS ENCORE REMIS DE SON ETAT DE SANTE.ENSUITE SI DADIS EST EN TERRE BURKINABE C’EST LOGIQUE.SINON POURQUOI EST-ON ALLE LE CHERCHER ALORS JUSQU’EN GUINEE ?LE MAROC NE POUVAIT QUE LE RENVOYER AU BURKINA.ENFIN POURQUOI BLAISE COMPAORE AURAIT-IL BESOIN D’UN TEMPS DE REFLEXION POUR SON EXPEDITION ?N’EST CE PAS LUI QUI AIT PRIS UNE TELLE DECISION SANS MEME CONSULTER SON PEUPLE ?NOUS NE SOMMES PAS CONTRE L’HOSPITALITE MAIS QU’IL EN ASSUME L’ENTIERE RESPONSABILITE.BYE

  • Le 14 janvier 2010 à 14:11, par babette En réponse à : Moussa Dadis Camara : Une "convalescence" au parfum d’exil

    Il ne faut pas que le burkina soit un pays de refuge
    MDC à chercher il a trouvé qu’il retourne chez lui.
    CE N’EST PAS DANS UN LIT QUE L’ON PREND LE POUVOIR

  • Le 14 janvier 2010 à 15:55, par ROMSON En réponse à : Moussa Dadis Camara : Une "convalescence" au parfum d’exil

    Dadis doit rentrer et reprendre les commandes de son pays. c’est à lui seul de decider s’il doit rentrer ou non ? il n’appartient pas aux français ou aux americains de decider de l’avenir de nos pays à notres places.

    • Le 15 janvier 2010 à 01:11 En réponse à : Moussa Dadis Camara : Une "convalescence" au parfum d’exil

      BIEN PARLE. LES BURKINABE AIMENT TROP SE PLAINDRE SANS RIEN DIRE DE BON. DADIS SEUL DECIDE CE QU’IL COMPTE FAIRE. LES FRANCAIS EXAGERE SUR LES KOUSNER. NOUS RESTONS TOUJOURS COLONNISES PAR CES OCCIDENTAUX QUI CROIS QUE LES AFRICAINS SONT DES ESCLAVES. ET PUIS LES GENS ONT LA MEMOIRE COURTE, SEKOU TOURE A TUE COMBIEN DE CADRES GUINEENS ET SON REMPLACANT, CELUI QUI VOTAIT DANS LA RUE AU BORD DE SA VOITURE ? DADIS N’EST PAS PIRE. LA GUINEE N’A JAMAIS EU DE BONS DIRIGEANTS’ FOUTEZ LA PAIX A DADIS ET A BLAISE

  • Le 14 janvier 2010 à 18:29 En réponse à : Moussa Dadis Camara : Une "convalescence" au parfum d’exil

    Dadis, tu es deja en prison comme ca.Tu es pris et fit. Goutte voir si le dos de la tortue c’est de la viande a donner aux autres.

  • Le 15 janvier 2010 à 00:02 En réponse à : Moussa Dadis Camara : Une "convalescence" au parfum d’exil

    ON DOIT LE JUGER POUR LE CRIME QU’IL A COMMIS CE QUI EST CLAIR, BLAISE A DEJA REçU L’ORDRE !!

  • Le 15 janvier 2010 à 00:26, par er En réponse à : Moussa Dadis Camara : Une "convalescence" au parfum d’exil

    Pourquoi traitez vous Dadis de cette manière ? Après tout il es guinéen et il a le droit de rentrer chez lui quand il veut. On parle de communauté internationale, des conneries oui. Des gens ont fait plus que lui. arrêtez ces commentaires bidons.

    • Le 15 janvier 2010 à 18:03, par camusok En réponse à : Moussa Dadis Camara : Une "convalescence" au parfum d’exil

      Nous nous foutons absolument de savoir si un autre a fait pire que ce sanguinaire de conakry,ce qui nous préocupe est la quietude des guinéens.C’est à cause des avocats du diable comme toi que ces crimes contre l’humanité continuent à faire soufrir nos braves citoyens,je t’en prie arrete tes coommentaires bidons

  • Le 15 janvier 2010 à 03:15, par Guineen En réponse à : Moussa Dadis Camara : Une "convalescence" au parfum d’exil

    Blaise l’a bien cherché.
    personne ne lui a demandé d’envoyer ce fou de dadis au maroc.
    maintenant il en paye les pots cassés

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