Nomminés dans la catégorie "meilleur groupe espoir d’Afrique", les SOFAA "guerriers de la génération consciente" ont le moral très haut. Animés par la fougue guerrière de vaincre, ils espèrent pouvoir se rendre en Afrique du Sud et bénéficier d’une prestation.

Aussi, lancent-ils un appel aux autorités et au peuple burkinabè, car en définitive, les Kora sont un défit national ...

De "Faso connexion" à "Chroniques noires" certains d’entre eux ont acquis une brillante expérience. Les guerres, la révolution, bref le drame de l’Afrique les ont inspirés.

Puis en 1997, tout va s’enclencher sur le campus universitaire de Ouagadougou.

En effet, cinq (05) étudiants Karim Victor Da (Set le patriarche), Mahamadi Kafando (EKE-DR). Raphaël Kaboré (EKE-RAZIA), Elickia Malanda Johana, Karim Camara (Keletigui le chef des armées) animés par une passion commune décident d’élaborer une philosophie musicale. Le principe est fondé sur l’unité dans la diversité entre les 3 Burkinabè, le Congolais et le Guinéen. Ainsi naquit le concept SOFAA. Le nom SOFAA est un hommage aux vaillants combattants qui se sont farouchement opposés à la pénétration coloniale et à l’annexion du continent africain. Le groupe estime qu’il faut transcender les barrières frontalières érigées par la colonisation pour "faire de l’Afrique un village et de chaque pays, une case de cet ensemble". "Les guerriers de la génération consciente" ne combattent pas avec des lances ou des mousquets, mais avec le verbe. "L’important ce n’est pas de vaincre le corps, mais l’esprit" soutient Keletigui. C’est pourquoi le groupe pense qu’il faut que les Africains soient fiers d’eux-mêmes, et de leur histoire qui ne doit point être voilée.

Ayant donc fait de la promotion des valeurs culturelles de l’Afrique leur combat, les SOFAA, sous la houlette de tam-tam productions de Chil Be, mettront sur le marché discographique burkinabè, leur premier album : HAKILIKUMAN (la parole de la sagesse en langue bambara). Cet opus fait actuellement rage dans le milieu Hip Hop burkinabè. L’esprit demiurgique à partir duquel il a été concocté fait qu’une réelle cohérence se dégage de l’album.

Les morceaux semblent dans un sens s’imbriquer les uns dans les autres, se compléter naturellement. Les textes sont également d’une grande profondeur.

Répondant à une logique interne, ces textes sont chantés ex professo par les SOFAA dont l’ingéniosité, la parfaite maîtrise du sujet sont le leitmotiv. Avec HAKILIKUMAN, les SOFAA ont tapé dans l’œil des mélomanes burkinabè qui leur tressent actuellement de nombreuses couronnes. Mais SOFAA ce n’est pas seulement le Faso. l’esprit SOFAA est d’envergure internationale.

Et justement, le mérite des SOFAA a été reconnu au-delà de nos frontières. Le secrétariat général des Kora 2003 les a nomminés dans la catégorie "meilleur groupe espoir d’Afrique". Conscients du challenge qui les attend, "les guerriers de la génération consciente", n’attendent pas aller à Sun City en "moutons de panurge" ils y vont pour gagner et comptent sur le soutien de tous.

L’union sacrée autour des SOFAA

Aucun combat ne sera de trop pour l’honneur du peuple burkinabè. Les SOFAA le pensent foncièrement. Aussi, sont-ils animés de la ferme détermination de ne pas décevoir les Burkinabè. "Nous allons à Sun City pour gagner, car nous avons les moyens de gagner", confie Set le patriarche.

La pâle figuration, la fatalité, les SOFAA n’y pensent guère. Mais les SOFAA savent aussi restés lucides car Sun City est un "big business". La preuve c’est que selon eux, rien que pour le 6 décembre, cent (100) demandes de prestations sont sur la table du secrétariat général des Kora 2003 pour dix (10) prestations possibles. Partant de ce constat, les SOFAA lancent un appel aux autorités du pays afin qu’ils puissent non seulement se déplacer à Sun City (déplacement qui revient à environ 7 millions de FCFA) mais surtout avoir une prestation. Ce sera une chance de promotion pour eux car l’événement est retransmis dans plus de 160 pays. Le peuple burkinabè a également sa partition à jouer. A travers coups de fils et E-Mails, le public peut avoir une forte influence sur la décision du jury.

D’une façon générale, on peut dire que le Hip Hop burkinabè mérite de la respectabilité. Après les Yeleen en 2002, ce sont les SOFAA cette année, qui vont essayer de porter haut le flambeau du mouvement et au-delà, de la musique burkinabè tout entière.

On doit donc une fière chandelle à notre Hip Hop car il brasse les sonorités culturelles du pays pour en faire une alchimie originale et agréable. Aujourd’hui, les SOFAA nous plongent dans la merveilleuse histoire des peuples africains. Ce refrain l’illustre bien. "Ils ont défendu la terre de nos ancêtres en de vaillants battants n’écoutant que leur courage, on les appelait les SOFAA (...)".

En route pour Sun City, les "guerriers de la génération consciente" se sentent investis de la mission de défendre les couleurs nationales. Ils promettent de ne pas faillir.

Alors ... union sacrée autour des SOFAA, présentement gonflés à bloc.

Arsène Flavien BATIONO
Sidwaya