Ça y est ! Depuis le 31 décembre 2009, l’évocation du projet d’interconnexion Bobo-Ouaga ne devrait plus faire sursauter Salif Kaboré, le directeur général de la SONABEL. Au contraire, la formule devrait désormais le combler d’aise puisque l’entreprise a vu son aboutissement heureux le dernier jour de l’an 2009.

Et pourtant, l’on croyait que l’événement programmé à une date aussi symbolique allait être reporté. Mauvaise nouvelle en perspective pour nous autres qui avions titré ceci dans notre édition du 31 décembre 2009 suite à l’annonce des essais ayant débuté le 19 décembre 2009 : « SONABEL – Le cadeau de fin d’année se précise ».

En effet, en partance pour le village de Zagtouli aux environs de 15 heures pour assister au premier coup de manivelle, la mission de presse sera informée du report de la cérémonie pour raisons de réglages techniques entre Ferkessédougou (ville de la Côte d’Ivoire d’où part l’énergie), Bobo (point de passage) et Ouaga (point de chute). C’était donc une petite déception pour les hommes de médias qui se sont séparés après le retour au siège de la SONABEL et les « bonne année » et les « bonne fête » distillés par-ci par-là.

Et patatras ! En début de soirée, aux environs de 17 heures, les téléphones portables des journalistes sonnent suite à un message du chef du département Communication et Relations publiques de la SONABEL, Arona Diarra. Il était libellé ainsi qu’il suit : « Mise en service effective de Bobo-Ouaga. Début des importations 16h28 ».

Un langage quelque peu ésotérique mais dont le sens est tout de même à la portée du consommateur lambda. Ce SMS, pour ainsi dire, mettait fin à plus de deux ans d’efforts et de tractations. L’objectif était d’amener sur 338 kilomètres, depuis Kodeni à Bobo- Dioulasso jusqu’à Zagtouli à l’entrée de Ouagadougou, une partie de l’électricité importée de Côte d’Ivoire ; ce qui nécessitait, entre autres, l’implantation de 704 pylônes. Le coût de cette opération est de 49 milliards de FCFA.

Prévu pour s’achever en juin 2009, c’est finalement le 31 décembre 2009 que le projet a vu son aboutissement. « Que devient leur projet d’interconnexion avec Bobo ? » se demandait plus d’un Burkinabè, avec un ton non dénué d’un zeste de raillerie accentué par le rendez-vous manqué de juin 2009.

Désormais, on a la réponse à cette question. Et si l’on imagine que le déficit pour l’année 2009 au Centre régional de Ouagadougou était de l’ordre de 12 mégawatts et que le « jus frais » venu de Ferkessédougou via Bobo est de 86 mégawatts, il y a de quoi pousser un ouf de soulagement.

Mieux, le programme comprend aussi un volet électrification rurale consistant à électrifier cinq localités le long de la ligne que sont Koumbia, Pâ, Bagassi, Sabou et Kokologho ; avec, en outre, un dispositif permettant d’électrifier les localités autour de Pâ.

Le projet d’interconnexion achevé, ce n’est pas là la fin des travaux d’Hercule de la Nationale de l’électricité. Dans l’agenda figurent la mise en place de la centrale thermique de Komsilga, dont le groupe est en fabrication en France, et son démarrage, programmé pour mars 2010. Une autre ambition très chère à la SONABEL, c’est aussi des raccordements avec le Ghana voisin.

Issa K. Barry

L’Observateur Paalga