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Fabrique de liqueur à Ziniaré : L’esprit de sorgho rouge en bouteille

Publié le mardi 5 janvier 2010 à 03h04min

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Une unité de transformation du sorgho rouge en liqueur sous la marque « Spirigho » ; c’est le cadeau de fin d’année, d’un coût d’environ 2,25 milliards de francs CFA, que le gouvernement de la République de la Chine Taiwan, à travers son ambassadeur, Zhang Ming-Zhong, a remis au Burkina Faso, le 31 décembre 2009 à Ziniaré.

De la liqueur à base notre sorgho rouge, communément appelé « ka-zêega » en langue mooré ; qui l’aurait cru ? Le résultat est pourtant là, tangible, avec Spirigho qui vient matérialiser le dynamisme du partenariat que la République de Chine Taiwan et le Burkina Faso ont scellé ensemble.

Tout est parti de la décision des gouvernements des deux pays, en 2006, de mettre en place un Projet de transformation du sorgho rouge en alcool (PTSRA). Ils étaient nombreux à se demander, à un moment, si ce projet ne mourrait pas dans l’œuf comme tant d’autres entrepris par le Burkina. Etaient certainement de ceux-là des confrères qui avaient eu des échos de cette entreprise, lors d’un voyage de presse à Taiwan en août 2008.

Il s’agit, entre autres, de Yannick Laurent Bayala, de Daouda Emile Ouédraogo, SamsKa le Jah, Modeste Nébié et Abdoulaye Tao qui ont dit tant de bien de cet apéritif après une dégustation dans une usine de fabrication où des Burkinabè venaient de sortir d’un stage de formation. Dans le silence, la coopération de nos deux pays au Burkina a accouché donc d’une merveille :

Spirigho sortie d’une unité de transformation du sorgho rouge en alcool implantée sur l’axe Ouagadougou – Kaya, précisément à trois kilomètres à l’entrée de Ziniaré, et déjà fonctionnelle. L’usine a été officiellement reçue avec dans ses cuves 20 000 l d’alcool de 60°, le 31 décembre dernier, par le gouvernement burkinabè, représenté par son ministre de l’Agriculture, Laurent Sedogo, des mains du nouvel ambassadeur taiwanais, Zhang Ming-Zhong.

D’un coût estimé à 2,25 milliards de nos francs, ce joyau, d’une capacité de traitement d’une tonne de sorgho avec un rendement de 200 l d’alcool de 64° jour, comprend une chaîne de production de ferment, d’un générateur de relais de 200 kW et de moyens logistiques conséquents.

L’équipement qui ne présente aucun dysfonctionnement après une année de marche, a précisé le diplomate taiwanais, est également adapté pour la production d’alcool médical à base de manioc pour répondre à la demande nationale et de la sous-région. Le transfert du savoir-faire est assuré par cinq techniciens burkinabè formés à Taiwan pour la mise en œuvre du projet qui a également bénéficié de l’assistance de la GTZ, la coopération allemande.

Pour Zhang Ming-Zhong, ce projet est l’une des premières manifestations d’une nouvelle dynamique de coopération bilatérale, orientée sur la production, la transformation, la commercialisation et la création de richesse, que les deux Etats ont optée. Le souhait maintenant est qu’il aboutisse à « la création d’une nouvelle filière économique sur la base des équipements et du savoir-faire taiwanais dans ce domaine » et attire d’autres investissements de son pays au Burkina Faso.

Il a par ailleurs émis le vœu que cette usine, après sa rétrocession à notre pays, soit transférée dans les meilleurs délais à un opérateur privé avec un fonds de contrepartie géré par le gouvernement qui sera entretenu à partir « des prélèvements sur le profit généré par l’entreprise héritière de l’unité pilote ». Le souci étant, selon lui, que ce projet connaisse un succès dans la coopération bilatérale et permette d’inspirer les deux Etats à leur 8e session de commission mixte prévue en juin 2010 à Taipei.

Le transfert de cette unité au gouvernement du Burkina Faso, a indiqué Laurent Sedogo, traduit l’exemple de la coopération fructueuse entre les deux pays. Il a magnifié, dans son allocution, le projet dont la pertinence, selon lui, est perceptible à travers ses objectifs tels que le développement des filières agricoles dont les céréales, la création d’emplois et des revenus pour les populations et la contribution à la production d’alcool de bonne qualité pour lutter contre les liqueurs frelatées.

Il s’est dit également heureux de constater que cette unité, au-delà de la transformation du sorgho rouge en alcool de bouche, donne des résidus de distillation pour l’alimentation animale. A tout cela s’ajoute son objectif de « création d’une nouvelle filière de valeur ajoutée élevée pour les céréales en général et le sorgho rouge en particulier », parfaitement en adéquation avec les orientations du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté et de la stratégie du développement rural dans notre pays.

Le ministre de l’Agriculture a indiqué que, conformément aux instructions du chef du gouvernement, il procédera incessamment, en collaboration avec ses collègues du Commerce et des Finances, à l’élaboration d’un cahier de charges en vue du transfert de la gérance de cette unité à un privé. Son collègue du Commerce en charge de l’Industrie, Mamadou Sanou, également présent à la cérémonie, s’est réjoui à son tour de l’implantation de cette usine de transformation du sorgho rouge.

C’est la preuve, selon lui, qu’il est possible créer de la valeur ajoutée dans notre pays. Il a exprimé, à son tour, sa gratitude à la République de Taiwan pour ce partenariat fécond avec notre pays. Issouf Rouamba, le gouverneur du Plateau central, est lui heureux de voir sa région abriter cette unité. Il a rassuré les différents acteurs que ce n’est pas la matière première, le sorgho rouge, qui fera défaut.

La cérémonie, qui s’est terminée par une visite guidée sur les installations de l’unité, a connu la présence d’une délégation de six membres du Groupe parlementaire d’amitié avec la Chine Taiwan, conduite par sa présidente, la députée Gisèle Guigma, 2e vice-présidente de l’Assemblée nationale.

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 6 janvier 2010 à 10:28, par Kirika En réponse à : Fabrique de liqueur à Ziniaré : L’esprit de sorgho rouge en bouteille

    Bonjour
    Nous avons surtout besoin d’usines de transformation de fruits et légumes, d’usines de fabrication de matériels agricoles, d’usines de savoir, notamment des centres de recherches et d’écoles professionnelles à profusion et non d’usines de fabrication d’alcool. L’alcool, nous en avons assez. Nous sommes suffisamment alcooliques pour qu’on viennen en ajouter. L’alcool est entrain de nous tuer à petit feu. Ce que la BRAKINA produit en terme d’alcool ne suffit-il pas pour qu’on en produise davantage ? Pourquoi les politiques encouragent-ils cette situation ? Le Président Compaoré veut-il être à la tête d’un peuple labotieux qu’à celle d’un peuple alcoolique ? Je condamne énergiquement la construction d’une unité de fabrication d’alcool. Messieurs les journalistes, vous n’avez pas à faire la publicité de cette réalisation. Merci

    • Le 7 janvier 2010 à 13:10 En réponse à : Fabrique de liqueur à Ziniaré : L’esprit de sorgho rouge en bouteille

      Tout à fait d’accord avec toi. La priorité c’est de transformer pour se nourrir et non pour se saouler. Que fera le citoyen quand il y aura déficit céréalier pour se nourrir comme cela arrive souvent en cas de sécheresse ?
      Mais, cela arrange Blaise car pendant que les gens boivent assis sur leurs fesses pendant la moitié de la nuit dans les maquis à le critiquer, refaire le monde et entretenir des 2èmes bureaux, alors que la journée il dort et il ne fait rien pour remettre en cause ces gouvernants qui spolient le peuple à coup de milliard de F. Si on avait autant de manifestants lors des manifs contre le régime que de maquisards qui écument les maquis et autres chambres de passe, il y a longtemps que Blaise aurait changé ses méthodes de gouvernance ou quitté le pouvoir lors de la crise suite à la mort de Norbert Zongo.
      Lors de la crise de la vie chère, tout à très vite augmenté (carburant, nourriture, eau...) sauf le prix de la bière et vous comprendrez mieux où sont les priorités du développement : bière, alcool = nouveau opium ou somnifère des burkinabès

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