Des expressions et exclamations telles que : "c’est son destin...cela devait arrivé...c’est la volonté de Dieu etc" sont là pour nous le prouver. C’est trop facile tout cela. Nous ne devons pas oublier, sinon il faut nous le rappeler, que nous sommes doté d’intelligence et de conscience pour pouvoir anticiper et prévoir certaines situations. Nous sommes donc responsables.

Responsabilité parentale (volet II)

La responsabilité parentale repose sur deux piliers :
 avoir des projets pour l’enfant
 travailler à l’aboutissement de ces projets.

A. Des projets pour l’enfant

Ces projets se conçoivent et profondément débattus entre parents. Tout parent, qui sait ce que c’est que sa responsabilité vis-à-vis de son enfant, doit se faire une idée claire de ce qu’il veut qu’il devienne dans la société.

La réussite sociale de l’enfant, sa bonne réputation, son sens du devoir, sa hargne à réussir, sa volonté affichée de relever les défis, bref, tout ce qui pourra faire de lui un être respecté et respectueux, le parent responsable doit le savoir et se le rappeler sans cesse et garder tout cela comme une phrase qui guidera plus tard, l’enfant dans son vécu quotidien. De tels projets pour l’enfant sont d’abord du fait des parents. Le retrancher derrière le destin ou/et la volonté de Dieu n’est que pure démission.

Ce premier pilier est d’autant plus important qu’à lui tout seul, il conditionnera les faits et gestes des parents, car on ne peut pas avoir une chose, tout en posant des actes contraires. C’est vrai et nous le reconnaissons, que tous ces projets même bien pensés et ficelés, ne mettent pas totalement l’enfant à l’abri de déviations, de déboires et autres comportements illicites.

Mais les parents auront à leur décharge le fait qu’ils n’ont pas laissé le hasard guider la vie de leur enfant. Ici, l’intention a été louable et vraiment responsable. Avant de s’en prendre au destin et à Dieu, il est tout d’abord demandé aux parents d’interroger leur intelligence et de regarder au fond d’eux-mêmes.

Ici, la maxime selon laquelle "aide-toi et le ciel t’aidera" est bien à propos. L’enfant, étant premièrement le fruit de la volonté clairement exprimée des parents, ils ne peuvent, en aucun cas, s’en remettre uniquement au destin et à Dieu pour son avenir.

Ce serait un fatalisme inqualifiable et une façon honteuse de s’exonérer de la situation déplorable de l’enfant. Le parent qui a eu des projets pour l’enfant et qui a travaillé à leur accomplissement pourra dire plus tard, qu’il a fait de son mieux et qu’il ne se reproche de rien.

Le destin et Dieu sont avec notre intelligence, les principaux acteurs du devenir de l’enfant et chacun en ce qui le concerne. Il est vrai qu’il y a des circonstances que nous ne maîtrisons pas, des imprévus que nous ignorons, mais il y a des domaines qui relèvent de notre pleine et entière responsabilité. Il ne faut pas se débiner, il faut assumer.

B. Travailler à l’aboutissement des projets

Une chose est d’avoir des projets pour l’enfant, une autre est de les voir accomplis. Devons-nous le répéter, le caractère de l’enfant se forge à partir de ce qu’il vit au quotidien. Ne lui parlons pas des vertus de la vérité, de l’intégrité, du respect, de l’honnêteté etc, si au quotidien, les parents vivent dans le mensonge, dans l’infidélité, la tromperie, la malhonnêteté etc. De tels comportements déstabilisent l’enfant qui se demande quelle voie suivre : ce qu’on lui dit ou ce qu’il voit ? Il vit ainsi dans un monde fait de l’idéal (les vertus) et du réel (les vices).

Il aura du mal à faire le choix et s’il choisit, il y a de forte chance que ce soit le mauvais. Il aura beaucoup de maladresse dans ce qu’il dit et dans ce qu’il fait et tout cela par la faute de parents irrésolus, inconstants et déroutants. Voilà comment en "Afrique" des indécis, perturbés tout au début de leur existence. Travailler à donner à l’enfant une stature qui lui permette d’être utile plus tard à lui-même et à autrui, c’est lui donner l’occasion de vivre très tôt, ce qu’on lui enseigne. Des erreurs à ne pas commettre

Que de parents font de leurs enfants les coauteurs de leur indélicatesse, en les faisant participer à leur faux et usage de faux ! Ainsi, ils sont nombreux, les parents qui demandent à leurs enfants de dire au visiteur qu’ils sont absents, alors qu’ils sont bien présents. D’autres leur demandent de prendre le téléphone et de dire à celui qui est au bout de la ligne qu’ils ont oublié le portable quand ils sortaient. Et les exemples peuvent se poursuivre.

Et que dire de ceux qui brûlent les feux avec leurs enfants derrière la moto ou dans la voiture ? Et ces autres parents qui promettent sans jamais s’acquitter des cadeaux ou autres sorties à leurs enfants ? Pires sont les parents qui enseignent la douceur, l’amour à leurs enfants et qui passent le temps à s’entredéchirer, à se vilipender et à se violenter devant eux.

Demain, les enfants seront violents parce qu’ils trouvent cela normal. Ils seront grossiers par ce que c’est ce qu’ils ont toujours entendu. Ils seront fiers d’avoir menti et d’avoir trompé parce que pour eux, c’est la norme. Et aux parents de se couvrir de honte et de s’en prendre au destin et à Dieu !

La responsabilité des parents, c’est avant tout leur choix et leur engagement à avoir des enfants qui tiendront la route et la bonne dans la société, étant eux-mêmes des éclaireurs avisés et consciencieux. Le devenir de l’enfant ne doit pas être le seul fait du destin. Aucun parent, digne de ce nom, ne doit abandonner son enfant entre les mains invisibles du hasard.

L’enfant mérite plus et mieux. L’enfant qui fait honte à ses parents, désigne ces derniers comme les responsables de sa honte. Il faut avoir honte des parents qui ont honte de leurs enfants et qui oublient qu’ils ont une grande part de responsabilité dans ce qui arrive.

Rock Audacien D. Damiba : Conseiller conjugal (damibashalom@yahoo.fr)

Sidwaya