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Action gouvernementale : Un style nouveau contre des défis anciens

Publié le mardi 5 janvier 2010 à 03h13min

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La troisième année de gouvernance de Tertius Zongo s’annonce sous de bons auspices pour les consommateurs avec la probabilité d’une baisse des prix du carburant. La cherté de la vie qui a, un tant soit peu, orienté l’action gouvernementale pendant deux ans, semble être en partie jugulée par la prise des mesures structurelles et le souci de la maîtrise des finances publiques dont le Premier ministre et son équipe s’évertuent à traduire en actes concrets. Le socle de l’économie nationale, l’agriculture, est devenu une question essentielle de l’Etat.

Nommé en juin 2007, le Premier ministre Tertius Zongo peut à juste titre, bénéficier de l’excuse d’avoir hérité d’une action gouvernementale en proie aux effets des crises alimentaire, énergétique et économique. Ces réalités de l’économie mondiale ont mis les pays en développement, dans de sérieuses difficultés et quelque peu, leurs différentes politiques en matière de croissance. Le Burkina Faso n’a pas échappé à cette donne.

Les stigmates des trois crises ont soit conduit à revoir les ambitions à la baisse, soit à reformuler les axes de priorité afin de situer les activités dans un contexte conjoncturel et les traduire ensuite, dans un cadre structurel. Les émeutes de la faim et les mouvements estudiantins ont obligé à une réorientation, voire à un ajustement.

Des efforts ont été consentis sur le budget pour parer au plus pressé, engendré par les différentes crises. Face aux frondes sociales dans les villes de Ouahigouya, Bobo-Dioulasso et Ouagadougou, des suppressions de taxes à l’importation de certains produits de première nécessité ont été initiées dès le mois de février 2008.

Celles-ci ont duré jusqu’au mois d’octobre, période à laquelle le gouvernement a justifié la fin des subventions par la bonne campagne agricole. Inscrivant son action dans une somme de mesures structurelles, l’équipe de Tertius Zongo s’est portée en fer de lance de l’accroissement des recettes de l’Etat et de la maîtrise des finances publiques. Ces gages d’une volonté d’asseoir une culture du respect et de la bonne gestion des deniers publics se sont affirmés, à travers le renforcement des structures de lutte contre la fraude, la corruption et les autres formes de détournement.

La création effective de l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat (ASCE), investie d’un pouvoir de poursuite des auteurs d’abus, est venue conforter les uns et les autres perdus entre le talking-show, l’omniprésence et la rhétorique de l’économiste-gestionnaire de Doudou à l’idée qu’une autre personne a bien pris la relève de l’action gouvernementale et entend la marquer de son empreinte. Les Burkinabè et certains de leurs décideurs n’abordent plus les phénomènes de la corruption, de la fraude, des détournements… comme des problèmes lointains à leur pays.

Même si les rapports de la Haute autorité de lutte contre la fraude et la corruption, de la Cour des comptes semblent dormir dans les tiroirs, la traque menée contre certains commerçants par la douane, ainsi que le rappel à l’ordre des mauvais utilisateurs des biens de l’Etat par les forces de gendarmerie et de police commencent à conforter l’idée que les paroles s’accompagnent parfois d’actes.

La persistance de certaines pratiques dans les milieux des affaires et l’accroissement de la dette intérieure ont fini par susciter le scepticisme chez les investisseurs. En multipliant les rencontres et en organisant des descentes là où il y a les problèmes, Tertius Zongo a imprimé son style du « direct-direct » à l’action gouvernementale.

Un calme apparent règne sur les trois universités nationales du pays (Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou) et les opérateurs économiques ont vu la réduction de leurs arriérés de paiement vis-à-vis de l’Etat. « Franchement, si l’on va vraiment à l’université pour étudier, on ne se met pas en grève deux semaines avant des examens cruciaux pour faire valoir des revendications qui, de toute façon, ne peuvent trouver de réponses en deux jours.

Chacun doit avoir conscience de ses responsabilités », a confié Tertius Zongo, dans les colonnes de « Jeune Afrique », tandis qu’un communiqué du gouvernement annonce : « L’exécution des principales recommandations d’un audit commandité en 2006, tant en ce qui concerne le plan d’apurement proposé que la finalisation du plan d’actions, a permis de réduire substantiellement ces arriérés et de ramener le stock à 28 626 126 763 F CFA ».

Le franc-parler que de nombreux Burkinabè lui reconnaissent du temps où il a été ministre de l’Economie et des Finances, porte-parole du gouvernement s’est, à n’en pas douter, renforcé par son passage au pays de l’Oncle Sam en tant qu’ambassadeur à Washington. « Les Burkinabè doivent maintenant comprendre que personne ne viendra créer le développement à leur place ».

Le son de la mobilisation pour le progrès

Cette franchise que le chef du gouvernement aime à répéter à ses compatriotes, rejoint ces convictions des Américains : « Chacun est l’artisan de sa propre fortune, de sa destinée », « C’est l’homme qui donne un sens à sa vie », « Ne demande pas à ton pays, ce qu’il peut faire pour toi ; demande-toi plutôt ce que tu peux faire pour ton pays ». Un homme, une empreinte. Tertius Zongo n’hésite pas à monter au créneau pour signifier à ses concitoyens sa vision des choses et sa méthodologie.

Les entraves à l’envolée irréversible du Burkina Faso vers le progrès sont les mêmes et connues de tous ses gouvernants et décideurs : faiblesse du pouvoir d’achat, faiblesse du tissu industriel, survivance d’une agriculture de subsistance, insuffisance des infrastructures et des services sociaux, une économie trop portée vers l’informel… Il reste l’engagement pour y venir à bout. Le gouvernement sème à tous vents, la mobilisation des forces vives et des partenaires au développement pour une synergie d’action et un sursaut d’ensemble contre la persistance de la pauvreté, le vrai ennemi au décollage économique et social du pays.

Tout en inculquant ces notions de l’ardeur au travail, du combat sans cesse contre l’adversité, Tertius Zongo reste convaincu que les actions spontanées et les mesures structurelles n’atteindront véritablement leurs objectifs qu’à travers une répartition équitable des ressources et une diminution des dépenses publiques. L’action du gouvernement se partage entre les fronts de l’amélioration du climat des affaires, la résorption du chômage essentiellement chez les jeunes, la lutte contre la pauvreté, la construction d’une administration publique dynamique…

La création d’un ministère dévolu aux jeunes et à l’emploi bénéficiant de structures de financement, la mise en place de divers instruments de promotion de l’entreprenariat (Centre de formalités des entreprises, Centres de gestion agréés, Guichet unique du foncier… ont apporté un baume au cœur des entrepreneurs et de la jeunesse désoeuvrée.

Dans le dernier rapport « Doing business » de la Banque mondiale, le Burkina Faso est à la 6è place des pays réformateurs et le premier exercice du Fonds d’appui aux initiatives des jeunes a permis de former 5 000 jeunes à l’entreprenariat, financer les projets de 600 jeunes à hauteur de 600 millions FCFA. La promotion d’une agriculture performante et productive sur toute l’année se trouve également au cœur de l’action gouvernementale, à travers la multiplication des subventions, l’encouragement à l’agrobusiness et la vulgarisation des cultures de contre-saison.

Mais Tertius Zongo n’entend pas dormir sur les lauriers recueillis en deux ans de gouvernance. Car les prouesses enregistrées jusque-là, apparaissent des gouttes d’eau dans un marigot. Pire, les inondations du mois de septembre ont creusé le fossé de l’insécurité sociale. Le dernier Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH, 2006) indique un taux de pauvreté de plus 46 % dans un pays à forte croissance démographique, à majorité jeune.

Le pays a connu une croissance estimée à 7% en 2008 et les fruits de cette embellie ont été principalement destinés aux infrastructures et aux secteurs sociaux (santé, éducation….). Pour Tertius Zongo, l’heure est venue pour le gouvernement, de s’aligner dans une dynamique d’œuvrer au bien-être de la majorité des citoyens. « Il ne faut pas se mentir. Nous devons faire des choix.

Au Burkina Faso, la masse salariale des 80 000 fonctionnaires représente 40 % du budget de l’État. Que faisons-nous avec les 14 autres millions d’habitants ? Nous ne pouvons augmenter les salaires des fonctionnaires sans le faire pour le reste de la population. D’autant qu’il faut parallèlement continuer à satisfaire la demande en infrastructures. Nous préférons donc utiliser des leviers qui profitent à tous, comme l’école gratuite, ou subventionner l’agriculture de manière à permettre au plus grand nombre, de bénéficier de prix plus avantageux », a-t-il reconnu dans « Jeune Afrique ».

Une telle préoccupation requiert plus d’attention aux leviers de développement, à l’accentuation de la lutte contre les maux (fraude, corruption, détournement) de l’économie nationale, la réduction des facteurs de production, l’accès aux services sociaux de base, le renforcement de la lutte contre la pauvreté… En somme, comme le souhaite Tertius Zongo lui-même, « il faut oser les réformes », à travers des mesures volontaristes et durables, afin de créer de nombreuses richesses, accroître la consommation et améliorer les conditions de vie des populations.

Jolivet Emmaüs (Joliv_et@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 5 janvier 2010 à 10:43, par cool En réponse à : Action gouvernementale : Un style nouveau contre des défis anciens

    Il faut reconnaitre que le premier ministre fait des efforts considérables, mais sa marge de manoeuvre si elle existe est tres réduite. Blaise l’utilise juste pour voiler son manque de compétence en matière de bonne gouvernance.
    Voilà un pays où le premier ministre fait tout le boulot pendant que monsieur le président joue au rédicule médiateur....
    Ils y a des têtes au Burkina qui peuvent faire mieux que Blaise et sa suite, qu’on arrête de dire qu’il est le seul à pouvoir diriger ce pays c’est une injure aux Burkinabè.
    Je souhaite beaucoup de courage politique à Tertus et à tous les burkinabè pour oser dire non quand il le faut.
    On attend de voir l’effet de Zongo sur la vie des burkinabè.

  • Le 5 janvier 2010 à 18:12, par djoké En réponse à : Action gouvernementale : Un style nouveau contre des défis anciens

    attend mon frere mister tertus a parler mais moi j attend de voir les effets réels dans la vie de nos citoyens avant de donner mon avis

  • Le 5 janvier 2010 à 19:12 En réponse à : Action gouvernementale : Un style nouveau contre des défis anciens

    je remerci le president blaise compaoré d’avoir nommé ce premier qui contribue au developement de notre pays.

    par contre je vais dire au premeir intervenant que tout le monde ne peux pas etre president meme avec une niveau intelectuel elevé

    on connais des gens qui cherchent le pouvoir de diriger un pays, alors le mme personne ne peut meme pas diriger sa petite famille

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