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Campagne agricole 2009-2010 : Entre satisfaction, inquiétudes et mesures urgentes

Publié le mardi 5 janvier 2010 à 03h05min

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La campagne agricole 2009-2010 se déroule dans un contexte assez particulier. Les aléas climatiques ont anéanti dans certaines régions du pays, les efforts des producteurs et du gouvernement. Ainsi onze provinces du pays sur quarante-cinq sont déficitaires avec des taux de couverture des besoins alimentaires en deçà de 90%. De leur côté, l’Etat et ses partenaires multiplient les initiatives pour accroître la production agricole. Une année s’achève, une autre débute, mais le défi reste le même : assurer coûte que coûte la sécurité alimentaire au Burkina Faso.

Les résultats provisoires de la campagne agricole 2009-2010, indiquent une production totale de plus de 3 900 000 tonnes de céréales. Une telle production devait permettre de couvrir 100% des besoins de consommation des populations du Burkina Faso estimées à plus de 13 millions d’âmes.

Cette production céréalière est cependant en baisse de 10% en comparaison avec la production définitive de la campagne précédente. Les raisons de ce déficit sont simples :"La Campagne agricole 2009-2010 s’est déroulée dans des conditions particulièrement difficiles", reconnaissent les observateurs et les techniciens des structures appropriées.

Le ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques (MAHRH) et des institutions comme le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), l’Organisation des Nations unies par l’alimentation et l’agriculture (FAO), etc. ont organisé des réunions pour débattre de la situation.

Ainsi, il ressort que la campagne agricole 2009-2010 a débuté tardivement. Ce qui a entraîné un retard dans les semis. En outre, la pluviométrie a été difficile et capricieuse cette année au Burkina Faso et dans la sous-région. En effet, il y a eu de longues périodes de sécheresse allant parfois à plus de trois semaines à certains endroits, mais aussi des périodes d’inondations dans certaines régions.

L’une des particcularités de la présente campagne a été la hausse de la production du riz à 15%. "(le résultat a été possible grâce non seulement aux efforts des producteurs mais aussi et surtout par les appuis multiformes du gouvernement aux paysans", s’est exprimé le ministre en charge de l’Agriculture Laurent Sédogo, lors d’un point de presse. Si le riz a enregistré une hausse prévisionnelle, cela n’est pas le cas pour les autres spéculations en général, et le maïs en particulier qui a connu une baisse de 7% par rapport à l’année écoulée.

Onze provinces déficitaires

Les résultats céréaliers enregistrés divergent d’une région à une autre du Burkina Faso. Sur les 45 provinces du pays, 17 sont largement excédentaires avec des taux de couverture des besoins atteignant ou dépassant les 120%. Par contre, 17 autres provinces sont en situation d’équilibre (90% à 120%). Quant aux onze autres provinces, elles sont carrément déficitaires avec des taux de couverture de besoins inférieurs à 90%. Les provinces déficitaires sont le Bam, le Boulgou, le Boulkiemdé, le Kadiogo, l’Oudalan, le Passoré, le Noumbiel, le Séno, l’Oubritenga, le Yagha et le Zandoma.

Au regard de ces divergences, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures d’urgence pour gérer la production prévisionnelle. il s’agit entre autres, de la mise en place de mesures d’atténuation efficaces et des filets de sécurité alimentaire, de la distribution gratuite et/ou de la vente à des prix sociaux au profit des ménages vulnérables des zones à risques, de la reconstitution du stock national de sécurité alimentaire.

Le gouvernement a entrepris aussi une sensibilisation des producteurs pour un démarrage précoce de la campagne de contre-saison (déjà lancée le 30 octobre 2009) dans toutes les régions.

Rappelons que le thème de la commémoration du 11- Décembre 2009 (fête de l’indépendance) était : "Intensification des productions agricoles de saison sèche". Un thème qui, selon le président du Faso, Blaise Compaoré, rend hommage "aux femmes et aux hommes qui s’investissent inlassablement dans la pratique de méthodes culturales novatrices".

Le travail en amont

La sécurité alimentaire et nutritionnelle reste une préoccupation majeure de la politique gouvernementale. Le gouvernement s’évertue donc à accroître la production nationale à travers des actions d’intensification et de diversification des productions végétales. Toute chose visant à accompagner les producteurs en vue de contribuer à l’augmentation des productions agricoles.

Dans cette lancée, l’Etat burkinabè, appuyé par certains partenaires tels que la Banque africaine de développement (BAD), entreprend depuis deux campagnes, une opération de distribution de semences aux agriculteurs.

Pour la campagne 2009-2010 par exemple, près de 8 000 tonnes de semences dont 6 921 tonnes de semences améliorées de riz, de maïs, de sorgho, de mil, de niébé, d’arachide, de sésame et de soja ont été distribuées aux producteurs. L’opération a été exécutée de fin mai à fin juin 2009, sur l’ensemble des 351 communes du pays en ce qui concerne les aspects de collecte et de distribution.

Afin d’établir un bilan à mi-parcours et d’aborder les perpectives de l’opération de production et de distribution des semences, le MAHRH a organisé récemment (les 21 et 22 décembre 2009) une rencontre. A cette occasion, le ministre Laurent Sédogo a souligné avec insistance, la nécessité d’être transparent et solidaire durant tout le processus de la production à la distribution.

Selon le ministre, la production de semences améliorées doit être soutenue et renforcée par l’ensemble des acteurs de la filière. Le taux d’utilisation des semences améliorées est de 11% actuellement. L’ambition du gouvernement est d’atteindre 50% d’utilisation d’ici à 2015.

A propos des cultures de rente (coton, arachide, sésame, soja), on note que les productions prévisionnelles enregistrent une baisse globale de 12% en comparaison à la campagne passée. Ainsi, pour le coton par exemple, on a produit 532 248t cette année contre 720 675t l’an passé.

Alban KINI (alban_kini@yahoo.fr)

Sidwaya

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