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Crise économique mondiale : Les inondations au Burkina mieux gérées que l’ouragan Katrina aux Etats-Unis selon le FMI

Publié le vendredi 18 décembre 2009 à 09h49min

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Isabell Adenauer du FMI

7 millions de nouveaux pauvres en Afrique subsaharienne, voici l’une des conséquences les plus visibles de la crise financière et économique que le monde a connue cette année. On s’en souvient encore : flambée des prix des produits de première nécessité, baisse drastique du cout des matières premières et bien d’autres encore. La représentante résidente du Fonds Monétaire International au Burkina a présenté un bilan global des effets de la crise sur l’Afrique noire. C’était au siège de l’institution à Ouagadougou le jeudi 17 décembre dernier.

Le PIB mondial, pour la première fois depuis plus de 40 ans, a connu un recul de 1% .S’il est vrai que L’Afrique a été moins directement touché par la crise financière, elle a toutefois connue les soubresauts de façon indirecte. La chute du commerce international et la chute du coût des matières premières ont eu bien des effets néfastes sur les différentes économies du continent.

Le cours du coton a connu une baisse d’environ 40%. Le Burkina Faso, premier producteur africain de l’or blanc, a vu donc son déficit budgétaire se creuser davantage. Dans le même temps, l’aide au développement s’est réduite à sa portion la plus congrue, les pays développés étant eux même occupés à sauver leur propre économie. La croissance de l’Afrique subsaharienne qui ses 4 dernières années était d’environ 6%, est retombé au cours de 2009 à seulement 1%. La conséquence immédiate constatée est la baisse du revenu moyen par habitant. En effet le PIB par personne au niveau de toute l’Afrique subsaharienne a baissé de 1%. Cependant, certains pays sont beaucoup plus touchés que d’autre en fonction de leur intégration au système financier mondial.

Les pays producteurs de pétrole, tel que le Nigeria ont connu un repli de la croissance de plus de 6%. Les pays à revenu moyen comme l’Afrique du Sud et le Botswana sont un peu plus touchés avec une croissance de plus de 7% en dessous de zéro. Le Burkina fait partie du groupe de pays à faible revenu, avec -2,5% de croissance pour 2009. Les Etats dont l’économie a été la moins touchée par la récession, sont ceux dits fragiles, comme le Congo et le Liberia qui sortent de conflit, -0,5% de croissance pour cette catégorie.

Certains pays ont su réagir correctement à la crise ; au titre de ces derniers, Isabell Adenauer, la représentante résidente du FMI, compte le Burkina Faso.

Le Burkina a connu quatre crises : financière, économique, flambée du cours du pétrole et les inondations du 1er septembre ; mais selon elle, le gouvernement a bien réagi en investissant dans les secteurs sociaux. Isabell Adenauer estime que les inondations du 1er septembre ont été mieux gérées que l’ouragan Katrina aux Etats Unis. Elle salue l’initiative qui a été prise pour que les sinistrés aient tout de suite de l’eau de la nourriture et un lieu où dormir.

L’or jaune, au Burkina palie fort heureusement la baisse du cours de l’or blanc, fera remarquer la représentante du Fonds Monétaire International. Elle se réjouit que l’exploitation de l’or au Burkina prenne de plus en plus d’ampleur.

Une politique économique expansionniste, c’est le conseil que le FMI a adressé au différents pays touchés par la crise. Il s’agira d’augmenter les recettes des Etats notamment par l’élargissement de l’assiette de l’impôt. Encore une fois le Burkina Faso, qui s’est engagé dans une vaste restructuration de son régime d’imposition, répond à son surnom de bon élève du FMI ; même si jusque là, ce statut de bon élève ne l’a pas fait beaucoup avancer dans le classement mondial des pays selon l’indice de développement.

2010, toutefois sera une bonne année pour l’Afrique subsaharienne. Selon l’analyse du FMI, la croissance devrait reprendre de plus belle, tirée en cela par l’économie des pays asiatiques et la relance du commerce international. Comme quoi, quand on a touché le fonds, l’on ne peut que rebondir.

Hermann Nazé
Lefaso.net

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